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| Ragnarök les neuf mondes - premier livre 2019 Gotheim : Vérité | |
| | Auteur | Message |
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Shamane
Nombre de messages : 14 Age : 45 Passion : cinéma et littérature Coup De Coeur Livresques : Twilight Préférences Littéraires : Sci-fi, fantastique Date d'inscription : 26/04/2009
| Sujet: Ragnarök les neuf mondes - premier livre 2019 Gotheim : Vérité Dim 26 Avr - 22:23 | |
| Bon, il y aurait un problème lorsque j'essaie de poster... Je voulais poster le premier chapitre mais le système dit que mon texte est trop long... Donc, Je ne peux pas le faire. Mais correcteurs, réviseurs, aides littéraires, si vous désirez le lire, voici le lien et merci de m'écrire ce que vous pensez franchement de ce premier chapitre... Chapitre 1 Merci infiniment, | |
| | | Shamane
Nombre de messages : 14 Age : 45 Passion : cinéma et littérature Coup De Coeur Livresques : Twilight Préférences Littéraires : Sci-fi, fantastique Date d'inscription : 26/04/2009
| Sujet: Voici la première partie Dim 26 Avr - 22:38 | |
| Chapitre 1 : 10 avril 2028
Cet après-midi là était comme tous les autres. Je revenais à bord de l’inter-tram plein à craquer. Des gens de toutes classes, en majorité des travailleurs en complets et tailleurs revenant des tours à bureaux du centre-ville de Québec en direction de la banlieue nord : Limoilou pour les malfamés et sympathisants motards, Charlebourg pour la classe moyenne, Shanon pour les militaires et la milice puis, Lac St-Charles pour les plus riches. Pour ma part, je revenais d’aller porter un colis. Dans moins d’une heure, le Parlement serait fermé pour cause d’attaque terroriste. Bien entendu, j’avais déjà quelques jeunes artistes sur place. Ceux-ci s’affaireraient à dessiner notre sigle : un serpent de mer mangeant sa propre queue, l’emblème du gang Örlog… mon gang, mon armée. L’inter-tram, un tramway fonctionnant à l’énergie magnétique, avançait lentement sur les rails enneigés ; le conducteur avait dû ralentir l’allure afin d’éviter un déraillement. Dans ce climat aride canadien, il y avait toujours une dernière tempête de neige avant Pâques. Si la Pennsylvanie avait encore existé, j’eus prit plaisir à regarder sur télé satellite les célébrations du Jour de la Marmotte, le 2 février précédent. Désormais, très peut de célébrations subsistaient en ces temps sombres : Noël, pour les chrétiens, le Jour de l’An pour les optimistes… C’était à peu près tout.
Ce jour-là, j’étais debout. Plus aucune place de libre dans l’inter-tram. Ennuyé par la lenteur et le peu d’efficacité de nos transports en commun, je levai les yeux sur l’écran digital fixé aux parois du véhicule. Une commentatrice modélisée en 3D présentait les nouvelles de la journée. C’était l’heure des actualités showbizz.
Quelques vieux acteurs décédés, un quatrième enfant pour Shia Laboeuf. Cet acteur, même dans la cinquantaine, trouvait le moyen de divorcer et de se remarier pour une sixième fois. Le regard hypnotisé par l’écran plasma, je m’aperçus au bout d’un long moment à quel point la modélisation 3D de l’acteur n’était pas ressemblante. En effet, on eût dit Mickey Rourke au pire de sa forme ! Il y avait de cela dix ans, les médias se voyaient interdits de filmer les acteurs dans leur intimité, ou en dehors de leurs fonctions. Les nouvelles parvenaient aux agences de presse via communiqués et les studios modélisaient les acteurs selon les dernières images disponibles, c’est-à-dire, le dernier films dans lequel ils venaient de jouer. Il n’était, de ce fait, pas rare qu’un modélisateur et textureur 3D commette une bévue. Cet après-midi, le pauvre Shia ressemblait à un Mickey Rourke tout droit sorti de désintox pour interpréter son rôle de « Ram » dans Le Lutteur. Étrangement, ce film datait de 2009… Un gros retour en arrière. Je me rappelais que mon père m’avait emmené voir ce film. Amateur de lutte et quincagénaire lors de la sortie de l’oeuvre, l’époque décrite par le nostalgique « Ram », mon père l’avait bien connue… L’époque des frères Carpentier, de l’Ayatollah, Hulk Hogan… les vieux de la vielle.
La plage horaire consacrée au showbizz se termina et une seconde commentatrice, aussi mal modélisée que la première – je constatais avec dégoût que ces jeunes puceaux de modélisateurs ne savaient pas ce c’était une belle femme –, enchaîna machinalement avec la section des nouvelles du soir. Celle-là ressemblait à l’ancienne chanteuse belge Kate Ryan, très mal modélisée.
Comme à l’habitude, on présentait un portrait robot de ma personne, me définissant comme un dangereux terroriste… La police avait fort probablement procédé à un système de simulation de vieillissement puisque la dernière image de moi en leur possession datait de 2019… soit près de dix ans plus tôt. Leur zèle m’amusait toujours…
« Ulrik Corriveau, est arrivé de Chicoutimi à Montréal en 2018. Il a commencé en 2019 à travailler comme livreur international pour la compagnie pharmaceutique Bifröst. Pendant près de deux ans, il a été un espion à la solde de la Russie, remplaçant les paquets qu’il devait livrer par une arme bactériologique volatile. Il est responsable des attentats survenus entre 2019 et 2021. »
Sur le petit siège près de moi, je sentis la caresse d’un bas nylon contre mon pantalon. Je me retournai et croisai ses magnifiques yeux d’un bleu acier… Son regard intense, orné de sa chevelure hirsute et frisottante d’un fuchsia éclatant, me fit l’effet d’une décharge en plein cœur. La sublime cuisse ornée d’un bas jarretelle effleura ma jambe une seconde fois, discrètement, tandis qu’un petit rictus se dessina sur ses lèvres pleine et vermeilles. Je pouvais y lire une grande fierté mais aussi de l’envie et une détermination déstabilisante au creux de ces prunelles de fer.
« Ulrik Corriveau voyagerait en compagnie d’une jeune femme, ex employée de Bifröst, Mathilde Santerre. Originaire de Sherbrooke, cette jeune femme serait l’auteur d’une dizaine d’assassinats au sein de l’ancienne compagnie pharmaceutique. Les suspects seraient armés et dangereux. Si vous les reconnaissez, composez ce numéro à l’écran. »
Je me retournai une seconde fois vers ma compagne de tram : ses yeux aciers se fixèrent au sol tandis qu’un sourire en coin, légèrement belliqueux, vint orner son visage parfait. Discrètement, j’effleurai sa main du bout de mes doigts.
Par le reflet de la vitre, je pouvais voir le numéro de la milice Pan-Amero défiler lentement, en sens inverse, au bas de l’écran plasma mais je n’étais pas le moins inquiet. En fait, les nouvelles me donnaient une folle envie d’éclater de rire. Si seulement ils savaient…
Le fait était que je n’étais plus le même jeune homme. La milice Pan-Amero pouvait bien s’évertuer pendant des années entières à sortir des portraits robots les plus ressemblants, elle resterait toujours bien loin du compte. Je n’étais plus le même homme tout simplement.
Ulrik Corriveau, du moins ce qu’il y avait de génétiquement et physiquement attribuable à ce nom, était mort dans un immeuble de Jakarta en hiver 2021.
Les autorités recherchaient un homme châtain, la peau légèrement bronzée, les traits harmonieux, le nez droit, un regard brun à faire craquer toutes les dames, un front haut et intelligent : un jeune homme svelte et légèrement maigrichon d’un mètre quatre-vingt-dix aux lèvres charnues et à l’arc de la mâchoire sculpturale, aussi parfaite que celle du David de Michel-Ange.
Dernière édition par Shamane le Dim 26 Avr - 22:40, édité 1 fois | |
| | | Shamane
Nombre de messages : 14 Age : 45 Passion : cinéma et littérature Coup De Coeur Livresques : Twilight Préférences Littéraires : Sci-fi, fantastique Date d'inscription : 26/04/2009
| Sujet: Partie 2 Dim 26 Avr - 22:39 | |
| Malheureusement, je n’avais plus rien du beau jeune homme que j’avais été. Désormais, je regrettais même l’époque à laquelle je me considérais comme un vilain petit canard car je savais que je ne pourrais plus jamais avoir l’air du jeune cygne en devenir. J’étais un monstre à tous points de vue…
Colosse d’un mètre quatre-vingt-quinze sur bottes à talons caps d’acier, une musculature de colosse, la barbe rousse bien tressée m’arrivant presque au torse, les cheveux frisottants d’un roux aux reflets bruns arrivant au milieu du dos et aussi emmêlés que ceux du Grand Antonio, je ressemblais à un véritable viking. Mon visage avait été si marqué par les nombreuses chirurgies plastique qu’il ne se ressemblait plus du tout. Il n’était qu’un amas de cicatrices et de traits reconstitués au mieux, compte tenu des circonstances. Mon front semblait aussi bosselé que le désert du Sahara tandis que mes lèvres s’étaient considérablement amincies lors d’une des opérations qui avait servi à replacer mon nez. Et, que dire ce celui-ci… Eh bien, ce n’était plus le nez droit et masculin de jadis. Il était tout tordu, les cartilages complètement difformes. J’avais tout simplement l’air d’un horrible techno punk au bec de lièvre. Mais l’asymétrie et anti-harmonie de mon faciès évidentes n’étaient pas ce qu’il y avait de pire… non…
Si seulement !
En fait, le pire c’était mon regard. Mes yeux d’un brun charmeur n’existaient plus, et ce, bien involontairement de ma part. Dans l’accident de 2021, mes rétines s’étaient retrouvées permanemment altérées, au point où il m’était pratiquement impossible de sortir le jour, sous peine de perdre définitivement la vue. Mes yeux naturels étaient d’un rouge si intense qu’ils faisaient fuir quiconque s’en approchant. La raison était d’ailleurs excellente. Ces prunelles cramoisies étaient un signe, tout comme le zona aléatoire - ces plaques rougeaudes et parfois noires – caractérisait les infectés au VIH. La couleur de mes yeux toutefois une infection beaucoup plus importante et nettement plus dangereuse. Tout comme les lépreux avaient jadis été expulsés de Rome, un patient aux iris rouges était aujourd’hui un infecté à abattre au plus vite dans un hôpital. Les prunelles cramoisies étaient la marque officielle des victimes d’attaques biologiques survenues entre 2019 et 2021… des fous furieux, des infectés…
J’étais l’un d’entre eux… Un fou furieux, hautement contagieux, selon les dires des médias, bien entendu… des foutaises ! Mon mal était incurable, certes mais pas contagieux… du moins, pas par la salive ni par les fluides. J’avais eu assez de relations sexuelles depuis ma contamination pour m’apercevoir de ce léger détail. J’étais la preuve vivante qu’un traitement palliatif expérimental existait, me permettant d’avoir une vie pour ainsi dire normale. Seulement, je devais porter des lentilles protectrices en tout temps, afin de ne pas provoquer un décollement de la rétine dans mes deux yeux. Ces verres très opaques couvraient l’entièreté de mes iris, ne laissant à découvert que mes pupilles. Elles me donnaient un regard gris-bleu comme celui des huskies sibériens.
C’était pour cette raison qu’on m’avait rebaptisé… J’avais laissé Ulrik Corriveau derrière moi pour devenir Berserker.
L’homme loup, le guerrier béni d’Ondin dans la mythologie nordique. C’était aussi un avertissement pour les néophytes. L’usage anglais du terme ramenait aux symptômes de mon mal…
J’étais tout le contraire de la jeune femme assise près de moi, qui me faisait les yeux doux. Je n’étais même pas assez bien pour elle. Malgré cela, cette jolie punk gothique semblait s’en ficher. En voilà une qui ne craignait pas le danger !
Parlant de mal, j’étais dû pour ma dose.
- Hé, toi ! La belle rouquine, là-bas ! Héla un ouvrier de la construction, qui n’avait cessé depuis le début du trajet de toiser la cuisse parfaitement musclée de la jeune femme à mes côtés.
La femme l’ignora, son regard aussi puissant qu’un uppercut rivé dans mes propres prunelles.
- Hé, ma belle… Insista-t-il.
Les paupières cernées de fard sombre, délimitées par une ligne d’encre de style très égyptien, la jeune femme se retourna vers lui, exaspérée mais ne parla pas.
- Est-ce que je peux t’inviter à dîner ? Demanda-t-il avec un regard charmeur si pathétique qu’il me donna envie de rire.
L’intéressée prit une grande inspiration avant de parler d’une voix profonde, légèrement rauque à donner des frissons d’excitation à n’importe quel homme.
- Pas si tu tiens à la vie… Quoi que, si tu te proposes comme méchoui, pourquoi pas ? J’ai une famille de cinq mômes à nourrir chez moi… Un gros balourd dans ton genre, je pourrais fort probablement me préparer quelques restants surgelés avec le surplus. Rétorqua-t-elle acide.
Elle lui balança un regard si dur que l’homme se tut, complètement désarçonné. Cette fille avait le meurtre gravé au fond de ses pupilles. L’ouvrier reprit sa place sans parler.
- Elle t’a répondu la demoiselle ! Ricana un autre gros lardon assis près du premier.
- Ce n’est qu’une agace… une garce. C’est probablement une prostituée qui revient de son quart de jour, rue du Pont. Ronchonna le premier sur un ton des plus impolis.
Je tournai mon regard vers lui, insulté. Mais quel genre d’homme usait d’un tel langage devant une dame ? La colère me brûlait les tripes comme de l’acide sulfurique. Ce mec méritait d’être passé au travers de l’une des fenêtres du tram. Un petit vol plané en bas des rails suspendus, ça ne lui aurait pas fait de tort ! En fait, je ne sais pas ce qui me retenais de…
J’entendis soudain un léger blip intermittent provenant de ma ceinture. Bon sang ! Il fallait que je prenne ma dose, et maintenant !
Ça ne pouvait plus attendre…
Et ce tram qui avançait à pas de tortue…
Un des ouvriers fila un coup de coude au gros balourd vulgaire me désignant du menton.
- Ouais… Il n’est pas normal ce mec. Admit l’intéressé. Viens on descend tout de suite.
Ce commentaire aurait dû, normalement, me mettre la puce à l’oreille. Néanmoins, trop préoccupé par la lenteur de notre transport, je n’arrivais plus à songer qu’à mon traitement m’attendant bien au frais dans un des congélateurs de ma planque.
Les hommes passèrent devant moi et descendirent à l’arrêt. Puis, je sentis le tram s’accélérer un peu, malgré le givre sur les rails.
Ma compagne de tram se leva rapidement d’un air préoccupé et je la suivis discrètement. Je savais qu’elle n’apprécierait pas mais c’était plus fort que moi. Au prochain arrêt, nous descendîmes en même temps, nous enfonçant dans le blizzard glacé. Les marches menant de l’arrêt aérien vers la 54e rue étaient complètement gelées. Si tant, que nous dûmes fixer nos regards au sol afin de ne pas débouler. Arrivés à la hauteur de la rue, nous marchâmes en silence le long des trottoirs couverts de sel, mes propres pas restant à une certaine distance d’elle, question de sauver les apparences. Il ne me restait que quelques centaines de mètres avant d’arriver à la planque.
Je devais tenir bon…
Dernière édition par Shamane le Dim 26 Avr - 22:42, édité 1 fois | |
| | | Shamane
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| Sujet: Partie 3 Dim 26 Avr - 22:39 | |
| Arrivés à l’angle d’une petite rue, derrière un ancien bar désaffecté, je reconnus les hommes de tram. L’un d’eux s’avança rapidement vers ma compagne, l’air dangereusement menaçant. Je figeai sur le coup, me demandant quoi faire.
- Hé, la môme… Comme on se retrouve… Ricana-t-il l’œil mauvais.
La jeune femme ne répondit pas. Elle cessa de marcher et croisa les bras sur son torse, mécontente. Son regard était sûr ; elle ne les craignait même pas, quoi qu’ils fussent plus nombreux qu’elle.
- Quoi ? Le chat t’a bouffé la langue ? S’esclaffa le second
- Je crois plutôt que c’est ta petite chatte qui veut notre langue, je me trompe ? Renchérit le premier.
- Écoutez, les mecs. Je ne suis pas du type « préliminaire » alors venez donc qu’on en finisse. Les nargua-t-elle en rigolant. Sincèrement, je doute que ça dure plus de dix secondes, de toute façon.
Son insolence était déstabilisante ; c’était une vraie Valkyrie ! N’importe quelle autre femme se serait enfuie en flairant le danger mais elle, il était clair qu’elle n’était pas comme les autres.
Les hommes se positionnèrent afin de lui barrer la route. Quant à la belle gothique, elle ne bougea pas d’un iota.
Tremblant de rage, je voyais rouge. Je savais que je devais partir loin, la laisser se débrouiller. Dans mon état, je risquais non seulement d’être dangereux pour ces hommes mais aussi de l’être envers elle. J’étais une bombe à retardement.
Un homme commis néanmoins l’impardonnable. Il tenta d’agripper la fille par la tignasse tandis que le second détachait sa ceinture, probablement dans le but de lui nouer les poignets avant de la violer.
La jambe de la fille alla cogner contre les parties intimes du mec à la ceinture tandis qu’elle filait un coup de tête puissant au menton de l’autre, qui se tenait derrière elle.
L’homme frappé au menton se recula en grognant. Sa lèvre inférieure était complètement fendue. Enragé, il asséna sa paume contre le visage de la jeune femme.
C’était un geste de trop. Je sentis alors mes glandes surrénales s’activer en moi ; la montée d’adrénaline était la pire chose qui pouvait m’arriver dans de telles circonstances, et elle se produisait évidemment. Incapable de me contrôler, je plongeai sur les deux assaillants, pris d’une crise de folie caractéristique de mon état.
Je fus si vite que le mec à la lèvre fendue ne me vit pas arriver. En moins de deux, il avait le cou cassé. Le second me regarda avec de grands yeux hallucinés. Moi, je ne discernais plus que sa veste de neige qui ressemblait à un veston de chasse. Ma paume s’abattit sur son nez, faisant remonter le cartilage et l’arrête directement au cerveau. L’homme s’effondra au sol pris de soubresauts, tandis que l’électricité de son cerveau se déchargeait complètement. Les deux attaquants n’étaient plus que des cadavres dans un blizzard de neige.
Je sentis un mouvement très léger à mes côtés. Son parfum… elle ne s’était pas enfuie. Incroyablement forte, ma compagne de tram n’avait même pas crié. Elle avança et toucha mon bras.
Non, je ne devais pas rester ici… Je risquais de la tuer à tout moment. Vif comme l’air, je détallai et m’enfonçai dans le blizzard.
Ce fut à cet instant que j’entendis une voix m’interpeller.
- Berserker ! Ici ! Vite ! Me héla une voix rauque que je connaissais bien.
Me retournant vers la source, je parvins à discerner la chevelure fuchsia de la jeune femme, accotée contre une énorme porte de métal.
Mon instinct me poussa à courir à toute vitesse en sa direction. Celle-ci fit un geste à l’intérieur de la baraque.
- Planquez-vous ! Cria-t-elle malgré le vent qui soufflait fort.
M’exhortant au contrôle de moi, je courus vers l’intérieur, la dépassant, l’ignorant du mieux que je le pus.
Dans la planque, je vis quelques jeunes hommes accotés aux murs, retenant leurs souffles comme des statues, effrayés. Oui, je devais faire très peur à voir.
Je sentis un mouvement sur mon côté droit et me retournai prestement en grognant, féroce. C’était elle, encore.
Me dépassant, elle courait à vive allure vers une porte, au fond d’un corridor. Guidé par mes instincts de chasse, je la pourchassai. À l’intérieur de la pièce, une lumière forte m’aveugla et je sentis la pression de ses doigts fins et froids s’exercer contre ma gorge.
Je m’effondrai alors, impuissant et affaibli, dans ses bras délicats.
- Va-t-en… Parvins-je avec peine à l’implorer. Pars, ma Valkyrie.
- Je reste avec toi. Souffla-t-elle féroce et déterminée. Tu ne m’as jamais fait de mal Berserk, ce n’est pas aujourd’hui que tu vas y arriver.
- Mathil… Débutai-je avec peine.
Inutile : Mathilde avait déjà plaqué ses lèvres sur les miennes avec force, m’embrassant avec passion et tendresse tout à la fois. Pris de grelottements, je m’exhortai au calme. Je sentis ma belle Valkyrie me déshabiller en vitesse puis, je sentis son corps nu et chaud se plaquer contre le mien : je compris que je devais être en hypothermie. J’avais envie de le lacérer, la déchiqueter en morceau, le mordre et en manger chaque parcelle de peau et de muscle. Mes cerres implacables lui agrippèrent les omoplates avec tant de force que je me crus presque capable de les lui arracher du dos.
Puis ma vision s’ajusta tranquillement et je vis ses petits doigts tout près de mon visage : à l’annuaire, notre alliance tribale tatouée en gage de notre union, pour le meilleur et pour le pire.
- Respire Berserk… Respire mon amour… tout va bien, je suis avec toi.
Puis, j’entendis sa voix rauque et profonde chantonner à mes oreilles. Je devais me calmer, je devais garder toute ma tête, pour elle… pour ma femme, ma Valkyrie, ma Mathilde.
Mes yeux se brouillèrent et je vis arriver ce chien noir. Celui-ci semblait vouloir jouer mais sa queue à mi hauteur, balançant comme un pendule gauche à droite laissait tout indiquer que c’était un chien vicieux. Dans mon hallucination, je reculais, tentant de rester à une certaine distance. Ses yeux bruns semblaient attristés de ma réaction et il cilla comme une note de désespoir. Je reculai encore d’un pas et le chien avança, se pourléchant de façon étrange. Se délectait-il du goût qu’auraient ma chair et mes tripes ? Je désirais plus que tout lui échapper mais je n’étais désormais que dans une pièce noire, dépourvue de porte. Le chien s’avança encore un peu vers moi et ses babines se retroussèrent sur ses canines. En position d’attaque, le chien me toisait fébrile, espérant un seul faux pas de ma part.
Ce chien, je le savais, était moi… Cette chose, cette infection qui me rendait fou à lier à chaque fois que je ne prenais pas mes doses.
Prenant de grandes inspirations, je me concentrai sur le chant de mon épouse, faisant une rétrospective de ma vie ; seul moyen que j’avais trouvé afin de garder toute ma tête et de ne pas blesser ma femme.
Toute cette histoire avait commencé il y avait de cela si longtemps… une éternité. | |
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