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 Fondation et empire, Isaac Asimov

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Maxime

Maxime


Masculin Nombre de messages : 4383
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MessageSujet: Fondation et empire, Isaac Asimov   Fondation et empire, Isaac Asimov Icon_minitimeDim 3 Jan - 20:18

Fondation et empire, Isaac Asimov Fondation_Et_Empire_200p-2


FONDATION ET EMPIRE

Isaac Asimov
L’histoire nous conte l’anéantissement de l’Empire, d’une crise de la Fondation et des causes et raisons de ces pertes. Au final, l’histoire est presque toute tracée. C’est le style de l’auteur qui fait que le lecteur sait par avance ce qui risque d’arriver. Seule la toute dernière fin, celle qui va décider du sort de la galaxie, reste mystérieuse et embrumée dans tous les retournements de situation dictés par la psychohistoire de Seldon.

L’histoire reste prévisible dans les grandes lignes, car Isaac Asimov donne à son récit un style décousu et très irrégulier. On fait des bonds de plusieurs mois puis de plusieurs centaines d’années par intermittences. Finalement, nous sommes comme ces êtres humains perdus dans toute l’étendue de la galaxie, faisant des bonds intergalactiques grâce à de petits vaisseaux, carcasses témoignant de la grandeur révolue de l’Empire – des astronefs, si vous voyez ce que je veux dire.

L’auteur dans Fondation et empire présente une situation générale d’une Fondation catastrophique. Non seulement la pérennité de la Fondation est remise en question par des crises prévues par la psychohistoire, mais en plus la véracité des prévisions historiques (qui se sont toujours avérées exactes) est soulignée par l’incompréhension des circonstances galactiques. Il est vrai que je me suis souvent demandé quel personnage pouvait bien appartenir à quelle fondation…

Le vieil Empire ? La Fondation foudroyée ? Ou bien le courant anarchique de la Fondation qui est en train de bouleverser l’histoire et de s’emparer des planètes de la Galaxie ?

Ce qui est dérangeant en quelque sorte dans l’évolution constante de la situation (une évolution particulièrement rapide) et de cette opposition entre l’Empire et la Fondation (une opposition entre passé et présent), c’est cette brève dilatation du temps entrecoupée de bonds de centaines d’années. L’auteur se concentre en quelque sorte sur quelques mois d’existence de la Fondation ; mois qui détermineront l’évolution même de la galaxie et fixeront les nouvelles règles et limites d’une Fondation qui se meurt.

C’est pourquoi l’auteur n’aborde que brièvement les personnalités des personnages. Il ne se contente que de souligner la place qu’il auront dans la succession des évènements : j’ai nettement eu l’impression qu’Isaac Asimov ne prêtait pas assez d’attention à ses personnages. Cela peut paraître fou, mais lorsque l’on lit Fondation et empire, nous avons l’impression que ces personnages sont relayés au second plan : nous étudions leurs actes et leur importance dans le cheminement de la Fondation, dans ce processus qui fera sa propre perte. Les personnages ne sont ici que pour jouer ce rôle décisif ; un rôle qui s’étendra sur plusieurs siècles et ne se fera que par l’intelligence et la stratégie de centaines de protagonistes.

C’était le principal défaut que je pouvais reprocher à l’auteur. Mais à plus y réfléchir, on se rend compte que ce défaut est en vérité une qualité… Dans Fondation et empire, Isaac Asimov, maître de la science fiction, veut prouver l’efficacité de la psychohistoire (efficacité que s’évertuait à défendre Ducem Barr). Un passage du livre sera le plus approprié pour vous décrire les principes de la psychohistoire :


Spoiler:

- Mais…

- C’est cette psychohistoire que Sedon et ses collaborateurs ont pleinement utilisée pour établir la Fondation. Le lieu, le temps, les circonstances, tout concorde mathématiquement et inéluctablement jusqu’au développement de l’Empire Universel. »

La voix de Riose tremblait d’indignation.

« Vous voulez dire que l’art de ce charlatan prédit que j’attaquerai la Fondation et que je perdrai telle et telle bataille pour telle ou telle raison ? Vous essayez de me faire croire que je suis un robot stupide qui suit une course prédéterminée vers l’abîme ?

- Non, répliqua sèchement le vieux patricien. Je vous ai déjà dit que la science ne s’occupait pas des actions individuelles. C’est l’arrière-fond, plus vaste, qui a été prévu.

- Alors, nous sommes aux mains de la déesse de la nécessité historique.

- De la nécessité psychohistorique, murmura Barr.

- Et si j’exerce ma prérogative du libre arbitre ? Si je choisis d’attaquer l’année prochaine ou de ne pas attaquer du tout ? Quelle latitude me laisse la déesse ?

- Attaquez maintenant ou jamais, fit Barr en haussant les épaules, avec un seul astronef ou avec toute la force de l’Empire ; par les armes ou par le blocus économique ; en déclarant la guerre loyalement ou en tendant une embuscade. Faites ce que bon vous semblera dans le plein exercice de votre libre arbitre. Vous perdrez quand même.

- A cause d’Hari Seldon ?

- A cause des mathématiques du comportement humain, qu’on ne peut ni arrêter, ni dévier, ni retarder. »

Les deux hommes se dévisagèrent longuement, puis le général recula.

« J’accepte le défi, dit-il simplement. Une volonté vivante contre une science morte. »


Ce passage explique toute la logique du bouquin : Isaac Asimov s’évertue à prouver au lecteur que tous les actes des humains pour changer l’histoire peuvent être prévus des milliers d’années à l’avance. C’est pour cela que nous suivons que quelques personnages sur de courtes durées, à travers toute l’histoire de la Fondation. Tel ou tel évènement aura une répercussion évidente sur le futur. Là se niche tout le brio et le talent de cet écrivain.

L’avantage dans ce livre de science fiction, c’est que l’on ne peut reprocher à l’auteur de ne pas être assez terre-à-terre. Il nous est difficile de témoigner de l’authenticité du déroulement de l’histoire, et de constater que certains passages puissent être tirés par les cheveux.

Non, à vrai dire, et avec un certain recul, le lecteur peut se rendre compte que le dernier chapitre n’est que dans une continuité toute naturelle du premier chapitre. L’auteur durant les trois parties que représente le livre, ne perd pas pied et ne se laisse pas dépasser par la progression de son récit et la tournure que prennent les évènements. Fondation et empire est fidèle à la plume de son auteur ; Isaac Asimov prête une plume toute élégante et sophistiquée à la fois, pour façonner ce qui deviendra un empire aux pieds d’argile, une galaxie aujourd’hui ravagée et tombée aux mains d’un étrange conquérant.

Ce livre donne au lecteur toutes les pistes pour comprendre l’univers développé de l’auteur. Isaac Asimov ne cherche pas à nous convaincre de quoi que ce soit, il nous susurre à l’oreille ce qu’il désire nous faire entendre : et c’est en assemblant toutes les pièces de ce puzzle extra-terrestre que l’on peut ériger Fondation et empire comme une œuvre – à tous niveaux – remarquable. Et ce malgré les fautes grotesques parsemées dans ce bouquin ! (Editions Denoël années 1960 - présence du futur).
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