Bric à vrac de rêves

Sans expression et pourtant expressive. La jeune femme joue avec les sentiments. Joue aux sentiments. Elle le fixe de son regard plat. Joue avec lui, avec un sourire. Tout aussi plat, mais pouvant dire tant de choses.
Oh ! S’il savait ce qu’il ne comprenait pas !
Un joli sourire, innocent. En apparence mon brave homme. Un soupçon de moquerie est venu se glisser.

Ses paroles raisonnent encore dans sa tête :
« Tu peux voler Léonard, il te suffit de trouver ce qui te le permettra. »
Quel cœur avait-elle pour donner autant de rêve ?
Son âme diffuse tellement de lumière que son buste et son esprit en sont illuminés. Elle qui disait aimer la diversité des paysages pour leurs grand traits et non pas le détail d’une falaise. Pourquoi voit-elle le monde d’une façon aussi floue ? N’y a-t-il pas chaque jour des détails qui donnent raison à la vie ?

« Tu peux voler. »
L’homme chercha tout au long de sa vie la machine qui lui permettrait de gagner les cieux. De la rejoindre, elle, désormais immortelle.
Le rêve n’est-il pas vie ?



La boîte

Rues goudronnées de société, édifices désespérément accrochés à la Lune, claquements de semelles à talon, regards perdus dans les emplois, vides de vie. Fuir.
Dans l’ombre d’un immeuble, à l’abri des passants corrompus par la société, trop pressés ; modeste, elle trône.
Quiconque ouvrira les yeux pourra la voir, mais un regard ne sert à rien.
Une petite boîte, de matière inconnue, de forme indéfinie, aucun cadenas pour en bloquer l’entrée.
Mais elle reste fermée. Qui l’ouvrirait ? Personne n’a le temps et les yeux pour s’arrêter devant cette petite boîte.
Par conséquent, personne ne sait ce qu’elle contient.
De l’espoir, rêve d’apprendre, de savoir.
Mais qui ouvrirait la boîte à rêve ?
Qui oserait détruire le rêve d’aller vers un monde où le rêve existerait ?

L’image du futur


Un hologramme ?
Un dessin, une image, une représentation. Égale à la réalité. On pourrait croire que l’homme est réel.
La pièce est vide, mais il est là. Néant de vie.
En lui crevant le cœur, on n’a aucune sensation. Est-il mort ? Ou bien, n’a-t-il jamais vécu ? L’homme du futur est bien réel ? Mais qui peut donc se vanter d’avoir entendu les battements de son cœur ? Une vie de morts ? Paradoxe, n’est-ce pas ? Comment peut-on vivre sans le cœur ? Sans sentiment ? Sans émotion ? Sans sens ?
On dit que la fin du monde aura lieu. Mais la cause de cette fin, de cette interruption de la vie, ne devrait-elle pas être nommée « homme ».
Homme, appuie donc sur cet interrupteur. Allume cet hologramme.
Qu’il puisse vivre pour nous.



L’arbre des rêves


Le poids de ses branches l’accable, il s’effondre.
- Arbre, pourquoi pleures-tu ? Je t’en pris, il ne faut pas pleurer.
- Mes branches ont perdu leur magie. Chaque feuille de rêve est devenue réalité. Elles sont trop lourdes pour moi. Il n’y a plus d’espoir, j’abandonne. J’abandonne le monde qui a tant tenu à ma fuite.
Une première branche disparaît au fond d’un sillon du sol ridé.
- Non arbre ! n’abandonne pas !
Mais ses feuilles d’or, de diamant, et de cupidité l’attirent indéniablement vers le sol.
Pourquoi un arbre devrait porter tout le poids d’un monde qu’il n’a jamais voulut.
- N’abandonne pas. Il reste encore un ^rêve à sauver.
- Un rêve ?
- Un espoir. L’espoir de ne jamais te voir périr. Arbre, laisse-moi t’offrir une feuille. Une feuille aussi légère qu’un rêve. Une feuille sur laquelle sont pourtant gravés tous mes espoirs, mes rêves.
Ainsi, gagna sa place au milieu du vide d’or et de diamants, une feuille.
Personne ne viendra la cueillir.