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 J'aime la pluie, cette symbiose unique avec l'eau.

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Daphnée

Daphnée


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Date d'inscription : 04/01/2009

J'aime la pluie, cette symbiose unique avec l'eau. Empty
MessageSujet: J'aime la pluie, cette symbiose unique avec l'eau.   J'aime la pluie, cette symbiose unique avec l'eau. Icon_minitimeDim 4 Jan - 19:06

Pour commencer, je n'aime pas trop ce texte. J'ai beau le lire et le relire, aujourd'hui je ne comprends pas ce qu'il m'est arrivé pour écrire un texte comme celui ci. Je n'ai fait qu'écouter mon coeur , je poste donc ici l'un de mes premiers textes écrit avec amour. Bonne lecture!


"Que ma plume vous apprenne ce que ma bouche ne peut vous dire et que mon coeur voudrait signer de son sang ." Alfred de Musset.


Abstraction des éléments, je fixe
la pluie et ses petites gouttelettes émettant, lors de leurs chutes, un
petit bruit infime. Une longue coulée brunâtre vient à présent se jeter
dans la rue et s'étale, se dilue de long en large. Il fait froid.
Quelqu'un me bouscule. Et je reprends surface à la réalité. Je ne suis
pas comme ces gens qui sont horripilé à la vue de tant de pluie, qui
préparent leurs parapluie avant de sortir. Non, face à ce temps, que le
monde juge comme un "temps de chien", je ne ressens que de la
plénitude...Je regarde la pierre se tâcher de sombre au fur et à mesure
que les eaux tombent. La pluie a creusé la terre. L'averse redouble
alors d'ardeur et enfle la coulée qui grossit peu à peu. Pourquoi cette
attirance? Peut-être tout simplement parce que cela me réconforte dans
l'idée que le temps compatit à ma douleur...Les larmes du ciel coulent
tout au long de mon corps, c'est une bienfaisance, le plus beau côté de
ce monde. Un miracle qui m'aide à tenir le coup, à oublier et à retrier les bonnes et mauvaises choses.
Aimer,
avoir un animal de compagnie, dormir avec une peluche, se sentir bien
avec son meilleur ami -ce mélange ne me vas pas. Je m'en suis rendu
compte en perdant quelqu'un que j'aimais. La pluie gomme ma tristesse.
Le ciel est plombée. Plouf, plouf, plouf ... Bruit d'une chute dans
l'eau, chaussures trempés, larmes enfouis au plus profond de mon être,
boule oppressante -tout ceci réunis dans un même ensemble.
Je ploie
à cette force, je résiste, je refuse de laisser la tristesse m'envahir.
J'affirme haut et fort que l'Homme qui trouve la pluie ennuyante est un
plouc, lui-même ennuyant. Je ne tiens pas à influencer votre choix, non
je ne compte pas vous obliger à cacher vos parapluies. J'aime la pluie,
cette symbiose unique avec l'eau, mais je ne veux pas partager avec
vous mon bien aimé. Je juge seulement utile de m'exprimer à voix haute
encore une dernière fois.
La pluie est mon amant, lui seul
comprend ce que je ressens. J'ai toujours eu besoin de cette vitalité.
C'est mon docteur, il m'a souvent guéri de mes blessures, c'est mon
bien-aimé, il m'a souvent écouté.
Bientôt, la saison chaude atteindra son
paroxysme . Je ne compte pas assister de nouveau à ce choc funeste.
Non. Je mourrais sous la pluie, enfouie dans les bras de mon amant
jusqu'à l'éternité. J'insiste bien sur ce point, je veux que personne
ne m'y sorte. Je ne veux pas rester encerclé par quatre murs. Je veux
rester toute ma vie sous l'eau, comme un poisson.
Le tonnerre,
assourdissant, gronde. Les gouttières déjà trop pleines débordent en
fines cascades. Je retire mon manteau, je m'approche du bord.
Il
grêle à présent, le chant de l'eau devient plus dur, plus saccadé. J'ai
aimé, comme vous, mais j'ai été rejeté. J'ai aimé, mais j'ai tout
perdu. Seul la pluie a été fidèle à moi. Il mérite ce sacrifice.
Mes
doigts se crispent pour s'accrocher au bord. L'eau est profonde, la
pluie crépitent sur ses réserves, provoquant une eau trouble.
"-Va t'en!"
C'est les seuls mots qui repassent sans cesse dans ma tête. Un corps
féminin, une bouche pulpeuse, des yeux sensuels, un sourire électrique,
le corps de mes plus beaux fantasmes, un mot qui gâcha toute ma plus
belle relation (-Va t'en!) suggérée par la plus belle voix que je n'ai
pu entendre.
Je sent mon corps se glacé, mes lèvres bleuir, mes
mains tremblés. Le brun de mes pupilles se décolore. J'ai enfin les
yeux bleus. Et je déshabille du regard cette eau pudique qui se dérobe
dans sa chute.
Rien de plus beau que la symphonie de l'eau. Je perds
mon regard. C'est hypnotisant. C'est un ballet aquatique incessant...
Et ça semble raconter une histoire. J'ai égaré tant de larmes.La pluie
verse sur le monde ma tristesse, toute cette pluie ... ce sont les
pleurs que j'ai versé depuis ma naissance, elle se disperse en milliers
de particules éclatées. A présent,je ne fais qu'écouter la cadence
régulière de ce chant simple et léger, cette improvisation soudaine des
effluves de l'en haut. Je ferme les yeux. J'écoute les battements de
mon coeur se calquer sur le rythme paisible de cette berceuse irréelle.
Soudain,
le clocher de l'église sonne. A cet appel, mes doigts ne tinrent plus,
j' entend des cris de terreurs, sans doute les voix du mal m'incitant à
rester dans cet enfer. Mes pieds glissent , mes mains refusent de tenir
et de continuer à vivre une seconde plus, je tombe. Pendant une minute,
je ressent la même sensation que lorsque j'avais eu le courage de faire
le saut à l'élastique, j'avais ressenti la même sensation. Mais cette
dernière, était mortelle. Je coule aussitôt dans l'eau, j' embrasse mon
amant , j'avale plusieurs goulées d'eau, je ne trouve pas cela
désagréable . Moi qui a toujours voulu mettre fin à ma vie, je trouve
cette mort plus idéale que quelconque autre. Pour moi c'est comme me
retrouver étendu dans l'herbe à jouer avec mon chat Gaspard lorsque
j'avais sept ans. Je me rend compte qu'il pleut encore dans ma tête et
dans mon coeur.
Adèle, Adèle, Adèle .
Je pense à
elle. Elle, pareil à la pluie. Aussi insaisissable, aussi
imprévisible... et aussi belle. Comme la pluie, elle était à la fois
chaude et glaciale. Comme la pluie, j'aurais pu la contempler,
indéfiniment, jusqu'à ce qu'on trouve une limite au temps. Je ne
voulais que la retenir, elle m'a glissée entre les doigts. Je l'ai
perdue avant même de l'avoir gagné. Je ne voulais que le contact de sa
main, caresser le creux de sa joue, effleurer le bout de ses doigts,
dessiner les courbes de son cou...
"Va t'en!"
Oui, je m'en vais .
Je réalise son dernier souhait . Blotti contre moi-même, je replie mes
jambes sur ma poitrine , je coule peu à peu. Je suis trempé, je
grelotte. Mes vêtements collent à ma peau. Peu m'importe. Je ne suis
plus qu'un être qui va disparaitre de ce monde. Les gouttes de pluie
semblent s'amenuir , soudain calmé de me retrouver dans ses bras.
Adèle, Adèle , Adèle.
Je
ne suis plus qu'un bloc, un bloc impénétrable. Plus rien ne peut
m'atteindre, je suis protégé. Puis soudain, plus rien. Uniquement un
voile noir qui m'encombre les yeux.
Mas déjà le ciel se dégorge, les
nuages s'effacent. La pluie se fait plus fine, expire, une dernière
fois. C'est fini. Le temps s'est enfui, j'ai tout laissé s'échapper. Et
elle... Je ne la reverrais jamais.
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