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| Une vague histoire retrouvée dans mes dossiers (: | |
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Magali
Nombre de messages : 2506 Age : 31 Passion : Ressentir Coup De Coeur Livresques : La mante au fil des jours - Christine renard + J'irai cracher sur vos tombes - Boris Vian + Le Rêve - Emile Zola + L'insoutenable legereté de l'être - Milan Kundera Préférences Littéraires : Boris Vian, Emile Zola, Jean-christophe Grangé, Milan Kundera. Date d'inscription : 22/06/2008
| Sujet: Une vague histoire retrouvée dans mes dossiers (: Ven 5 Juin - 17:45 | |
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Ca me tue. L’écartèlement, l’écrasement, la trahison, la guerre, tchernobyl, l’apocalypse, tout. Mais pas ça. Les pires tortures imaginables auraient été plus supportables. Si seulement je n’avais pas tourné ma foutue tête, si seulement je ne l’avais pas vue avec cet enfoiré ! Ce mot n'est pas de notre langage, parlez correctement !, il y a des tas de femmes qui entrent dans un hôtel cinq étoiles avec un homme plus âgé et des milliers d’hôtels dans les milliers de rues de New York. Mais j’ai pas rêvé, j’en suis sûr, c’était bien Joanna, sous cette foutue pluie torrentielle, et c’était bien Patrick, mon foutu meilleur ami, qui est surement en train de se la taper, gratuitement, à ma barbe. Je tourne en rond dans mon appartement. Je ne sais pas quoi faire, je m’affole. J’aurais dû les suivre, m’assurer qu’il s’agissait bien d’eux, et puis les surprendre et puis me retrouver comme un con devant eux, surtout si c’est pas elle. La belle tête de con que j’aurais.
Je m’enfile un verre de whisky, je veux oublier, me reveiller. Ouais c’est ça, me reveiller de ce cauchemar, mais j’y arrive pas. Je la revois, sous le parapluie que tient ce gros connard, je les revois dans ma tête, lui susurrant des saloperies à l’oreille si parfaite de Joanna, et puis sa main trop bas sur le dos de cette femme que j’aime, que j’aimais.
Je ne peux pas prendre mon manteau pour aller me saouler en bonne compagnie, je ne peux pas continuer à boire mon verre, je ne peux pas aller dormir, je ne peux pas allumer la télé, je ne peux rien faire. Je suis juste là, et je sais plus quoi faire, quoi penser. Je les imagine dans leur chambre, en train de baiser sans vergogne et sans regrets. Elle et lui, ensemble, nus, ça me tue.
J’enfile mon manteau, ça ne peux plus durer, ça me tue. Je sors et prends l’ascenseur. La vieille Carm est aussi là. Cette femme m’effraie, j’ai toujours du mal à lui parler quand elle m’adresse la parole, mais pourtant c’est tout à fait le type de caractère que j’aurai attendu de ma mère. Je m’agite, je ne suis pas tranquille, et je le vois bien trop dans le miroir en face de moi. Elle a du le remarquer, elle me regarde bizarrement, mais elle ne me dit rien. Tant mieux, j’ai envie de crier, de pleurer, d’étriper, d’anéantir, de cautionner un génocide, mais pas de parler.
La porte s’ouvre, pour une fois, je n’ai pas craint l’enfermement, je suis trop occupé. Je me retrouve dehors après avoir traversé le hall vide, et comme un con je me demande quoi faire. Pas question de rentrer, ni de courir comme un fou à travers la ville. Je pourrais sans doute passer foutre une balle dans la tête de patrick après l’avoir lapidé, écorché, et forcé à manger sa Ce mot n'est pas de notre langage, parlez correctement !, au sens métaphorique comme au sens vrai, mais si je m’en sens capable, ou suffisamment en colère, désespéré et fou, je pense que ce n’est pas la bonne idée.
Je commence à marcher dans la rue, la pluie s’est arrêtée, il n’y a pas de vent. C’est insupportable. Une si belle soirée gâchée par un connard et une poufiasse. Qui me reste-t-il ici maintenant ? Joanna était ma respiration, mon haleine, mes battements de cœur, ma vie, ce n’était qu’une étrangère, et moi un idiot.
Pourquoi j’hésite ? Dans ma poche là, il y a un objet froid et meurtrier, pourquoi est-ce que j’hésite ? Pourquoi n’est-ce pas une bonne idée ?
Il se remet à pleuvoir, je m’arrête. Ma vue se brouille, Ce mot n'est pas de notre langage, parlez correctement !, je pleure. Qu’est-ce qui t’arrives pauvre mec ? T’as pas les couilles de flinguer cet enculé qui baise la femme de ta vie ?
La pluie me rentre dans les sinus, mon revolver passe dans ma main.
Je suis sortie de chez moi vers minuit. Il est entré dans l’ascenseur aussi. Il n’avait pas l’air tranquille. Son visage était pâle, c’est ce qui m’a frappé. Il avait l’air si … Vivant, la dernière fois que je l’avais vu.
Il m’a devancée quand l’ascenseur s’est ouvert, et quand je suis arrivée dans le hall, il était en train de sortir. Il était déjà hors de ma vue quand j’ai entendu le coup de feu. La pluie avait repris et je voyais mal. Quand je me suis approchée, il était déjà mort, nageant dans son sang comme on nage dans l’océan. | |
| | | Lully
Nombre de messages : 332 Age : 42 Passion : Littérature, Ecriture, Musique, Cinéma, Les Êtres Vivants... Coup De Coeur Livresques : L'ombre du vent, de Carlos Ruis Zafon, Une adoration, L'empreinte de l'ange, de Nancy Huston, Oceano Mare, Soie, d'Alessandro Baricco, Les liaisons dangereuses, de Laclos, Les chants de Maldoror, de Lautréamont, Les Fleurs du mal , de Baudelaire, Nadja, d'André Breton, et tant d'autres ;) Préférences Littéraires : Onirisme, Surréalisme, Fantasy, Prose... Date d'inscription : 08/05/2009
| Sujet: Re: Une vague histoire retrouvée dans mes dossiers (: Ven 5 Juin - 17:53 | |
| J'aime autant les mots précieux que les mots crus, vulgaires, violents, comme ceux que l'on trouve ici dans ton texte. Je ne pense pas qu'il aurait pu ici, en être autrement. Cet homme ressent une telle colère, le désespoir, la trahison, mais surtout cette colère qui semble vouloir exploser par le moindre pore de sa peau, et ça, aucun doute, c'est très bien rendu. On la ressent, on s'imagine à sa place, on a le cœur qui bat, le sang qui parcoure les veines avec force, pendant la lecture. Il n'y a que la fin qui me gêne un peu, avant le petit paragraphe de celle que je suppose être Madame Carm. Un peu trop sec, il manque quelque chose, une phrase ou deux. Sinon c'est très bien, j'aime! | |
| | | Magali
Nombre de messages : 2506 Age : 31 Passion : Ressentir Coup De Coeur Livresques : La mante au fil des jours - Christine renard + J'irai cracher sur vos tombes - Boris Vian + Le Rêve - Emile Zola + L'insoutenable legereté de l'être - Milan Kundera Préférences Littéraires : Boris Vian, Emile Zola, Jean-christophe Grangé, Milan Kundera. Date d'inscription : 22/06/2008
| Sujet: Re: Une vague histoire retrouvée dans mes dossiers (: Ven 5 Juin - 18:12 | |
| c'est une fin baclée je sais, je suis tombé sur ce texte et j'ai voulu lui donner une fin "vite fait" | |
| | | Clochette
Nombre de messages : 364 Age : 34 Passion : Lecture, musique, dessin, peinture, nature Coup De Coeur Livresques : La petite Chartreuse - Pierre Péju Préférences Littéraires : Littérature jeunesse, poésie, romans Date d'inscription : 19/04/2009
| Sujet: Re: Une vague histoire retrouvée dans mes dossiers (: Ven 5 Juin - 19:51 | |
| Je trouve plutôt chouette. Ok la fin est un peu brusque et précipitée, à retravailler une fois le temps. | |
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| Sujet: Re: Une vague histoire retrouvée dans mes dossiers (: | |
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| | | | Une vague histoire retrouvée dans mes dossiers (: | |
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