Elora
Nombre de messages : 1039 Age : 34 Passion : Lecture, Equitation Coup De Coeur Livresques : Océan Mer - Alessandro Baricco Préférences Littéraires : Histoires de vie... Date d'inscription : 29/04/2009
| Sujet: Le portrait de Dorian Gray - Oscar Wilde Mer 3 Mar - 0:00 | |
| (Folio Classique, 8,20€, 403 pages)-Ainsi tu crois qu'il y a seulement Dieu qui voit les âmes, Basil ?Ecarte le rideau et tu verras la mienne. Il avait, prononcé ces motsd'une voix dure et cruelle. - Tu es fou, Dorian, ou tu joues, murmuraHallward en fronçant les sourcils. - Tu ne veux pas ? Alors, je vais lefaire moi-même, dit le jeune homme qui arracha le rideau de sa tringleet le jeta par terre. Une exclamation d'horreur s'échappa des lèvres dupeintre lorsqu'il vit dans la faible lumière le visage hideux qui luisouriait sur la toile. Il y avait quelque chose dans son expression quile remplit de dégoût et de répugnance. Grands dieux ! C'était le visagede Dorian Gray qu'il regardait ! L'horreur, quelle qu'elle fût, n'avaitpas encore entièrement ravagé sa stupéfiante beauté. Il restait encoredes reflets d'or dans la chevelure qui s'éclaircissait et un peu derouge sur la bouche sensuelle. Les yeux bouffis avaient gardé quelquechose de la beauté de leur bleu. Le contour des narines et le modelé ducou n'avaient pas encore perdu complètement la noblesse de leurscourbes. C'était bien Dorian. Mais qui avait peint ce tableau ? Il luisemblait reconnaître son coup de pinceau. Quant au cadre, il était delui. C'était une idée monstrueuse et pourtant il eut peur. Il prit lachandelle allumée et la tint devant le portrait, Son nom figurait dansle coin gauche, tracé en longues lettres d'un vermillon brillant.Le portrait de Dorian Gray est une référence, certes. Cette œuvre est, sans presque aucun doute,une parfaite représentation de son époque et du mouvement romantique anglais. Le style, bien que pompeux, n’en est pas moins poétique. L’écriture est fine, on ne peut le nier. Cependant, les tournures dephrases sont, de temps à autre, difficiles à lire. Associées à certaines longueurs descriptives alors que le roman est relativement court, il peut être fort difficile de ne pas fermer le roman avant la fin du livre. Dommage puisque les thèmes abordés ne sont pas inintéressants : l’art, lephénomène des Pygmalions, la vieillesse…et l’homosexualité par denombreux rappels à celle d’Oscar Wilde. L’hédonisme et l’élégance (despersonnages comme de l’écrit) sont les principaux traits de l’histoire.Qui plus est, le lecteur ne pourra échapper à des monologuesmachistes, suscitant presque, de nos jours, l’incompréhension maisceux-là sont sans aucun doute le reflet de la bourgeoisie anglaise del’époque dont il nous arrive de se délecter, à certains paragraphes. Onreconnait le talent de Wilde par ces passages où il semble disséquerl’âme de l’homme. On ne peut nier un caractère philosophique, pourainsi dire, à ce roman.Malgré un certain nombre de points positifs, on finit par s’ennuyer à troprelire la même chose. Effectivement, un certain nombre de points ont lajoie de se voir décrits en long, en large…et en travers ! Pour la culture de chacun, il est, néanmoins, intéressant de découvrir celivre. Cependant, on ne peut le lire à n’importe quel moment… En effet,sa richesse, dans tous les sens du terme, est telle qu’il faut êtreprêt avant de se lancer dans une pareille aventure. CHALLENGE ABC | |
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