La Horde du Contrevent - Alain DAMASIO

Je vous l'ai promis, here it is ...



Mon Avis

"La Horde du Contrevent" est un livre-univers dans lequel l'humanité est vulnérable face aux sautes d'humeur de Mère Nature, dans lequel la Terre n'est pas menacée par l'Homme, mais au contraire menace l'Homme, où les superstitions et croyances prévalent sur la science. C'est une Terre sur laquelle l'Homme doit s'adapter pour survivre, doit constamment lutter contre les éléments qui se déchaine, ce vent impitoyable balayant inlassablement le monde.

Qu'est-ce que la Horde du Contrevent? La Horde est un nœud de courage, un groupe de sobre fous, qui croient qu'à l'autre bout de monde, en extrême-amont, se trouve la source du vent. La Horde affronte, avance, se débat contre le vent, ne s'arrête jamais, et compte sur leur courage insensé pour pallier leur manques de moyens technologiques. Chaque membre possède un rôle essentiel dans la Horde. Chacun a été formé depuis l'enfance pour accomplir leur destinée. Les trente trois précédentes Hordes ont périt en essayant. Mais pas eux.

La Horde du Contrevent, c'est le rêve aveugle d'un groupe d'humains qui refusent de se cacher dans des cités protégées contre le vent, c'est l'audacité d'hommes et de femmes qui sont prêts à mourir pour connaitre le sens de leurs vies et ce qui ce cache à l'autre bout du monde, en marchant quand d'autres utilisent des voiliers volant, en combattant le vent à chaque instant, sachant qu'à la fin, ils devront escalader les pics vertigineux de l'extrême-amont.

Mais ce n'est pas seulement sa. C'est aussi un style unique. L'auteur utilise chaque mot dans un but précis, chaque métaphore, allégorie ou structure de phrase avec la certitude que ces figures de style reflètent le thème principal du livre, qui est le vent. Chaque membre relate sa propre vision du monde et de leur quête, ses peurs et motivations. Chacun possède un symbole, qui est utilisé en début de paragraphe pour montrer de qui il s'agit. Finis les histoires avec un seul narrateur neutre et insipide. Place à vingt narrateurs différents en personnalité et façons d'être, mais tous attirés par la même interrogation: Qu'y a t il au bord du monde, où nait le vent ?

Ce livre extraordinaire a été rédigé pendant trois ans d'isolation quasi-complète de l'auteur en Corse et dans le Vercors. Ce récit entremêle science-fiction, fantasy, épopée, poésie, philosophie, afin de former un vaste tout: l'Imaginaire.

IL existe aussi en poche:

Juste en passant, (c'est la première fois que je passe sur ce forum et suis ravi par ce que j'y trouve), j'ai également adoré "la Horde du Contrevent".
Il faut absolument dire, puisque la science-fiction est un artisanat, combien Damasio est un grand artisan. Tous les personnages de la Horde participent au récit, et tout au long de celui-ci, l'auteur nous fait passer d'un point de vue subjectif à un autre. C'est un peu brutal au début. Aucun nom en effet, simplement un signe, comme un tatouage, qui représente la fonction de chacun au sein de la horde. On fait souvent l'aller-retour, du livre au marque-page qui référencie les personnages et leur signe. Et puis on se les approprie, doucement, on s'approprie leurs styles très différents, en même temps que l'auteur joue avec eux. et on rentre, véritablement, dans la Horde.
Il faut absolument parler de ce formidable univers, dont la contrainte première est le vent, ce vent que l'on sent, qui tue, que l'on aime, ce vent qui est à la source de toutes les techniques, de tous les savoirs, et de toutes les magies, car on trouve magie et magicien dans ce livre. Ce vent dont les personnages, comme l'auteur, cherchent un moyen de le décrire au plus près, écrire le vent comme on le sent, comme une partition, c'est pour un marin comme moi une ambition superbe.
Enfin, il faut dire combien Damasio s'amuse, avec tout le sérieux possible, à jouer avec sa langue. Barde, poésies, jeux de mots, se succèdent à l'action brutale lorsque le récit est repris par le chef de Horde bourru, ou à la réflexion philosophique lorsque le Scribe décrit ses peurs et ses questions.

Bon. j'ai vraiment adoré ce livre.
Merci d'en parler.

Ce livre fut mon premier ouvrage de science-fiction. Je ne l'ai pas dévoré, car il est extrêmement long, et l'histoire de cette Horde semble s'éterniser, mais j'ai quand même dévoré d'une autre façon ces quelques 700 pages. C'est un livre étonnemment complexe !

Imaginez je ne sais combien de narrateurs, représentant chacun un personnage de l'histoire de cette Horde du Contrevent, et tentez d'y retrouver le point de vue adopté ! C'est fantastique et... étrange à la fois, car il faut sans cesse, dès les 300 premières pages, se référer au marque page. Car ces personnages hors du commun, les meilleurs de tout l'Aval, des battants dans leur propre discpline, possèdent un symbole unique qu'ils possèdent tatoué sur leur dos.

Ce qui est surprenant également, c'est ce déni de la part de l'auteur pour ses personnages. Je ne pourrais vous cacher que certains, (la plupart en vérité) meurent durant cette quête de l'Extrême-Amont, mais qu'en plus interviennent des concepts métaphysiques... L'auteur réalise des prouesses de talent pour réinventer un monde de long en large, et de nous faire imaginer et ressentir ce vent atroce qui nous fouette en plein visage. Effectivement, ce vent est la cause de ces 35 ans de marche vers le nord du monde. Dans toutes les régions de leur planète (mystérieuse soit-elle), dans toutes les émotions qu'ils vont partager avec les lecteurs, mais encore dans toutes les situations possibles et inimaginables, Alain Damasio nous offre une vision de sa création. Tant de notions furent créées par cet auteur que j'en suis époustouflé.

C'est probablement un pilier de la science-fiction, ainsi je vous recommande de le lire. La chute n'est pas extraordinaire, mais elle clôture de nombreuses interprétations de notre part, pour la plupart faussées.

Maxime a écrit:

La chute n'est pas extraordinaire, mais elle clôture de nombreuses interprétations de notre part, pour la plupart faussées.

Ah oui ?
Etrange ce n'est absolument pas ce que j'ai ressenti. Personnellement la fin pour moi coule de source, depuis le début on sait que cela ne peut se terminer que de cette façon -au vu de tous les indices qu'Alain Damasio dissémine dans le roman- (et pour dire la vérité j'aurais été extrêmement déçu du contraire).

Bref, comme l'a dit Maxime, PaYul et Oscar ce livre est à lire ab-so-lu-ment.
Et à tous ce que la science-fiction rebute ne vous inquiétez pas Mr Damasio se joue des genres avec brio. On pourrait donc découvrir dans La Horde du Contrevent de la Fantasy en passant par le récit philosophique mêlé bien entendu à de la Science-Fiction, voir même de la Poésie...

Vous l'aurez compris ne pas lire cette véritable bouffée d'air, que dis-je cette bourrasque serait comme osé dire "Fontaine je ne boirais pas de ton eau"...

Je comprends effectivement mieux maintenant ton point de vue.

Maxime a écrit:

Spoiler:

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