Un de mes écrits... Noir et Blanc

Voilà, ce texte est certes un peu long, mais... j'ai écrit une version encore plus longue Wink

Par une nuit noire, dans un bois sombre, au milieu d’une clairière aux allures inquiétantes, une jeune femme pleure. Toute de noir vêtue, elle se cache ici, loin de la sollicitude factice des membres de sa famille, qui n'ont pourtant jamais aimé cet homme comme elle l’aimait. Elle se cache ici, loin du silence pesant de sa belle-famille, et de leurs regards pleins de reproches. Comme si c’était sa faute… L’était-ce ? Comment survivre à cela ? Il était jeune, beau et tendre. Il ne méritait pas de mourir. Pourquoi lui ? Pourquoi pas elle, plutôt… Le rejoindre, c’est tout ce qui importe maintenant. Qu’en a-elle à faire de la vie, de sa famille ? Il était son souffle et son sang. Alors maintenant… Elle essuie le mascara qui coulait de ses yeux, laissant de longues traînées noires sur ses joues inondées de larmes. Elle se laisse lentement glisser le long d’un arbre solide. Peu à peu, elle tombe dans un profond sommeil, lourd et agité.

Une longue procession suivait le cercueil de marbre clair qui se dirigeait vers l’arrière de l’église. Plusieurs femmes, habillées de noir, comme l’exigeait la circonstance, chuchotaient le plus doucement possible. « La pauvre, s’exclamaient-elles, mourir si jeune ! A cause d’un chagrin d’amour dit-on. On l’a retrouvé blanche comme un linge, presque morte, dans une forêt. C’était juste le lendemain du jour où on a enterré son fiancé, mort dans un accident de voiture, duquel elle a miraculeusement survécu. A l’hôpital, ils l’ont réanimée. Mais dès qu’elle a ouvert les yeux, dès qu’elle a aperçu les murs blancs de sa chambre, elle s’est évanouie à nouveau… Et cette fois-ci, les médecins n'ont rien pu faire. C'est vraiment une pauvre fille... »

Elle entra, sublime dans une robe noire et pailletée, dans le restaurant. Il avait toujours le chic pour lui offrir des soirées géniales ! Immédiatement, elle le vit. Lui aussi en tenue de soirée noire, il portait cependant un œillet blanc à la boutonnière. Elle lui sourit. Ils passèrent un merveilleux moment. Il était attentionné, tendre, drôle… Elle l’aimait. Encore plus que d’habitude, si c’était possible… Soudain, il se leva. « J’ai quelque chose à te demander ». Le cœur de la jeune femme battait la chamade. Elle espérait qu’il dirait ce qu’elle voulait qu’il dise… Il s’agenouilla. Son cœur explosa de joie. Il sortit un écrin noir de sa veste. L’ouvrit. Au milieu du velours sombre qui le tapissait brillait la bague la plus magnifique qu’elle eut jamais vu: un diamant étincelant surmontant un anneau doré finement ciselé. Ses yeux se remplirent de larmes. Il prononça la phrase qu'elle attendait, ces quelques mots merveilleux qui les uniraient à jamais. En réponse, elle se pencha vers lui, l’embrassa puis murmura « Oui » à son oreille, comme si le dire fort risquait d’enlever un peu de magie au moment. Il lui sourit.

Dans la voiture, tandis qu’ils rentraient, il fredonna la Marche Nuptiale. Elle était trop heureuse pour apprécier pleinement ce qui venait de se passer. Il rit à gorge déployée, un rire qui n'avait pas besoin d'être justifié, un rire de bonheur. Elle rit avec lui. Soudain, une violente lumière blanche les éblouit. Un coup de klaxon retentit. Puis un cri. Puis…. tout devint noir.

» Un bruit dans le noir
» L'oeuvre au noir de Marguerite Yourcenar
» Dans la peau d'un noir - J.H. Griffin