Jean Paul Sartre - Les Mains Sales

Les Mains Sales

Un jeune militant est engagé pour tuer un politicien que le parti juge véreux. A travers ce douloureux face à face, Sartre traite des paradoxes de l'engagement politique. Peut-on demeurer fidèle à ses idéaux, ou faut-il transiger avec la réalité et la nature des hommes pour faire bouger les choses ? Faut-il se salir les mains ?

(Résumé trouvé sur Evene.fr)

Mon avis : Un livre qui se lit à toute vitesse, on ne perd pas le fil du récit, et l'histoire, sans compter les symboles, est réellement interessante. Hugo livre un combat à lui même, ne sachant ni où il doit aller, ni en quoi il doit croire, ni en quoi il peut croire, il même ce qu'il croit reellement. On assiste tout du long à la construction de ce personnage, qui n'arrive pas à prendre de décision, et essaie de se trouver. En fait, toute l'histoire repose sur cet étrange personnage, qui ne sait pas qui il est, mais sait très bien qui il veut être, sans y arriver.

Par l'intermédiaire d'Hugo, Sartre se lance dans un débat, comme Evene me le dit, un débat dans lequel le mensonge s'oppose au vrai. Doit-on être vrai pour être ? Ou au contraire, doit mentir pour se donner l'impression d'exister ? Ce sont je pense, les réponses que recherche deseperement Hugo au fil des sept tableaux qui compose cette pièce.

J'aime beaucoup Sartre. C'est un auteur qui me plait beaucoup. Et je n'hesiterais pas à essayer un roman, après une pièce de théâtre.

Je dois justement le lire pour un cours et ton avis me donne envie de le découvrir =)

je ne l'ai jamais lu celui là, mais je ne pense pas spécialement le lire non plus, c'est rare que je lise des livres classiques maintenant

Je l'ai lu hier, j'ai beaucoup aimé. Outre ce que tu as dit, il y a une véritable réflexion sur l'engagement politique, ce qui est intéressant notamment lorsqu'on sait que Sartre s'est engagé, après....

Le livre montre bien qu'on ne peut rester éternellement fidèle à ses idéaux, que tôt ou tard la réalité reprendra le dessus et qu'il faudra faire des concessions, des accords avec les parties adverses. Le personnage de Hoederer est conscient de cette réalité, on s'y attache beaucoup vers la fin de la pièce. Quant à Hugo, il vit dans un monde illusoire, il n'est pas conscient de la réalité des choses, et en plus de ça il se cherche, comme tu l'as dit, et on sent qu'il n'est pas engagé par pure conviction, mais simplement parce qu'il veut être un héros. Il est engagé par narcissisme en quelque sorte, et il veut faire une grande action pour prouver ses capacités (et peut-être se les prouver à lui-même aussi), et pour s'assurer qu'on lui fait confiance.

Sinon le personnage de Jessica m'a fait énormément rire, même si sa trahison finale n'est pas très sympathique.

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