L'arbre aux secrets, Santa Montefiore

L'histoire d'un amour interdit, nous dit la couverture. Okay,
songez-vous, encore un truc cucul à l'eau de rose. Pourtant vous
l'ouvrez, et vous découvrez que ce n'est pas du tout, pas du tout ça.

Background : Anna
Mélody O'Dwyer, une jeune irlandaise, rencontre par hasard Paco
Solanas, un riche argentin et l'épouse. Le coup de foudre, quoi. Elle
le suit en Argentine, quittant ses parents et son pays mais ne se fait
jamais vraiment à cette terre sauvage, à ce mode de vie si différent de
celui qu'elle connaissait, à sa belle-famille. Amère, elle se renferme,
et ne s'occupe que de ses deux fils, dédaignant son mari, et sa fille,
Sofia.
1972 : Impétueuse, turbulente, orgueilleuse, Sofia est
la reine de la pampa : elle joue au polo comme un garçon, monte à
cheval et passe des heures à l'ombù, un arbre dit "magique" avec son
cousin Santiago, dit Santi, et sa cousine Maria. Sofia est très proche
de Santiago, dit Santi, et à l'adolescence, leur complicité se mue en
une liaison passionnée. Contrainte à l'exil quand ses parents découvre
qu'elle est enceinte de son cousin, Sofia doit commencer une nouvelle
vie...

Dès le début, j'ai été saisie par la simplicité du ton, le portrait
saisissant de l'Argentine, la personnalité des protagonistes. Le récit
est entrecoupé d'épisodes de la vie des parents de Sofia, ce qui jette
une lumière nouvelle sur son comportement. Quant à l'histoire, eh
bien...! Elle est narrée de façon si vraie, si touchante que j'ai
pleuré plusieurs fois. On s'identifie à Sofia, malgré la narration à la
troisième personne, on se sent comme elle déchirée par une passion
impossible à assouvir, comme elle on pleure lorsqu'elle quitte Santi,
ses proches, son pays. On vit son amour pour Santi, on vit l'Argentine,
on vit l'éloignement, comme elle, on découvre Londres. L'Argentine,
justement...Un cours de géographie et d'histoire : j'ai appris beaucoup
de choses sur ce pays aux habitants fiers, passionnés de polo, sur son
histoire, politique notamment. Un dépaysement appréciable. On s'y
croyait.
Sofia est un personnage attachant, malgré (ou peut-être grâce à) ses
défauts bien marqués. Santi l'est encore plus : tout en lui est
attachant, de sa gentillesse à sa claudication, qui le rend "fragile".
Je n'ai pu lâcher ce livre, j'ai mis de côté mes lectures scolaires
pour m'y plonger avec délectation, dans le train, dans les couloirs de
la fac : mais partout, j'étais en Argentine. Chapeau bas !