Les mots pour le dire, de Marie Cardinal.

Résumé : La jeune
femme que nous découvrons dans Les mots pour le dire est un être
physiquement et moralement désemparé, au bord de la folie. Jusqu'au
jour où elle se décide à confier son destin à un psychanalyste.
Il
s'agit ici d'un cas vécu; particulièrement pénible. Fasciné, le lecteur
subit la puissance d'une femme et le talent d'un écrivain.

Extrait : "
Le docteur écoutait avec une grande attention et cependant rien en
particulier dans mon long récit ne le faisait réagir. Quand j'ai cessé
d'évoquer la salle de bain et mes crises d'angoisse, il m'a demandé :
- Que ressentez-vous à ce moment-là, en dehors de vos malaises physiques ?
- J'ai peur.
- Peur de quoi ?
- J'ai peur de tout... peur de la mort.
A
vrai dire je ne savais pas de quoi j'avais peur. J'avais peur de la
mort mais j'avais aussi peur de la vie qui contient la mort. J'avais
peur de dehors mais j'avais peur de dedans qui est l'envers de dehors.
J'avais peur des autres mais j'avais peur de moi qui étais une autre.
J'avais peur, peur, peur, PEUR, PEUR. C'était tout. "

Mon avis :
Je ne sais pas par où commencer avec ce livre. Tout ce que je pourrai
dire, c'est que j'avais rarement vu un livre d'une telle beauté ! Ce
genre d'histoire me touche toujours habituellement, alors je n'ai pas
hésité quand on m'a proposé ce livre.
Dès les premières pages, j'ai été prise par l'écriture, la douleur de cette femme. Je n'ai pas pu refermer le livre.
Elle
raconte comment l'analyse à pu lui sauver la vie. Et vraiment, c'est
extraordinaire. Certains passages sont assez durs, mais cela nous
permet de comprendre vraiment ce qu'elle a vécu.
Je trouve
vraiment que ce livre porte bien son titre. Les mots pour le dire,
c'est exactement ça. Cette femme ose dire, ose parler, ose utiliser les
mots sans aucun tabou ; les mots vrais, les mots interdis.
Et c'est ça qui fait le charme de ce récit bouleversant.
Autre
particularité : elle nous dévoile les réponses à ses questions bien
après se les être posées. C'est à dire qu'elle va nous dire qu'elle a
compris quelque chose, mais va rester très vague sur le sujet. Quelques
pages plus loin, elle va dévoiler ce qu'elle a compris, mais comme si
ce n'était pas voulu (par exemple, sous forme de dialogue).
J'ai
adoré également le fait qu'elle ne parle pas que de sa psychanalyse,
elle ne parle pas que de sa douleur. Il ne faut pas oublier qu'elle a
vécu la guerre, et que pendant ce temps là elle était en Algérie. Et
justement, plusieurs passages nous décrivent les paysages d'Algérie, le
soleil, la chaleur, le bonheur.
Magnifique.
Je pense que ce
livre peut aider beaucoup de personnes dans le même cas que l'auteur à
ne pas se décourager. Comme elle le dit si bien, elle a mis trente ans
à trouver le bonheur, mais elle l'a trouvé...