Et le vent souffla du nord :
Quand la lune enjambait l’horizon des sentinelles,
J’allumais ma lanterne aux dimensions profondes,
Je guettais des lettres nocturnes écrites au rimmel,
Sur les tendres voiles d’une colombe vagabonde.
Je scrutais les cieux éternels,
Des arbres à deux rameaux.
Je fouillais des feuilles rebelles
Caressant des flaques d’eau.
Au bout du sentier aux mille terrifiantes épines,
J’aperçus une lumière fusant du lac des remords,
Transformant les épines en pierres aigue-marine,
Un frisson transperça mon malheureux corps,
Et le vent souffla du nord,
Si doux et si merveilleux,
Si fort et tellement joyeux
Tel le soupire du réconfort.
Je levai mes yeux vers les cieux de ces royaumes,
Les étoiles dispersaient les nuages telle une mie.
J’entrouvris mes mains, et dans cette baume,
Je vis une fée de nuit, tendrement, endormie.