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 Concours JABONZ : Ecrit de Maxime

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Maxime

Maxime


Masculin Nombre de messages : 4383
Passion : Littérature
Coup De Coeur Livresques : Il existe bon nombre de belles histoires.
Préférences Littéraires : Un peu de tout, du moment que je lise.
Date d'inscription : 01/06/2008

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MessageSujet: Concours JABONZ : Ecrit de Maxime   Concours JABONZ : Ecrit de Maxime Icon_minitimeDim 9 Nov - 22:33

* * *

Au rythme du galop d’un cheval hérissant, à la vitesse d’un destrier fou pris de panique, à l’allure de cavale d’une vertueuse monture, le paysan ne pouvait qu’être vaincu de remords devant la perte de cet être cher. Et encore, était-il en droit de lutter devant une telle aliénation ? La vie lui avait apporté une belle monture il y a déjà quelques années de cela. Cette bête avait toujours été considérée, à tort, d’une beauté foudroyante, d’une agilité peu commune, d’une fulgurante rapidité et d’une intelligence extraordinaire. Elle se révélait cependant d’un caractère apocalyptique : refusant l’assujettissement, réfutant la supériorité humaine et imposant sa force sauvage et inapprivoisable ; elle s’était pourtant contrainte, devant la philosophie et la perspicacité d’esprit de son maître, à se donner compagnon d’aventure. C’était ainsi le seul et unique moyen de transport du vieux d’aujourd’hui, qui lui avait valu pour ainsi dire la chance de découvrir le monde, de visiter les contrées lointaines et de ne pas vieillir dans l’ignorance d’un gueux paysan de ces misérables terres. Chose rare dans son temps pour une personne de son envergure, l’intelligence était venue frapper à sa porte et ne demandait qu’à être cultivée. Car celle-ci n’était accessible que pour ces gentilshommes de la race la plus élevée du royaume. Hiérarchiquement, il était considéré comme l’échelon le plus abject qu’il puisse exister sur ce satellite terrestre. Un miséreux affligé abondant d’un amour sans limite, d’une gentillesse perpétuelle et d’une curiosité maladive. Il se rendait alors compte, en ces temps fort tristes, qu’il allait perdre l’ami de toujours, l’élément familial indispensable pour des conditions psychologiques convenables. C’est ainsi qu’il le coursât du mieux qu’il le pouvait, implorant l’amabilité de son physique de lui laisser quelques minutes de répit ; sans précédent dans le futur de son existence. Sa destinée allait être bouleversée. C’est ainsi qu’il en arriva aux questions subsidiaires : qu’était ce fulgurant éclair ? Etait-ce de cette vive lumière que son destin dépendait ? Il aurait espéré être contrôlé par les sautes d’humeur d’une entité divine, d’un être exceptionnel plus proche du fictif que du réel, d’une vaniteuse sommité, d’un célèbre personnage de qui tout existait et de qui tout pouvait – à jamais – disparaître. Alors, sa vie était-elle si exceptionnelle pour qu’une personnalité imminente le rappelle à l’aide d’un éclair fulminant ? Car son alter ego ne fuyait pas cette source de lumière, bien au contraire, son acolyte le rejoignait. Stupide décision ! Sombre déraison. Il ne se voyait qu’en preux chevalier, affrontant les obstacles de la nature, enrageant monstres & dragons par sa maîtrise des armes et sa vaillance, et courant à perdre haleine dans les basses herbes alentour, qui se balançaient frénétiquement de gauche à droite - puis de droite à gauche - telles robotisées par les technologies surprenantes de cette ère moyenâgeuse. L’angoissante réalité était tout autre.

* * *

Enfin parvenu sur les lieux de l’incident illuminatif, et cherchant avec hâte son fougueux complice, ce qu’il y découvrit le surprit plus que tout ce qu’il avait jamais vu sur cette planète. Mieux que les verdoyantes collines du sud de la région, plus impressionnant encore que les mirifiques constructions de pierre s’étalant hautement et palliant les étoiles, davantage épatant que l’éphémère beauté de la reine : un décor dantesque et une parodie des enfers. N’était-il pas médusé en cet instant propice à la crise cardiaque ? Certainement. L’imagination est-elle suffisante pour se rendre compte de l’horreur de la situation ? Absolument pas. Se pavanait devant lui un trou béant, un gouffre impressionnant, un abîme vertical, un précipice à couper le souffle. Sa notion de la forêt ne ressemblait pas à ce terrible environnement. Celle-ci s’était métamorphosée en un puit démesuré. Demeuraient tout autour les restes des quelques arbres survivants de ce cataclysme. Si une forêt entière ne juchait pas les collines avoisinantes, il aurait parié que les foudres de Mère Nature s’abattraient sur le monde et anéantiraient la totalité de la vie humaine et animale, probablement par vengeance. Mais que ferait-elle pour combler ce manque et survenir à un oxygène de plus en plus manquant ? Adviendra ce qu’elle décidera. C’est alors que, tout d’un coup, lentement et de plus en plus rapidement, excellant une vitesse plus qu’excessive, les branches des quelques troncs feuillus décidèrent subitement d’amorcer leur descente en enfer. Que faisaient-elles en s’engagent dans la déchéance ? Le fruit de leur parcours, le résultat de leur épopée survint quelques minutes après le déclin de ces sources de vie : un jeune homme surgissait, accroché aux branches, endormi dans son linceul, et brandit comme un trophée de victoire. Ces arbres avaient sauvé une vie d’une inévitable mort. Ce jeune homme pourrait à jamais se vanter d’avoir été ramené par des arbres magiques. Comment était-il arrivé là ?

- Pourquoi donc avais-je été amené à le recueillir ? s’était-il demandé.

C’est alors que son équidé pur-sang daigna revenir aux pieds de son affectueux ami. Le ciel lui avait rendu son carcan, mais également un lot surprise dont il ignorait totalement l’existence. Les branches le saluèrent d’une sublime révérence et s’immobilisèrent dans la posture de leur appétence.

- Voici le commencement de ton histoire, Fabien. Je suis donc devenu par déduction ta nouvelle génitrice. Veux-tu connaître la suite de ton extraordinaire épopée ?
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