La Joie de Vivre - Emile Zola

Qu'ai-je bien pu penser de ce roman ?
Deux choses. Enfin deux opinions. D'un côté je ne l'ai pas aimé. De l'autre, j'en raffole. (notez la différence de temps).
Le style si puissant de Zola m'a une fois de plus epoustouflée. Les sentiments passent, les actions sont haletantes, le suspense insoutenable. Le titre du roman laisse présager une histoire légère. Mais attention, c'est de Zola dont on parle. On ne peut donc décemment parler de légèreté, quand bon nombre de ses écrits sont noirs. Le personnage de Pauline est franchement enviable. Faire preuve d'autant de bonté, de générosité, lorsque l'on finit par être detesté par une famille jadis adorée qui vous met sur la paille, il faut le faire ! Et pire encore, laisser partir l'amour de sa vie avec une autre pour le bien de la famille et la joie de la maison, mais... il faut avoir du coeur à outrance pour le faire ! Combien de fois me suis-je revoltée contre cette jeune fille naïve et impuissante, tout en restant indiscutablement admirative de Pauline et de son courage ! J'ai eu envie de tuer La mère CHanteau de mes mains pour avoir été aussi hypocrite et méchante après avoir chéri une enfant qui apportait la joie de vivre dans la maison ! Et Lazare, le beau lazare, ce faineant dépensier qui n'arrive pas à trouver de travail et dépense en promettant un remboursement fictif l'héritage de sa cousine, je lui aurais bien fait une leçon à celui là !
A la lecture de ce roman, on éprouve pour chaque personnage des sentiments différents selon le chapitre, car au fur et à mesure que Pauline grandit, l'ambiance change radicalement. Et je trouve extraordinaire que Zola ait su manier avec autant de réalisme l'évolution des caractères chez ses héros.
C'est pourtant l'un des rougon-maquart les moins connus il me semble. Nous entendons tous parler de L'assommoir, de Germinal, de la bête humaine, qu'en est-il de La Joie de Vivre ?
D'après ce que j'ai lu dans le dossier complémentaire situé à la fin de mon édition, ce roman serait l'un des plus autobiographiques que Zola ait écrit. Je ne sais trop quoi en penser. La personnalité de Zola se révélerait à travers les traits de Pauline et de Lazare ? La mort de la mère Chanteau, la peur de la mort, la confiance extreme de son héroïne, seraient donc des faits de la vie de Zola ? Pourquoi pas. (je ne m'étendrai pas sur le sujet, il ne m'interesse pas, mais avait sa place dans mon avis)
Quel est donc ce mauvais côté qui me chagrine hypocritement ? Et bien la fin. Si le roman finit en beauté, et je le dis objectivement ET subjectivement, je ne l'ai pas aimée, cette fin.
Je n'en dis pas plus, à vous les studios =)

J'ai toujours appréhendé Zola, j'ai toujours cette petite voix dans ma tête qui me dit que ce serait trop compliqué de le lire.

Alors là, tu ferais peut être mieux de l'oublier cette petite voix. Il n'y a rien de compliqué chez Zola. Tout le monde a peur parce que c'est gros et que ça a l'air barbant. Même le mot naturalisme est effrayant pour certains. Mais c'est à la portée de tous, n'oublions pas que Zola publiait ses romans dans un journal ! C'est donc un public très large qui est visé =)

Ne t'en fais pas, grâce à vous j'écoute de moins en moins cette petite voix.