La Gloire de mon Père - Marcel Pagnol

LA GLOIRE DE MON PERE
MARCEL PAGNOL

Je n'ai, il faut le dire, plus aucun souvenir de l'adaptation. Seulement, j'ai sincèrement trouvé La Gloire de Mon Père déçevant. Je m'attendais à l'énoncé d'une vie passée dans un milieu modeste, à des aventures et péripéties, et à d'autres "choses" qui auraient apporté au livre bien plus d'intérêt. Durant au moins 100 bonnes pages, le sujet principal du livre fut la chasse : cela ne m'a aucunement intéressé. Ce thème n'est que très peu passionnant, sans réelle captivité, et on sent dans la manière de l'auteur de s'élargir sur le sujet, un désir de "remplir" le bouquin... Il y a quelques pointes d'humour sympathiques, mais n'atteignant pas les hautes sphères de la rigolade ; ainsi que quelques petits passages qui donnent envie de lire la suite. C'est un livre qui se lit extrémement rapidement, sans aucune gêne, mais pas particulièrement avec passion. Je devais avoir fixé la barre un peu trop élevée sans m'en rendre véritablement compte. Je me dois quand même de conseiller ce livre pour ceux qui tenteraient de lire leur première oeuvre autobiographique : car, malgré tout, elle demeure un grand classique de la littérature française. Seulement, il ne faut pas s'attendre à une intrigue époustouflante - il n'y en a aucune - , à un enchaînement d'actions, à une dose d'humour, et à des situations captivantes... En bref, le livre correspond bien au langage de l'écrivain : simpliste. je contredis donc de nombreux avis postés ci et là sur le web : bien qu'ayant aperçu une bribe du talent de conteur de l'auteur, il ne fait que de restituer quelques joies de l'enfance (les vacances), la famille, et les bêtises, toujours dans cette restriction : il balise son passé, l'évoque avec superficialité. Où est donc le pacte autobiographique ?

Je pense que Marcel Pagnol décrit sa vie quotidienne et certainement la vie de beaucoup d'enfants à cette époque que ce soit à travers lui ou Lili des Bellons.
Certes, le sujet de la chasse est un peu trop omniprésent dans ce premier tome mais qui représente finalement qu'une petite partie dans l'ensemble de son autobiographie. J'imagine aisément que c'est un moment qui l'a beaucoup marqué de voir partir son père à la chasse pour la première fois et avec quelqu'un d'expérimenté. Je l'ai vécu.
Il raconte ses souvenirs d'enfance avec naïveté et douceur, choses que j'apprécie puisqu'il se met à la place du petit garçon qu'il était à l'époque.
Je n'ai pas lu les deux derniers tomes de son autobiographie mais je pense que cette narration qui a l'air de t'avoir déplue évolue au fur et à mesure que le petit Marcel grandit.

Je ne pense pas qu'il aille à l'encontre du pacte autobiographique de Philippe Lejeune. Il n'a, pour moi, rien cherché à cacher ou à édulcorer mais il a raconté avec sincérité ses souvenirs qu'ils soient tristes ou gais et bien qu'ils ne soient pas (toujours) palpitants pour nous qui avons passé l'enfance.

Quoi qu'on pense de l'autobiographie, le livre en lui-même reste sympa à lire.