Epopée Littéraire
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 Droit de Suicide [Roman]

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Lacrima




Féminin Nombre de messages : 145
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Passion : Danse, musique, photographie et dessin
Coup De Coeur Livresques : L'insoutenable légèreté de l'être de Milan Kundera
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MessageSujet: Droit de Suicide [Roman]   Droit de Suicide [Roman] Icon_minitimeMar 21 Avr - 12:56

Voilà le brouillon de roman Droit de Suicide.

http://www.epopee-litteraire.com/ecriture-f48/droit-de-suicide-t638.htm

Commentaires et Avis
Prologue

L'amour n'est pas une bonne raison de vivre, enfin c'est mon avis. Sérieusement qu'est-ce que c'est l'amour ? Un sentiment.
Oui, mais pas comme la colère ou la joie, qui elles sont passagères. C'est un sentiment envahissant. Quelque chose qui nous prend ; qui peut nous rendre fort et surtout faible. On l'attend comme le nouveau messie, on est sur un petit nuage, puis ce nuage, là, se transforme en pluie. Il n'y a plus rien, non, et on tombe. C'est inévitable.
D'après certains scientifiques, l'amour se résume à de la chimie, des hormones qui altèrent notre jugement. Et cela est censé durer trois années. Trois misérables années. C'est court, mais la nature est bien faite, c'est bien assez pour faire la cour, produire un bébé et le voir un peu grandir... et se battre pour la foutu garde. Ou simplement l'abandonner, certains hommes sont champions.
Puisque ça se fini toujours comme ça, par une rupture, une mort, je ne pense pas que ça soit une réelle raison de vivre. Je ne parle pas des personnes vraiment faites l'une pour l'autre, mais de ce sentiment, horrible sentiment trompeur...
Pour ce qui est de l'âme sœur, le faite que quelque part, il y ait une personne qui vous est destinée... J'y crois, mais n'espère plus. Je pensais l'avoir trouvée, un moment de ma vie, qui est maintenant révolu. Je ne vis plus l'amour, je l'écris.
Moi, je suis Nine Léonie, écrivain misanthrope par excellence. Je ne l'ai pas toujours été, je veux dire, j'ai juste remarqué que la plupart des gens étaient de gros cons, habitués à leur politesse de cons, confortable dans leur maison à la cons. Sans aucune pensée intelligente, ils lisent du Gavalda et du Lévy comme si c'était dieu qui l'avait écrit, ou bien, ils se barbent à essayer de comprendre Balzac, Zola, Maupassant et tout le tralala pour faire "genre" je lis des classiques. Des monstres gavés par les préjugés, qui croient que le simple fait d'être plus âgé leur donne raison sur tout et leur donne un pouvoir sur les êtres "inférieur". Ils sont nés cons, vivent cons et termineront cons, sans réelle ambition dans la vie qu'être tout simplement et tristement con. Voici la vérité.
Un moment de ma vie, j'en ai eu trop marre, donc, voilà j'ai balancé la vérité blessante, bien que franche, à tout ces idiots, qui en partie étaient plus ou moins la totalité de mes connaissances, pour ne pas dire ami. Il ne me restait plus que mes deux meilleurs amis et mon éditrice dans mes contacts. Il faut dire que ça avait soulagé mon portefeuille ! Je n'avais plus de diner de radins où je devais payer ma part, plus de cadeaux à offrir, aucun cœur à consoler et surtout, j'avais plus de temps pour glander, foutre le bordel dans ma baraque, me mettre à mes romans...
Mes deux meilleurs amis sont ceux qui étaient là pour moi. Je les connais depuis mon adolescence, donc depuis le tout début. Amaury est quelqu’un d’exceptionnel, un peu fou sur les bords (bah, comme moi on va dire) et surtout très franc. Ce raté a terminé journaliste littéraire et poète baudelairien. Jane est une fille des plus intelligente et attachante, elle devait être secrétaire, serveuse, mannequin occasionnelle… enfin, elle n’a pas vraiment de métier dans la vie. Elle veut simplement vivre


J'étais assise face à une table, je me balançais sur ma chaise les pieds posés sur un fameux bureau. Sur mes genoux, j'avais posé un vieux cahier et j'y écrivais des brides de mon roman. Encore une Ce mot n'est pas de notre langage, parlez correctement ! pour des merdeux, un truc à l'eau de rose comme je sais si bien en écrire.
De mon ordinateur, je faisais sortir des enceintes un vieille album de AaRON en boucle à fond. Et si ça dérangeait mes voisins de la maison à 5 mètres de là, je ne les entendrais pas, de toute façon.
Je m'étirai longuement, je regardais l'heure sur la vieille horloge avant de me rendre compte qu'elle ne marchait plus depuis des lustres, il fallait que je change les piles... Je tournais mes yeux sur l'écran de mon ordinateur.
12:50
Oh mon dieu, j'avais passé deux jours sans dormir. Je ris en me demandant la mine que je devais avoir. Je restais un bon quart d'heure à fixer bizarrement mes pantoufles lapins sur le bord de la table. Je leur fais une drôle de grimace, qui ressemble à un vieux mec ridé aux yeux exorbités. Prestement, je dégageai de là ces magnifiques chaussons et tira une grimace à mes muscle engourdis par ses heures passées dans cette position.
Je changeai la piste de musique pour Side 2 de Dressy Bessy. En boitant, un peu plus que légèrement, je me déhanchais légèrement et je me dirigeais vers la cuisine. J'avais une folle envie de chocolat blanc.
Biz... Biz... Biz... BIZ.
Je me retournais brusquement vers la commode de l'entrée, arrêtée de mon élan, à la conquête du chocolat. Mon portable posé là, prêt à tomber. Puis il s'arrêta de vibrer. Un message s'afficha, Amaury avait appelé onze fois. Je levais un sourcil en fixant le mobile.
Ce mot n'est pas de notre langage, parlez correctement !...
Tant pis, il me rappellera comme les onze dernières fois, et là, je décrocherai.

Une tablette de chocolat et deux tasses de café plus tard...
J'avais posé le portable sur la table à manger, face à moi, appuyer sur le plan de travaille. Je jouais avec un couteau de ma main gauche et de mon autre main je tenais une tasse jaune canari. Je lançais mon regard le plus assassin au mobile. Lorsqu'il sonna enfin, je me coupais avec le couteau.
Bien fait !
- Ce mot n'est pas de notre langage, parlez correctement ! ! Fais chier !
- Allô ? Nine ?
- Oui Amaury, qu'es-ce que tu veux ? me daignais-je à articuler avec une fausse sympathie.
Il ignora ma question.
À 5, je raccroche. 1... 2... 3...
- Ça va ?
- A merveille ! Que me vaut ce coup de fil ?
- Quelqu'un est...
- Est ?
- Mort.
Je levais un sourcil, les yeux vides, complètement indifférente.
- Oh ! Quelle superbe nouvelle ! Qu'es-ce qui te dit que je suis intéressée par cette nouvelle, bien que tragique ?
- Tu ne veux pas savoir qui...
- Non.
- D'accord. C'est Daniel.
- Tu n'as pas le droit de me parler de lui, même s'il est mort, puis ça ne m'intéresse le moins du monde. Au revoir.

Impossible... Non.
J'avais laissé ma tasse de café sur le plan de travail, le portable me glissa des mains et se fracassa sur le carrelage de la cuisine. Les yeux vides, je me dirigeais dans le salon, où j'éteignis mon ordinateur, la musique avec. Dehors, il pleuvait, la pluie et le vent s'écrasaient sur les fenêtres et les volets. J'étais au bord de l'évanouissement. Tout autour de moi était devenu flou. Je me trainais jusqu'à ma chambre. Des larmes coulaient de mes yeux, quelque chose se déchirait en moi, un bout d'orgueil s'envola. J'avais mal. Je ne savais plus rien, plus pourquoi.
C'était comme si je n'étais plus. Comme si le nord et le sud n'existait plus. Si mon cœur ne voulait plus de ce sang. Si mes poumons refusaient cet air, sans que Lui soit dans ce monde. C'en était gênant, je gesticulais, essayais mainte et mainte positions pour ne plus sentir ce malaise. Sur le ventre, le dos, gauche, droite, assise, la tête entre mes jambes... Je me sentais mal. Je sautais, m'arrachais les cheveux, criais... rien y faisait.
Mon dieu ! Pourquoi ?!
Je ne me contrôlais plus. C'était irréel, comme le monde sans lui. Comme le monde sans soleil, ni lune, sans toi, moi, nous... Sans amour, ni haine. Comme un monde vide.
J'ai achevé la soirée sur le lit, à genoux, tête sur l'oreiller. A pleurer et pleurer... Sur ce lit, nous avions fait l'amour. Et il ne me reste plus rien de lui, rien que de flous souvenirs et une bague. Je glissai ma main sous le coussin jusqu'à sentir un petit anneau froid. Je tournais brusquement ma tête vers mon poignet gauche, il y avait six grosses entailles qui avaient cicatrisé depuis bien longtemps, j'avais promis à Daniel de ne plus recommencé. Mais il est bien mort n'es-ce pas ? C'était tellement tentant...
J'enfonçais ma tête dans l'oreiller en étouffant des gémissements, dans ma main droite, je serais ce bout de métal au plus fort. Les ongles de mon autre main entraient dans la chair de ma cuisse.
Daniel...
L'amour est une bonne raison de vivre...


Dernière édition par Lacrima le Lun 27 Avr - 16:46, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Droit de Suicide [Roman]   Droit de Suicide [Roman] Icon_minitimeMar 21 Avr - 13:00




Première Partie

Le commencement de tout…

- 1 -



« Fleur estompée de sa chair délicieuse,
Pleur son malheur et chante sa lente douleur.
Cris et crache sur la mort délicieuse. »


Un hiver. La pluie tombe à grosses gouttes, il fait dans les 2 degré et le vent accompagne les quelques éclaires dans le ciel.
Je suis plantée là, du haut de mes 14 ans, devant la Cathédrale Notre-Dame de Reims. Mes larmes se mêlent à la pluie, avant même qu'elles n'atteignent le creux de mes cernes. J'ai les yeux rouges de colère, de fatigue. J'ai envie de m'effondrer. Là. Comme ça. Et ne plus rien faire, ne plus rien ressentir. J'ai envie de disparaître, qu'on me laisse la paix.
Il n'y avait personne. Non personne n'était assez con pour sortir en ses temps. Sur le parvis, à mes pieds, du sang. Le mien. Sur mon poignet gauche, juste au creux, là, une longue entaille. Le sang coule sur ma main, comme de l'eau. Je ne sais pas quand le bandage s'est envolé. Je ne sais pas quand je me suis perdue dans ce monde. Oui perdue, oubliée et toujours pas morte dans ce monde injuste. Mais après tout, ça serait trop juste de me laisser mourir, sans d'abord me faire souffrir.
Et j'étais devant cette immense cathédrale. Seule. A pleurer. Un hiver. La pluie tombe. Il fait 2 degré. Et il y a de l'orage.
Rien ne me fait réagir, rien ne me fait moins penser à Daniel.
Daniel. Daniel. Daniel. Daniel. Daniel...
Il est quelque part, il ne pense surement pas à moi, à ne se douter de rien. A surtout ne pas se douter que je souffre. Que je souffre, oui, stupidement, mais énormément. J'ai envie de mourir. J'ai envie de partir. De ne plus penser à ce con de Daniel.
Parce que je l'aime et que c'est comme ça...
Et cette idiote qui souffre, là, c'est moi. Je ne sais même plus pourquoi je souffre, comment j'ai fais pour me retrouver, les quatorze ans au cul, à souffrir de cette façon ? Mais mon téléphone sonne. Mon téléphone me réveille. Je décroche.
- Allô ? Nine ! Bon Dieu ! Tu es où ?
C'était Amaury.
- Euh... je commence à sangloter. Ca... thédra...
Deux minutes plus tard. Il arrive en courant. Il arrive en s'arrêtant. Il me fixe, il me juge. Je déteste ça. Quand il me juge comme ça. Un éclair fend le ciel.

Il vient vers moi en enlevant son manteau pour me le donner et me rattrape lorsque je commence à m'effondrer. Il prend son mouchoir dans sa poche et me l'entour sur le poignet. Il serre fort, très fort. J'ai foutu son beau mouchoir, le beau mouchoir que je lui avais offert. Il est souillé de mon sang maintenant... Je pleurs dans ses bras. Il me murmure des mots à l'oreille, mais je ne les entends pas.

Un orage éclate. Je pousse un cri. J'en ai peur maintenant. J'ai peur de mourir. J'ai froid. J'ai faim. J'ai mal. Oui tellement mal. Partout et nulle part. C'est invisible, abstrait.
- Je t'aime. Nine, tu m'écoutes ? Ne fait plus jamais ce genre de chose. Il y a des gens qui t'aime, ici.
Je le regarde dans ses yeux noir profond. Ce n'est pas la première fois. Non. Je suis tellement désolée. J'ai peur qu'il m'en veuille. Ce sont mes raisons de vivre, mes amis.
Je t'aime aussi Amaury.
Je n'avais pas besoin de le dire, il le savait déjà. Sans lui, je ne suis rien. Sans lui, je ne serai rien. Mais, il savait aussi que me dire d'arrêter de me faire souffrir ne servait à rien, j'avais besoin que quelqu'un d'autre me le dise.
Daniel... Amaury... Daniel... Amaury...
- Je n'ai pas réfléchis, murmure ce qu'il me reste de raison.

Mon meilleur ami m'emmena chez moi, et la maison était vide comme d'habitude. Mes parents étaient partis je ne sais plus où, loin, assez loin pour ne plus m'appeler. On était tout trempé. Il appela Jane, elle arriva dix minutes plus tard.
Amaury m'avait fait assoir sur un fauteuil, face à lui. Il me fixait encore, mais d'une autre façon. Dans un sens, je savais qu'il souffrait lui aussi, il ne voulait pas que je sois dans cet état.
Jane me fit prendre un bain. Lorsque l'un était seul avec moi, il y avait toujours l'autre qui allait prendre le petit carnet rouge à reliure ancienne dans mon sac pour en lire les passages que j'y avais écrit. Ses derniers temps, il n'y avait rien de bien intéressant, en faite, lorsque je suis tombée amoureuse d'un con, ça n'a jamais été bien intelligent. Ça parlait de souffrance, de Daniel, de ma fatigue, de Daniel, de suicide...
Daniel, je ne le connais pas. Nan, c'est un inconnu. Je suis une conne, oui, tout le monde l'est, à des degrés et des genres différents. Ce Daniel, je l'ai rencontré sur internet, drôle de façon, non ? De tomber amoureuse ? Vraiment une idiote façon de tomber amoureuse...
Je n'ai jamais pu expliquer ça. Mais j'aurai pu, ça aurait été logique si je le connaissais vraiment, mais je ne savais presque rien. J'avais peur.

Face à Amaury et Jane, allongée sur le canapé. Je les observais. Ça avait des allures de tribunal. Ils étaient tous les deux de deux ans mes ainés. Amaury me fixait toujours, le regard songeur. Et Jane me souriait tristement, elle commença après un long silence.
- Nine... On te l'a déjà dit, je sais que tu y réfléchis encore...
- Ce n'est pas de l'amour, il faut que tu comprennes ça, me souffla Amaury, épuisé. Lorsque tu souffres comme ça, ce n'en est plus. Tu es vraiment trop attachée à lui. Pour lui tu n'es presque rien...
- Il a dit qu'il tenait à moi. Tu ne le connais pas.
- Et alors ? Toi peut-être tu le connais beaucoup plus ? Ou c'est juste de l'intuition ?
- Je...
- Ecoute, tout ce que je sais c'est qu'il te fait souffrir. Commence à le considérer comme un ami, simplement. Nine, je n'aime pas te voir souffrir.
Les larmes recommençait à couler.
- Je vais arrêter de lui parler. Terminé. Et je vais essayer de l'oublier.
- Écoute, Nine ce n'est peut-être pas la meilleure façon, me murmura Jane. Tu es vraiment sûre ?
- Oui, je vais le faire.
- Nine...
Je me levais. En vacillant légèrement, je m'étais levée trop vite. Je pris mon portable et l'appela.
- Allô ?
Je raccrochais. Je n'avais pas le courage de le faire par téléphone. Non.
- Vous en pensez quoi si je lui écris une lettre...
- Fait ce que tu penses être le mieux, me dit Amaury en se levant.

Je souffre. Je te l'ai dit, je te l'ai écrit. Et tu as lu ça en l'air, comme ça. Sans en prendre compte, comme une fiction. Oui c'était émouvant, mais il y avait plus que de l'émouvant.
Je ne sais plus où je suis. Je suis perdue Daniel. Et je ne te veux pas dans mes chemins hantés. Je ne veux pas que tu sois cette mauvaise route, parce que je ne veux pas que ça soit finit pour toujours. Lorsque je serai moins conne. Et toi moins con.
Tout ce que je sais, c'est que je souffre, et que c'est toi l'une des causes.
Donc, voilà, j'espère que tu comprendras.
Nine Léonie.



J'ai fini par oublié, ou presque. Quelques années, quelques instants. Sans penser à Lui. C’est déjà ça, mais ça à été dure.
Daniel...


Dernière édition par Lacrima le Ven 24 Avr - 13:17, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Droit de Suicide [Roman]   Droit de Suicide [Roman] Icon_minitimeMar 21 Avr - 13:04

- 2 -


Je suis allongée sur mon lit. Là. Comme une grosse baleine échouée. J'ai du mal à respirer. J'ai du mal... Oui, j'ai mal. Je fixe la pluie qui s'écrase sur mon balcon comme je regarderai les mouettes aux larges, s'envoler dans les cieux. Loin d'ici. Loin de tout.
Je pousse un long soupir. Daniel est mort, ce n'est pas un rêve.
Je n'ai plus peur de rien. Je vais me laisser mourir ici. Et je regarderai les gens m'aider sans rien faire, comme si tout était perdu. Comme cette baleine ferait en observant les gars de Greenpeace. Et il y aura toujours des curieux pour voir La Baleine échouée. Et je les subirai, impuissante. Là. Dans ce monde. Dans cet enfer aux goûts d'Eden.
J'entends une clef tournée dans la serrure de l'entrée.
Tiens Greenpeace ! Wow, ils sont rapides.
C'est bien sûr, mon cher Amaury. Pauvre Amaury. Il est là pour un rien.
- Nine ?
Bien sûr que c'est moi. Qui d'autre ?
Je pousse un soupir en tournant le regard vers la porte de ma chambre. Amaury est là. Debout. L'air triste. Toujours aussi élégant, il a les mains enfoncées dans les poches de son long manteau. Il me détaille un moment. Puis s'approche de mon lit et s'assoit.
- Nine ? Je ne vais pas te demander si ça va. Mais il ne vaut pas rester là, il ne faut pas te laisser mourir comme ça. Je vais t'aider, je serai là.
Je restais immobile. Son regard changea.
- Allez, bouge-toi. Tu veux que je chasse ton pauvre ptit cul de là avec de beaux coups de pied ?
Il se leva et me tendit une main. Je ne fis que de l'observer, un moment. Et je la pris, puis l'autre. Il me traîna jusqu'à la cuisine et m'assit, fixant le sol du regard vide, je rêvassais…

C'était quelques jours après en avoir fini avec Daniel, j'étais restée toute la journée au lit, avec AaRON en fond. J'avais encore et toujours ses foutus quatorze ans qui ne voulait rien dire.
Je fixais les murs, le plafond, la fenêtre. Ma chambre n'était pas celle d'une ado, enfin c'était le bordel complet, mais il n'y avait ni posters, ni mots, ni photos collés partout. Il y avait seulement un calendrier près de la porte. Les livres étaient éparpillés sur mon bureau ou bien, plus simplement, par terre. J'en avais une tonne, de livres, sur tout et n'importe quoi. Des merdes, des chefs d'œuvres.
Je ne les avais pas encore tous lu. Ma pièce de théâtre préférée était Le Songe d'une nuit d'été de Shakespeare, mon histoire d'amour préférée était Je veux vivre de Downham. Et dans les autres préférés comptaient de l’Austen, Balzac, Musso, Houellebecq, Süskind...
Quelque part sous mon lit, se trouvait Mon Roman. Un petit livre, chez un petit éditeur insignifiant, mais mon premier roman. Ça parlait d'amour, comme presque tous mes romans. Des trucs pompeux, en quelques sortes.
J'étais là, oui, dans cette chambre. Fixant ma bride de vie. Sans vraiment m'en rendre compte, mais cette pièce représentait tout mon passé, enfin tout ce qu'il en restait. Dans une petite boite, ce trouve les photos de ma mère, décédée il y a bien longtemps, un petit couteau tranchant, avec lequel je me coupais les veines. Et tout autour de moi, mes écrits, mon ordinateur, tout mes agendas, mes cours… Mon identité.
Ce qui faisait que j'étais Nine Léonie, adolescente perdue, ne savant rien à la vie, qui ne saurait jamais rien à la vie. Intelligente, mûre, mais pas assez, jamais assez pour être plus qu'un simple et misérable humain. Qui bouffe, pisse et chie. Qui pleur et rit. Qui vit, aime et meurt. Plus qu'un simple animal, mais pas complètement.
Je n'avais pas encore trouvé ma raison de vivre. Ces derniers jours, j'avais abandonné.
J'avais une telle envie que tout ça, toute cette hérésie illogique n'existe pas. Ça va avancer à quoi au cul du monde de me faire vivre ?
Vers la fin de la journée, Amaury était passé. Il avait les cheveux mouillés par la pluie, je me rappel des gouttes qui étaient tombées sur ma joue lorsqu'il vérifiait que je ne dormais pas.
- Nine, dis, tu n'es pas sortie du lit de la journée ?
Je hochais la tête. C'était évident.
- Aller, viens, on va se promener. La pluie a cessé de tombée, il y a du soleil.
Je me levais doucement. Je commençais à mettre un pull par dessus un vieux débardeur. Lorsqu’Amaury me prit le poignet. Il y avait une longue entaille. Il me regarda avec dégout.

Dehors, il y a encore beaucoup de vent. J'ai le visage bouffé par le froid. J'aime le froid. Je m'embrasse dans ce glacial ami. J'adore me sentir aussi endormie. Aussi proche de la mort.
Il n'y a presque plus de sang dans mes mains. Elles deviennent toutes pâles et de centaines de vaisseaux se dessinent en violet. J'ai le visage livide, j'ai le visage insensible. Je ne sais plus si je souris ou si je pleurs. Si mes yeux sont fatigués parce que j'ai pleuré ou que c'est ce froid.
J'ai les cheveux relevés, j'avance aux côtés d'Amaury en lui agrippant le bras. Il sent bon la lavande. Je pose mon visage si glacé sur son épaule. Mes pas se font aléatoires, maladroits, oubliés par mon frêle esprit. Je prends juste l'instant, je me laisse guider par mon ami. Juste occupée par le froid et la beauté de cette journée d'hiver.
Presque personne n'est dans un des grands parcs de Reims. Presque tout est désert. Presque tout est calme. Sauf le vent, qui fait murmurer les arbres, qui s'engouffre dans mon nez, qui traverse mon corps. Rien que le fait de respirer cette si belle fin de journée me fait revivre. Tout est simple. C'est ce que j'aime. Et Amaury le sait ça.
Lui, m'emmène dans un coin de l'immense parc. De là, on ne voit rien qu'une petite forêt et une grande plaine où s'apprête à se coucher le soleil.
L'air autour de nous est humide. Il avait plu toute la journée. Le ciel est à présent enveloppé d'une fine couche de nuages. J'ai le sourire aux lèvres depuis bien longtemps, un vrai sourire. Un franc sourire. Je l'offre à Amaury. Je l'offre à l'homme de ma vie, puisque l'amour est merdeux, cet homme sera quelqu'un qui ne me fera jamais souffrir que pour mon bien, mon meilleur ami. Mon frère. Mon père. Mon amour. L'homme le plus exceptionnel, humain et unique que je connaisse...

Je suis toujours dans la cuisine je fixe le carrelage blanc. Des années plus tard, la trentaine passée...
- Nine ?
Je me retourne vers Amaury. Et je lui souris.
- Tu penses à quoi ?
- A nous... Merci Amaury.
Il me sourit. Il me montre ses dents, heureux. Ca sent le cramer. Je me retourne et dans la casserole les pâtes commence à bruler. Je fronce les sourcils et commence à rire, pas vraiment, mais c'est un début.
- Jette ça. Je vais me faire une salade chéri, lui lançai-je en me levant.
Le bruit d'une chaise qui tombe sur le sol. Ça passe vite. Ça grince. Ça m'a fait mal aux oreilles. J'ai mal aux genoux. J'ai mal. Et c'est physique.
Je suis tombée par terre. Je me suis donnée trop tôt le droit de revivre. Le droit de sentir cet air froid dans mes poumons. Ça va être plus dur que l'autre fois.
Je pose mes mains contre le sol pour essayer de me relever. Mais je n'y arrive pas. Je n'ai plus la force. Pourquoi je n'ai plus la force ?
Mon dieu... Je me rappel... Daniel.
Je commence à sangloter. Étalée là, sur le sol froid. Je ne sais plus où je suis, plus qui je suis. J'ai perdu.
Oui j'ai perdu...
Quelque chose me prend fermement le visage, de grandes mains chaudes. Je les repousse, mais elles me prennent plus durement. Je relève les yeux...
Amaury.
Il me regarde dans les yeux. Ça veut tout dire, et en même temps, rien. Il ne dit rien, non, absolument rien. Mais ses yeux m'occupent. Nos souvenirs m'immergent dans une sorte de transe. Je me sens mieux. En faite, je ne ressemble plus rien. Vide.
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MessageSujet: Re: Droit de Suicide [Roman]   Droit de Suicide [Roman] Icon_minitimeMar 21 Avr - 13:05

- 3 -

« J'ai oublié dans le chagrin de mon âme.
Le nom de cette tendre douleur infâme. »


La seule chose que je ressentais lorsque j'avais essayé de commencer à oublié Daniel, ce n'était rien qu'une immense et incroyable fatigue. J'étais amorphe, sans vie, je passais mon temps à dormir, je faisais mécaniquement ce qu'on me demandait de faire, sans rechigner, sans réfléchir. Copie la leçon, je copiais la leçon. Donne-moi un conseil, je donnais un conseil. Saute par dessus le pont, je sauterai. Sans réfléchir. Malgré ça, je passais mon temps à dormir, je passais mon temps à être fatiguée. Fatiguée ? De quoi ? De la vie, peut-être et simplement.
Amaury essayait de me réveiller, il essayait de m'éveiller. Jusqu'à ce jour, où j'étais partie dans le parc avec lui. J'avais trop été renfermé dans mon monde. Je ne savais plus rien, je ne savais plus où j'étais. J'étais comme ce petit enfant perdu dans la forêt. J'avais peur, perdue.
Comme cette Baleine, j'étais trop restée dans cette bulle en dehors de cet océan, de cette liberté qu'était de vivre. Greenpeace, merci Amaury. Oui, mon cher ami tu as sauvé une pauvre Baleine débilement infirme de la vie. Quelle ambition !
Une fois seule, après la promenade avec Amaury ce jour de vent. Le soleil s'était couché, je n'avais pas allumé les lumières chez moi. J'avançais lentement dans les couloirs, comme un fantôme. Un peu moins fatiguée.
Je m'abandonnais dans mon lit. Je pris une grande bouffée d'air et commençais à pleurer.
Ca faisait longtemps que je n'avais pas pleuré. Réellement pleuré, j'en avais sûrement pas la force. Ou je ne me rendais pas compte de ce que j'avais fait. Ce que je venais de vivre. Les mots d'Amaury résonnaient dans la chambre.
« Tu viens de vivre ton premier amour. C'est dur, on y va tous un peu fort. On est tous con. Tu as passé ton baptême du feu, chérie. Tu fais maintenant parti des brûlés vifs. Un moment ça va se calmer. Fait abstraction de la douleur. Il faut continuer à vivre, pour trouver la personne qui te soignera, qui éteindra le feu. »

Je m'étendis sur le lit, au dessus de la couette. Silencieuse, il n'y avait rien que le silence et le chuchotement de ma respiration irrégulière. Je n'entendais plus mon cœur, il était là, mais parti, je ne sais où. Je mis ma main contre ma poitrine. Tout petit rebond, dans ce corps qui semble revivre. Qui semble survivre et espère vivre. Le murmure timide d'une personne blessée, un enfant martyrisé, oublié.
J'étais une brulée vive. Oui, maintenant c'est fait. La vie commence. Le combat commence. C'est trop vite, c'est toujours trop vite. Je suis perdue, oui. J'ai peur, incroyablement peur.
Les larmes coulent, s'effacent. S'oublient. Mais le reste ne part pas. Il faut du temps, il faut du courage. Et moi je ne sais plus rien.
Qui suis-je ?
Je ferme fort les yeux.
Qui suis-je ?
Rien. Rien du tout.
Non. J'étais quelque chose. Quelqu'un. Nine Léonie, adolescente, écrivain. Intelligente, oui. Mure, oui. Mais quoi d'autre ? Aimante ? Gentille ? Innocente. Oui, innocente. J'ai oublié, j'ai tout oublié. Je ne sais plus. Je ne sais plus rien à ma vie. Ai-je déjà su quelque chose ?
C'est un rêve ? Je suis un petit oiseau, oui. Libre comme l'air, mais qui souhaite tellement plus. Je me suis posée sur la branche d'un petit arbrisseau et je me suis endormie. Je souhaitai devenir aussi belle et gracieuse que tous ces hommes. Mais c'est un cauchemar. Oui, je ne me suis jamais réveillée.
J'ai voulu plus que la Liberté. Je lui dis Adieu avec égoïsme. J'ai cassé mes ailes d'ange et mes pleurs servent d'espoir aux enfers.

J'ai froid, je suis gelée. La fenêtre est ouverte. Je me lève. Je vais sur le balcon, je regarde le ciel. Les nuages sont d'un bleu à peine plus clair, la pleine lune s'expose, là, près à partir.
J'ai peur. Oui. J'ai froid. Je dois survivre.
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Lacrima




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MessageSujet: Re: Droit de Suicide [Roman]   Droit de Suicide [Roman] Icon_minitimeMar 21 Avr - 13:07

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Mes vingt ans venus. J'étais dans la rentrée littéraire de l'année. Avec mon livre Juste pour s'aimer. La vie était au jour le jour à Paris. J'avais été prise dans une agence de mannequin, je vivais avec Amaury et Jane. On appelait ça notre ménage à trois.
Adolescente, on m'a souvent dit que j'étais belle, que j'avais du charme. J'étais le genre de beauté singulière. C'est surtout mes yeux anis aux particules bleus qui m'avait fait sortir du lot. Le métier de mannequin n'était pas très instructif, ça m'a juste appris à détester encore plus le genre humain les Cons.
Ça me laissait le temps d'écrire ce que j'écrivais : des romans d'amour que les gens appréciaient et que les Cons ne comprenaient pas. Je me souviens avoir éclaté de rire lorsqu'une critique m'avait mis "Un roman à l'eau de talent", ce qui m'avait fait rire ce sont le jeu de mots et la rime.
Je me faisais publié sous un autre nom, je détestais les fans, tout ceux qui prétendaient m'aimer, m'admirer pour la conne et simple raison que j'écrivais bien, enfin ils n'en savaient rien pour la plupart. Ils ne me connaissaient même pas. Serait-ce comme si on admirait un acteur de cinéma ? Sauf que contrairement à l'acteur, qui ne donne que son image et des répliques plus ou moins gerbantes, je réfléchissais plus dans mon œuvre ?
Vers fin Octobre, Jane avait organisé une fête chez nous, avec quelques amis, pas nombreux, enfin c'est ce que je lui avais dis. C'était en l'honneur de ma place de choix dans le classement des meilleures ventes, mon éditeur m'avait donné le chèque contenant plus de zéro que je ne pouvais en rêver dans toute une vie. J'étais officiellement écrivain reconnu et riche.
La (petite) fête devait se dérouler chez nous, avec une dizaine d'invités. Mais lorsque je rentrais chez moi après avoir fait quelques courses, je trouvais une bonne trentaine de personnes. Je cherchais Jane en tâchant d'être discrète.
- C'est quoi ça ?
- Oh... juste que j'ai invité un peu plus que prévu.
Elle me souriait, pour dire que je n'avais rien à dire et que c'était aussi chez elle. C'était ma fête, même si je lui ai laissé les préparatifs. Je la fixais d'un œil mauvais.
- Pas grave.

Simplement, avec un dégout presque caché, je les saluais tous. Certains me complimentaient, d'autres me faisaient une longue et inutile éloge de tous mes écrits, surtout sur le fait que j'étais jeune. Ils n'étaient pas là simplement pour la bouffe, ça c'était rassurant. Je me promenais dans les couloirs et je croisai un visage familier.
Mon dieu !
Je détournais vivement le regard. Je cru reconnaitre quelqu'un, une personne que je n'ai vu qu'en photo. Une personne... ma brûlure. Je me réfugiais dans ma chambre. Mon cœur tambourinait, frappait. Savait-il que j'étais là ? Non. Il m'avait sûrement oublié. J'appelais Amaury sur son portable.
- Nine ? Pourquoi tu m'appelles ? Tu sais... Je suis dans l'appart, et toi aussi, non ?
- Si, si, mais j’peux pas sortir de ma chambre.
- Euh... Pourquoi donc ?
- Tu veux bien venir ? Et en passant dans le couloir, regarde le gars qui est entrain de dragué une rousse.
- Tu m'en demandes des choses…
Il raccrocha. Trente secondes plus tard, il toqua à la porte de ma chambre. Amaury me fixa un moment.
- Le gars dans le couloir ressemble à Daniel et alors ? me lança-t-il, amusé.
- C'est Daniel.
- Comment tu peux en être sûre ? Lorsque tu l'avais vu en photo c'était y'a longtemps.
- Je le sais, c'est tout.
Il me regardait de nouveau, plus sérieux. Puis il me traina jusqu'au salon, au moment de passer près de Daniel, je baissais les yeux. Jane me voyant, essaya de faire le silence et amener tout le monde dans le salon. La sotte m'avait acheté un énorme gâteau au chocolat avec écrit dessus avec de la chantilly "A notre chère Nine. Dont les livres se dévorent aussi bien que sera ce délicieux gâteau."
- J'y crois pas...
Je poussais une de ces tronches lorsque quelqu'un nous prit en photo pour immortaliser ce stupide moment. Malgré ça, c'était touchant. Je pris Amaury et Jane dans mes bras et j'embrassais tous ceux que je connaissais. Les autres se contentèrent d’une poignet de mains. La rousse flanquée de Daniel s'approcha de moi.
- Bonsoir, c'est vraiment très beau ce que tu écris, j'arrive pas à croire que tu aies écrit L'ange des Espoirs si jeune. A seulement quinze ans !
Elle se retourna vers son ami. Elle poussa un cri d'exclamation un cri entre le "oh" et le "ah". Affreusement désagréable.
Elle avait oublié de se présenter et de même son ami. Il s'appelait Daniel. Aucun doute c'était bien lui. Il semblait normal, neutre. Il avoua n'avoir jamais lu mes livres, je le comprenais. Moi-même si j'avais l'un de mes livres entre les mains je n'aurai pas eu envie de le lire. Je ne suis pas du genre à lire tout les livres qui tombent devant moi.
J'eus un léger vertige. Amaury était juste derrière moi. Il me tenait fermement les épaules depuis le début de la conversation, il senti un relâchement.
- Vous êtes ensemble ? nous sortit Julia, l'Affreux Cri décidais-je de la surnommer.
Je ris fort.
- Non, c'est mon meilleur ami. Amaury. Mais bon, merci, je vais aller voir une amie.
Je lui souris, de ce sourire niais que je donnais à ce genre de filles. Mais je me forçais, Andy, mon éditrice, m'avait sermonné sur le faite de donner une bonne image aux lectrices. « Donc souris ma belle ! »
Avant de m'éloigner, je levais mes yeux vers Daniel. Nos regards se croisèrent.
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MessageSujet: Re: Droit de Suicide [Roman]   Droit de Suicide [Roman] Icon_minitimeMar 21 Avr - 13:09

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« Le temps effeuille d'un livre.
On y vit, on y sort ivre,
Ivre de désillusions.
Voici notre poison. »


Lorsque l'on est petit, on ne rabâche, des centaines de fois qu'il faut travailler pour avoir un bel avenir. Moi petite, je me suis toujours demander : à quoi ça servait de toujours sans arrêt travailler ? On passait notre vie, notre âme à travailler pour un rien. Au fond d'eux mêmes, les gens travaillaient pour faire avancer l'économie, puisque la plupart n'aimaient pas travailler. "Il faut se faire plaisir en travaillant c'est comme ça qu'on fait un bon boulot." Une trieuse de pommes qui a atrocement mal au dos, à la nuque, qui n'a pas le temps de vivre, a-t-elle du plaisir ? Sûrement non. Travaille-t-elle bien ? Oui sûrement. Mais elle a toujours cette illusion, ce rêve. Si on n'avait pas cette instinct de survit, il n'y aurait même pas d'humain. Il n'y aurait rien, et la vie nous aurait foutu la paix.
On doit tous se trouvé une raison de vivre. L'espoir fait vivre, mais l'espoir peut-être révolutionnaire et vivre emmerdeur. Un jour, j'avais répondu à quelqu'un qui m'avait sorti ça que peut-être que je n'avais pas envie de vivre. Peut-être que la vie est tellement chiante que l'espoir, qu'on aille le mettre dans le trou du cul du monde bien profond, pour qu'on ne le voit plus.
Pour moi, la vraie raison de vivre, c'est peut-être l'amour qu'on peut me donner. Amaury et Jane. Je me souviens d'une conversation avec Amaury. Ce jour-là, j'avais eu le droit à un savon sur la vie. Il m'avait crié dessus, vraiment fort, même lorsque je pleurais.
« Oui ! La vie c'est de la merde. Mais c'est comme ça, si tu restes ici à ne rien foutre, tu n'avanceras jamais ! Merde ! Mais qu'es-ce que tu connais sur la vie ? Si t'avais quarante ans, j'te croirais, même limite ! Mais tu n'as même pas ta majorité ! La vie devant toi, qu'est-ce que tu veux de plus ? Hein ? Et en plus tu es intelligente, enfin... Bref, tu n'es pas comme cette conne là, qui va terminer comme une minable vendeuse dans un magasin ou je ne sais quoi. Tu vaux mieux. Et tu le sais. T'a envie de mourir ? Hein ? Bah ! Vas-y. Bordel, mais tu es conne ? C'est ça ? Ouvre les yeux ! Tu as des amis sur les quels tu peux compter, c'est déjà beaucoup. Et t'en fiche quoi ? Hein ? De moi ? Et tous les autres ? Tu imagines la peine ? J'te dis pas ça pour simplement te gueulé dessus. Si j'en avais rien à foutre de toi je ne serai pas là, ça me fait pas plaisir. Je fais ça pour toi… »


- 5 -



Un peu avant que la fête ne se termine je m'étais réfugiée dans ma chambre. Je m'étais affalée sur mon lit, le regard détaillant le plafond lise. Je ne réfléchissais à rien, je me contentais de respirer. De là, j'entendais tout le brouhaha de la soirée, les quelques invités encore présents.
Le faite de voir Daniel, ne me fit presque rien, je n'espérais rien du tout. C'était évidement mon premier amour, mais rien que ça, en tout cas à ce moment-là. J'avais juste envie de me reposer. J'avais démissionné de l'agence de mannequinat et je m'apprêtais à passer les prochains mois, à ne rien foutre. Peut-être à en profiter pour devenir moche et grosse. Machinalement, je tendais le bras sur le côté et ouvrit le tiroir de ma tacle de chevet. J'en sortie un étui à lunette. Je la posais sur le dessus. J'enlevais d'une main mes lentilles de contact et frottais mes yeux fatigués.
Je soupirais.
- Putain...
Je défis la braguette de mon pantalon et je me débattis pour l'enlever. A côté de moi, il y avait posé sur une chaise mon mini ordinateur portable. J'y mettais du Snow Patrol pour couvrir les bruits venant du salon. J'avais la nausée, j'avais mal à la tête. Je faisais une overdose de vie. J'en avais marre. J'avais besoin d'être déconnectée.
Un moment, je ne sais plus quand. Jane entra dans la chambre. La soirée devait être terminé, je la retrouvais en petite culotte et débardeur.
- J'n'arrive pas à dormir, me souffla-t-elle en souriant.
Je lui fis une place sur mon lit. Je ne m'étais pas encore mise dedans. J'avais du temps à écouler. Jane courra comme une petite souris jusqu'à sauter à côté de moi. On se fixait deux secondes et nous finîmes par éclaté de rire, sans réelle raison.
- J'ai discuté avec Daniel.
Je la fixais comme si elle me parlait d'un quelconque un ami.
- Tu sais bien à quel point je souhaite oublier cet épisode catastrophique de ma vie ?
- Oui...
Elle soupira en contemplant le plafond, et je la rejoignis.
- J'ai encore beaucoup de souvenirs de lui, c'est en quelques sortes remonté aujourd'hui. Même si c'est très flou. C'est sûr qu'il m'a oublié, j'ai encore eu une conversation avec Amaury à ce sujet, j'étais rien pour lui.
- Peut-être...
- Oui... les illusions ont beaucoup bordés mon adolescence.
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