Qui n’a jamais rêvé de voir les personnages sortir du livre ?
L'auteur. Cornelia Funke est née en 1958 en Allemagne. Elle a tout d’abord exercé le métier d’éducatrice avant d’illustrer des roman, et de finalement écrire son premier roman :
Le prince des voleurs. (2003)La saga Cœur d’encre a connu un succès international, et Cornelia a obtenu de nombreux prix littéraire, avant de recevoir la plus haute distinction allemande, l’Ordre du Mérite en 2008.
Résumé du livreMeggie, douze ans, vit seule avec son père, Mo. Comme lui, elle a une passion pour les livres. Mais pourquoi Mo ne lit-il plus d'histoires à voix haute ? Ses livres auraient-ils un secret ? Leurs mots auraient-ils un pouvoir ? Un soir, un
étrange personnage frappe à leur porte. Alors commence pour Meggie et Mo une extraordinaire aventure, encore plus folle que celles que racontent les livres. Et leur vie va changer pour toujours. Lire n'a jamais été aussi fascinant - et aussi dangereux.Et voilà,vous connaissez la trame, mais, ce livre est bien plus passionnant que ce que ces quelques mots en disent. Il vous emmène dans une monde imaginaire, peuplé de monstres humains, et on suit la frayeur de Meggie au travers cette histoire cauchemardesque.
La série : La trilogie
Tintenwelt (Monde d’encre) compte trois volumes :
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Tintenherz (Cœur d’encre)
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Tintenblut (Sang d’encre)
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Tintentod (Mort d’encre qui sera publié sous peu en France).
Le livre peut se lire seul, grâce à une jolie fin…
Le film.En 2008, Lain Softley a adapté Cœur d’Encre au cinéma. Film que j’ai vu, et qui, franchement, ne rend pas honneur au livre. Je vous le déconseille…
L’histoire.L’histoire débute lentement. L’auteur campe le décor, présente les protagonistes principaux : Meggie, Mo et surtout le mystérieux Doigt de poussière. Elle sème le doute, la crainte en susurrant le nom de Capricorne…
Il m'a fallu quelques chapitres pour entrer dans l'histoire. J’avais le sentiment que tous les personnages s’accumulaient, que l’on partait pour une balade sans fin, puisque Mo et Meggie voyagent pas mal au départ. Mais finalement, l’histoire
prend vie. Elle s’installe. Les personnages reviennent de chapitre en chapitre. Et, on suit Meggie, Mo, Elanor même, avec patience et envie.
Cornelia FUNKE nous propose une
histoire originale autour d'un livre peu commun. Il y a certes, quelques passages prévisibles… mais j’ai aimé le concept, le suspense que fait naitre l’auteur en basculant d’un personnage à l’autre, les citations de livres connus au début de chaque paragraphe, la longueur variable des dits paragraphes, et enfin, les méchants qui sont assez détestables. Ils restent un peu « caricaturaux » (vilains, hurlant…), mais, après tout, c’est ce que l’on aime ! Des vrais méchants, qui ont su tirer parti de leur situation, contrairement à Doigt de poussière qui rêve de retourner dans l’histoire, et qui, du coup n’a pas su s’intégrer à notre monde.
Par contre, il y a quelques redondances dans l’histoire (enlèvement, échappée, enlèvement,…) et c’est assez manichéen avec les gentils qui gagnent à la fin… mais, une petite pichenette amusante, que je vous laisse découvrir. Mais
Coeur d’encre évite pourtant de tomber dans de la mièvrerie ou du simplisme. On se surprend à éprouver de la crainte envers les gentils et de la pitié envers les méchants. La psychologie des personnages est assez travaillée et donne un récit de qualité. J’ai apprécié le charisme de Meggie, qui fait preuve de beaucoup de courage, tout en ne sachant pas retenir ses larmes ; l’excentricité de Elanor qui pourtant saura sortir de sa bibliothèque et offrir son cœur à cet enfant ; la réserve de Mo, par qui tout ce malheur est arrivé…
Toutefois le héros principal est le livre lui-même ! L’auteur en donne toutes les facettes, et exploite les personnages dans leur rapport à cet objet et sa représentation : une menace, une passion, un instrument de pouvoir, un ami… sans oublier les références que j’ai déjà cité, en début de chaque chapitre, dont une qui m’a touché :
Fahrenheit 451 et ces livres qui brûlent.
Le styleTrès bien écrit, avec beaucoup de dialogues, et des descriptions simples, efficaces. Cornelia Funke use d’un vocabulaire
imagé avec des mots faciles tout en évitant les redites. Des phrases courtes et des paragraphes succincts.
Elle se sert de ses personnages et de leurs sentiments face aux diverses situations et en donne donc plusieurs aperçus. Ce stratagème permet d’observer les émotions de chaque personnage et donc de voir la scène sous divers angles. Toutefois, Meggie reste le personnage central et l’ensemble est vue par elle.
Au final.Un très beau livre à lire tant par les enfants que par les adultes, ne serait-ce que pour Elanor… Mais attention si vous le lisez à haute voix ^^