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 Ragnarök les neuf mondes - premier livre 2019 Gotheim : Vérité

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Shamane

Shamane


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MessageSujet: Ragnarök les neuf mondes - premier livre 2019 Gotheim : Vérité   Ragnarök les neuf mondes - premier livre 2019 Gotheim : Vérité Icon_minitimeDim 26 Avr - 22:23

Bon, il y aurait un problème lorsque j'essaie de poster...
Je voulais poster le premier chapitre mais le système dit que mon texte est trop long... pale No

Donc, Je ne peux pas le faire. Mais correcteurs, réviseurs, aides littéraires, si vous désirez le lire, voici le lien et merci de m'écrire ce que vous pensez franchement de ce premier chapitre...

Chapitre 1

Merci infiniment,
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Shamane

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MessageSujet: Voici la première partie   Ragnarök les neuf mondes - premier livre 2019 Gotheim : Vérité Icon_minitimeDim 26 Avr - 22:38

Chapitre
1 : 10 avril 2028


Cet après-midi là était comme tous les autres. Je revenais à bord de
l’inter-tram plein à craquer. Des gens de toutes classes, en majorité des
travailleurs en complets et tailleurs revenant des tours à bureaux du
centre-ville de Québec en direction de la banlieue nord : Limoilou pour
les malfamés et sympathisants motards, Charlebourg pour la classe moyenne,
Shanon pour les militaires et la milice puis, Lac St-Charles pour les plus
riches. Pour ma part, je revenais d’aller porter un colis. Dans moins d’une
heure, le Parlement serait fermé pour cause d’attaque terroriste. Bien entendu,
j’avais déjà quelques jeunes artistes sur place. Ceux-ci s’affaireraient à
dessiner notre sigle : un serpent de mer mangeant sa propre queue, l’emblème
du gang Örlog… mon gang, mon armée. L’inter-tram, un tramway fonctionnant à l’énergie
magnétique, avançait lentement sur les rails enneigés ; le conducteur avait dû
ralentir l’allure afin d’éviter un déraillement. Dans ce climat aride canadien,
il y avait toujours une dernière tempête de neige avant Pâques. Si la Pennsylvanie avait
encore existé, j’eus prit plaisir à regarder sur télé satellite les célébrations
du Jour de la Marmotte, le 2 février précédent. Désormais, très peut de célébrations subsistaient en
ces temps sombres : Noël, pour les chrétiens, le Jour de l’An pour les
optimistes… C’était à peu près tout.


Ce jour-là, j’étais debout. Plus aucune place de libre dans
l’inter-tram. Ennuyé par la lenteur et le peu d’efficacité de nos transports en
commun, je levai les yeux sur l’écran digital fixé aux parois du véhicule. Une
commentatrice modélisée en 3D présentait les nouvelles de la journée. C’était
l’heure des actualités showbizz.

Quelques vieux acteurs décédés, un quatrième enfant pour Shia Laboeuf. Cet
acteur, même dans la cinquantaine, trouvait le moyen de divorcer et de se
remarier pour une sixième fois. Le regard hypnotisé par l’écran plasma, je
m’aperçus au bout d’un long moment à quel point la modélisation 3D de l’acteur
n’était pas ressemblante. En effet, on eût dit Mickey Rourke au pire de sa forme !
Il y avait de cela dix ans, les médias se voyaient interdits de filmer les
acteurs dans leur intimité, ou en dehors de leurs fonctions. Les nouvelles
parvenaient aux agences de presse via communiqués et les studios modélisaient
les acteurs selon les dernières images disponibles, c’est-à-dire, le dernier
films dans lequel ils venaient de jouer. Il n’était, de ce fait, pas rare qu’un
modélisateur et textureur 3D commette une bévue. Cet après-midi, le pauvre Shia
ressemblait à un Mickey Rourke tout droit sorti de désintox pour interpréter son rôle de « Ram » dans Le
Lutteur
. Étrangement, ce film datait de 2009… Un gros retour en arrière. Je
me rappelais que mon père m’avait emmené voir ce film. Amateur de lutte et
quincagénaire lors de la sortie de l’oeuvre, l’époque décrite par le
nostalgique « Ram », mon père l’avait bien connue… L’époque des
frères Carpentier, de l’Ayatollah, Hulk Hogan… les vieux de la vielle.



La plage horaire consacrée au showbizz se termina et une seconde commentatrice, aussi mal modélisée que la première – je constatais avec dégoût que ces jeunes puceaux de modélisateurs ne savaient
pas ce c’était une belle femme –, enchaîna machinalement avec la section des
nouvelles du soir. Celle-là ressemblait à l’ancienne chanteuse belge Kate Ryan,
très mal modélisée.


Comme à l’habitude, on présentait un portrait robot de ma personne, me
définissant comme un dangereux terroriste… La police avait fort probablement
procédé à un système de simulation de vieillissement puisque la dernière image
de moi en leur possession datait de 2019… soit près de dix ans plus tôt. Leur
zèle m’amusait toujours…


« Ulrik Corriveau, est arrivé de Chicoutimi à Montréal en 2018. Il
a commencé en 2019 à travailler comme livreur international pour la compagnie
pharmaceutique Bifröst. Pendant près de deux ans, il a été un espion à la solde
de la Russie, remplaçant les paquets qu’il devait livrer par une arme bactériologique
volatile. Il est responsable des attentats survenus entre 2019 et 2021. »


Sur le petit siège près de moi, je sentis la caresse d’un bas nylon
contre mon pantalon. Je me retournai et croisai ses magnifiques yeux d’un bleu
acier… Son regard intense, orné de sa chevelure hirsute et frisottante d’un fuchsia
éclatant, me fit l’effet d’une décharge en plein cœur. La sublime cuisse ornée
d’un bas jarretelle effleura ma jambe une seconde fois, discrètement, tandis
qu’un petit rictus se dessina sur ses lèvres pleine et vermeilles. Je pouvais y
lire une grande fierté mais aussi de l’envie et une détermination
déstabilisante au creux de ces prunelles de fer.


« Ulrik Corriveau voyagerait en compagnie d’une jeune femme, ex
employée de Bifröst, Mathilde Santerre. Originaire de Sherbrooke, cette jeune
femme serait l’auteur d’une dizaine d’assassinats au sein de l’ancienne
compagnie pharmaceutique. Les suspects seraient armés et dangereux. Si vous les
reconnaissez, composez ce numéro à l’écran. »


Je me retournai une seconde fois vers ma compagne de tram : ses yeux
aciers se fixèrent au sol tandis qu’un sourire en coin, légèrement belliqueux,
vint orner son visage parfait. Discrètement, j’effleurai sa main du bout de mes
doigts.


Par le reflet de la vitre, je pouvais voir le numéro de la milice
Pan-Amero défiler lentement, en sens inverse, au bas de l’écran plasma mais je
n’étais pas le moins inquiet. En fait, les nouvelles me donnaient une folle
envie d’éclater de rire. Si seulement ils savaient…


Le fait était que je n’étais plus le même jeune homme. La milice Pan-Amero
pouvait bien s’évertuer pendant des années entières à sortir des portraits
robots les plus ressemblants, elle resterait toujours bien loin du compte. Je
n’étais plus le même homme tout simplement.


Ulrik Corriveau, du moins ce qu’il y avait de génétiquement et
physiquement attribuable à ce nom, était mort dans un immeuble de Jakarta en
hiver 2021.


Les autorités recherchaient un homme châtain, la peau légèrement
bronzée, les traits harmonieux, le nez droit, un regard brun à faire craquer
toutes les dames, un front haut et intelligent : un jeune homme svelte et
légèrement maigrichon d’un mètre quatre-vingt-dix aux lèvres charnues et à
l’arc de la mâchoire sculpturale, aussi parfaite que celle du David de
Michel-Ange.


Dernière édition par Shamane le Dim 26 Avr - 22:40, édité 1 fois
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MessageSujet: Partie 2   Ragnarök les neuf mondes - premier livre 2019 Gotheim : Vérité Icon_minitimeDim 26 Avr - 22:39

Malheureusement, je n’avais plus rien du beau jeune homme que j’avais
été. Désormais, je regrettais même l’époque à laquelle je me considérais comme
un vilain petit canard car je savais que je ne pourrais plus jamais avoir l’air
du jeune cygne en devenir. J’étais un monstre à tous points de vue…


Colosse d’un mètre quatre-vingt-quinze sur bottes à talons caps d’acier,
une musculature de colosse, la barbe rousse bien tressée m’arrivant presque au
torse, les cheveux frisottants d’un roux aux reflets bruns arrivant au milieu
du dos et aussi emmêlés que ceux du Grand Antonio, je ressemblais à un
véritable viking. Mon visage avait été si marqué par les nombreuses chirurgies
plastique qu’il ne se ressemblait plus du tout. Il n’était qu’un amas de
cicatrices et de traits reconstitués au mieux, compte tenu des circonstances.
Mon front semblait aussi bosselé que le désert du Sahara tandis que mes lèvres
s’étaient considérablement amincies lors d’une des opérations qui avait servi à
replacer mon nez. Et, que dire ce celui-ci… Eh bien, ce n’était plus le nez
droit et masculin de jadis. Il était tout tordu, les cartilages complètement
difformes. J’avais tout simplement l’air d’un horrible techno punk au bec de
lièvre. Mais l’asymétrie et anti-harmonie de mon faciès évidentes n’étaient pas
ce qu’il y avait de pire… non…


Si seulement !

En fait, le pire c’était mon regard. Mes yeux d’un brun charmeur
n’existaient plus, et ce, bien involontairement de ma part. Dans l’accident de
2021, mes rétines s’étaient retrouvées permanemment altérées, au point où il
m’était pratiquement impossible de sortir le jour, sous peine de perdre
définitivement la vue. Mes yeux naturels étaient d’un rouge si intense qu’ils
faisaient fuir quiconque s’en approchant. La raison était d’ailleurs
excellente. Ces prunelles cramoisies étaient un signe, tout comme le zona
aléatoire - ces plaques rougeaudes et parfois noires – caractérisait les
infectés au VIH. La couleur de mes yeux toutefois une infection beaucoup plus
importante et nettement plus dangereuse. Tout comme les lépreux avaient jadis été
expulsés de Rome, un patient aux iris rouges était aujourd’hui un infecté à
abattre au plus vite dans un hôpital. Les prunelles cramoisies étaient la
marque officielle des victimes d’attaques biologiques survenues entre 2019 et
2021… des fous furieux, des infectés


J’étais l’un d’entre eux… Un fou furieux, hautement contagieux, selon
les dires des médias, bien entendu… des foutaises ! Mon mal était
incurable, certes mais pas contagieux… du moins, pas par la salive ni par les
fluides. J’avais eu assez de relations sexuelles depuis ma contamination pour
m’apercevoir de ce léger détail. J’étais la preuve vivante qu’un traitement
palliatif expérimental existait, me permettant d’avoir une vie pour ainsi dire
normale. Seulement, je devais porter des lentilles protectrices en tout temps,
afin de ne pas provoquer un décollement de la rétine dans mes deux yeux. Ces
verres très opaques couvraient l’entièreté de mes iris, ne laissant à découvert
que mes pupilles. Elles me donnaient un regard gris-bleu comme celui des huskies
sibériens.


C’était pour cette raison qu’on m’avait rebaptisé… J’avais laissé Ulrik
Corriveau derrière moi pour devenir Berserker.

L’homme loup, le guerrier béni d’Ondin dans la mythologie nordique. C’était
aussi un avertissement pour les néophytes. L’usage anglais du terme ramenait
aux symptômes de mon mal…


J’étais tout le contraire de la jeune femme assise près de moi, qui me
faisait les yeux doux. Je n’étais même pas assez bien pour elle. Malgré cela,
cette jolie punk gothique semblait s’en ficher. En voilà une qui ne craignait
pas le danger !


Parlant de mal, j’étais dû pour ma dose.


- Hé, toi ! La belle rouquine, là-bas ! Héla
un ouvrier de la construction, qui n’avait cessé depuis le début du trajet de
toiser la cuisse parfaitement musclée de la jeune femme à mes côtés.



La femme l’ignora, son regard aussi puissant qu’un uppercut rivé dans mes propres prunelles.

- Hé, ma belle… Insista-t-il.

Les paupières cernées de fard sombre, délimitées par une ligne d’encre
de style très égyptien, la jeune femme se retourna vers lui, exaspérée mais ne
parla pas.


- Est-ce que je peux t’inviter à dîner ?
Demanda-t-il avec un regard charmeur si pathétique qu’il me donna envie de rire.


L’intéressée prit une grande inspiration avant de parler d’une voix profonde,
légèrement rauque à donner des frissons d’excitation à n’importe quel homme.


- Pas si tu tiens à la vie… Quoi que, si tu te proposes
comme méchoui, pourquoi pas ? J’ai une famille de cinq mômes à nourrir
chez moi… Un gros balourd dans ton genre, je pourrais fort probablement me
préparer quelques restants surgelés avec le surplus. Rétorqua-t-elle acide.


Elle lui balança un regard si dur que l’homme se tut, complètement
désarçonné. Cette fille avait le meurtre gravé au fond de ses pupilles.
L’ouvrier reprit sa place sans parler.


- Elle t’a répondu la demoiselle ! Ricana un autre
gros lardon assis près du premier.



- Ce n’est qu’une agace… une garce. C’est probablement
une prostituée qui revient de son quart de jour, rue du Pont. Ronchonna le
premier sur un ton des plus impolis.


Je tournai mon regard vers lui, insulté. Mais quel genre d’homme usait
d’un tel langage devant une dame ? La colère me brûlait les tripes comme
de l’acide sulfurique. Ce mec méritait d’être passé au travers de l’une des
fenêtres du tram. Un petit vol plané en bas des rails suspendus, ça ne lui
aurait pas fait de tort ! En fait, je ne sais pas ce qui me retenais de…


J’entendis soudain un léger blip intermittent provenant de ma ceinture. Bon sang ! Il fallait que je prenne
ma dose, et maintenant !


Ça ne pouvait plus attendre…

Et ce tram qui avançait à pas de tortue…

Un des ouvriers fila un coup de coude au gros balourd vulgaire me
désignant du menton.


- Ouais… Il n’est pas normal ce mec. Admit l’intéressé.
Viens on descend tout de suite.


Ce commentaire aurait dû, normalement, me mettre la puce à l’oreille.
Néanmoins, trop préoccupé par la lenteur de notre transport, je n’arrivais plus
à songer qu’à mon traitement m’attendant bien au frais dans un des congélateurs
de ma planque.


Les hommes passèrent devant moi et descendirent à l’arrêt. Puis, je
sentis le tram s’accélérer un peu, malgré le givre sur les rails.


Ma compagne de tram se leva rapidement d’un air préoccupé et je la
suivis discrètement. Je savais qu’elle n’apprécierait pas mais c’était plus
fort que moi. Au prochain arrêt, nous descendîmes en même temps, nous enfonçant
dans le blizzard glacé. Les marches menant de l’arrêt aérien vers la 54e
rue étaient complètement gelées. Si tant, que nous dûmes fixer nos regards au
sol afin de ne pas débouler. Arrivés à la hauteur de la rue, nous marchâmes en
silence le long des trottoirs couverts de sel, mes propres pas restant à une
certaine distance d’elle, question de sauver les apparences. Il ne me restait
que quelques centaines de mètres avant d’arriver à la planque.


Je devais tenir bon…


Dernière édition par Shamane le Dim 26 Avr - 22:42, édité 1 fois
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MessageSujet: Partie 3   Ragnarök les neuf mondes - premier livre 2019 Gotheim : Vérité Icon_minitimeDim 26 Avr - 22:39

Arrivés à l’angle d’une petite rue, derrière un ancien bar désaffecté,
je reconnus les hommes de tram. L’un d’eux s’avança rapidement vers ma
compagne, l’air dangereusement menaçant. Je figeai sur le coup, me demandant
quoi faire.


- Hé, la môme… Comme on se retrouve… Ricana-t-il l’œil
mauvais.


La jeune femme ne répondit pas. Elle cessa de marcher et croisa les bras
sur son torse, mécontente. Son regard était sûr ; elle ne les craignait même
pas, quoi qu’ils fussent plus nombreux qu’elle.


- Quoi ? Le chat t’a bouffé la langue ?
S’esclaffa le second



- Je crois plutôt que c’est ta petite chatte qui veut
notre langue, je me trompe ? Renchérit le premier.



- Écoutez, les mecs. Je ne suis pas du type
« préliminaire » alors venez donc qu’on en finisse. Les nargua-t-elle
en rigolant. Sincèrement, je doute que ça dure plus de dix secondes, de toute
façon.


Son insolence était déstabilisante ; c’était une vraie Valkyrie ! N’importe
quelle autre femme se serait enfuie en flairant le danger mais elle, il était
clair qu’elle n’était pas comme les autres.


Les hommes se positionnèrent afin de lui barrer la route. Quant à la
belle gothique, elle ne bougea pas d’un iota.


Tremblant de rage, je voyais rouge. Je savais que je devais partir loin,
la laisser se débrouiller. Dans mon état, je risquais non seulement d’être
dangereux pour ces hommes mais aussi de l’être envers elle. J’étais une bombe à
retardement.


Un homme commis néanmoins l’impardonnable. Il tenta d’agripper la fille
par la tignasse tandis que le second détachait sa ceinture, probablement dans
le but de lui nouer les poignets avant de la violer.


La jambe de la fille alla cogner contre les parties intimes du mec à la
ceinture tandis qu’elle filait un coup de tête puissant au menton de l’autre,
qui se tenait derrière elle.



L’homme frappé au menton se recula en grognant. Sa lèvre inférieure
était complètement fendue. Enragé, il asséna sa paume contre le visage de la
jeune femme.


C’était un geste de trop. Je sentis alors mes glandes surrénales
s’activer en moi ; la montée d’adrénaline était la pire chose qui pouvait
m’arriver dans de telles circonstances, et elle se produisait évidemment. Incapable de me contrôler, je plongeai sur les deux assaillants, pris d’une crise de folie caractéristique de mon état.


Je fus si vite que le mec à la lèvre fendue ne me vit pas arriver. En
moins de deux, il avait le cou cassé. Le second me regarda avec de grands yeux
hallucinés. Moi, je ne discernais plus que sa veste de neige qui ressemblait à
un veston de chasse. Ma paume s’abattit sur son nez, faisant remonter le
cartilage et l’arrête directement au cerveau. L’homme s’effondra au sol pris de
soubresauts, tandis que l’électricité de son cerveau se déchargeait
complètement. Les deux attaquants n’étaient plus que des cadavres dans un
blizzard de neige.


Je sentis un mouvement très léger à mes côtés. Son parfum… elle ne
s’était pas enfuie. Incroyablement forte, ma compagne de tram n’avait même pas
crié. Elle avança et toucha mon bras.


Non, je ne devais pas rester ici… Je risquais de la tuer à tout moment.
Vif comme l’air, je détallai et m’enfonçai dans le blizzard.


Ce fut à cet instant que j’entendis une voix m’interpeller.

- Berserker ! Ici ! Vite ! Me héla une
voix rauque que je connaissais bien.


Me retournant vers la source, je parvins à discerner la chevelure
fuchsia de la jeune femme, accotée contre une énorme porte de métal.


Mon instinct me poussa à courir à toute vitesse en sa direction.
Celle-ci fit un geste à l’intérieur de la baraque.


- Planquez-vous ! Cria-t-elle malgré le vent qui
soufflait fort.


M’exhortant au contrôle de moi, je courus vers l’intérieur, la
dépassant, l’ignorant du mieux que je le pus.


Dans la planque, je vis quelques jeunes hommes accotés aux murs, retenant
leurs souffles comme des statues, effrayés. Oui, je devais faire très peur à
voir.


Je sentis un mouvement sur mon côté droit et me retournai prestement en
grognant, féroce. C’était elle, encore.


Me dépassant, elle courait à vive allure vers une porte, au fond d’un
corridor. Guidé par mes instincts de chasse, je la pourchassai. À l’intérieur
de la pièce, une lumière forte m’aveugla et je sentis la pression de ses doigts
fins et froids s’exercer contre ma gorge.


Je m’effondrai alors, impuissant et affaibli, dans ses bras délicats.

- Va-t-en… Parvins-je avec peine à l’implorer. Pars, ma
Valkyrie.



- Je reste avec toi. Souffla-t-elle féroce et
déterminée. Tu ne m’as jamais fait de mal Berserk, ce n’est pas aujourd’hui que
tu vas y arriver.



- Mathil… Débutai-je avec peine.

Inutile : Mathilde avait déjà plaqué ses lèvres sur les miennes
avec force, m’embrassant avec passion et tendresse tout à la fois. Pris de grelottements,
je m’exhortai au calme. Je sentis ma belle Valkyrie me déshabiller en vitesse
puis, je sentis son corps nu et chaud se plaquer contre le mien : je
compris que je devais être en hypothermie. J’avais envie de le lacérer, la
déchiqueter en morceau, le mordre et en manger chaque parcelle de peau et de
muscle. Mes cerres implacables lui agrippèrent les omoplates avec tant de force
que je me crus presque capable de les lui arracher du dos.



Puis ma vision s’ajusta tranquillement et je vis ses petits doigts tout
près de mon visage : à l’annuaire, notre alliance tribale tatouée en gage
de notre union, pour le meilleur et pour le pire.


- Respire Berserk… Respire mon amour… tout va bien, je
suis avec toi.


Puis, j’entendis sa voix rauque et profonde chantonner à mes oreilles.
Je devais me calmer, je devais garder toute ma tête, pour elle… pour ma femme,
ma Valkyrie, ma Mathilde.


Mes yeux se brouillèrent et je vis arriver ce chien noir. Celui-ci
semblait vouloir jouer mais sa queue à mi hauteur, balançant comme un pendule
gauche à droite laissait tout indiquer que c’était un chien vicieux. Dans mon
hallucination, je reculais, tentant de rester à une certaine distance. Ses yeux
bruns semblaient attristés de ma réaction et il cilla comme une note de
désespoir. Je reculai encore d’un pas et le chien avança, se pourléchant de
façon étrange. Se délectait-il du goût qu’auraient ma chair et mes
tripes ? Je désirais plus que tout lui échapper mais je n’étais désormais
que dans une pièce noire, dépourvue de porte. Le chien s’avança encore un peu
vers moi et ses babines se retroussèrent sur ses canines. En position d’attaque,
le chien me toisait fébrile, espérant un seul faux pas de ma part.


Ce chien, je le savais, était moi… Cette chose, cette infection qui me
rendait fou à lier à chaque fois que je ne prenais pas mes doses.


Prenant de grandes inspirations, je me concentrai sur le chant de mon
épouse, faisant une rétrospective de ma vie ; seul moyen que j’avais trouvé
afin de garder toute ma tête et de ne pas blesser ma femme.


Toute cette histoire avait commencé il y avait de cela si longtemps… une
éternité.
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