Les derniers de la rue Ponty - Serigne M'Baye Gueye

« Sauver une femme, c’est sauver l’humanité. »

Quatrième de couverture :

"Un jeune homme étrange qui se dit déjà mort et prétend être un ange, Gabriel, atterrit au Sénégal. Silhouette haute, allongée par son grand manteau aux poches si remplies de billets qu'on les croirait sans fond, Gabriel sillonne Dakar en quête de rédemption peut-être, d'une forme de salut certainement..."

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Sérigne M. Gueye, un auteur qui vous est inconnu, je suppose. Disiz la peste, par contre, vous le connaissez sûrement. Mais si le rappeur qui a commencé avec J'Pète les plombs, qui a chanté avec Noah sur Métis(se) ou encore qui vient de terminer sa carrière de rappeur avec son dernier album, Disiz the end. Accessoirement Disiz a été élu meilleur disque de rap aux Victoires de la Musique en 2006 grâce à son album « Les histoires extraordinaires d’un jeune de banlieue ».
Mais quel est le rapport entre ces deux hommes ? Sérigne M.Gueye est Disiz la peste et Les Derniers de la Rue Ponty son premier roman.

Je dois bien avouer que pour lire ce livre il m’a fallu vaincre certains préjugés. Bien que j’apprécie la musique de Mr Gueye son introduction dans le monde littéraire m’a d’abord laissé pantois. Le rap et la littérature ne sont pas si éloignés, mais tous les clichés se rapportant à ce genre musical contribuent à agrandir le fossé chimérique qui les séparent. C’est donc avec une certaine appréhension que j’ai ouvert ce livre.
Premier soulagement l’histoire ne se déroule pas en banlieue. Mais à Dakar au Sénégal.
De plus les références à la musique et plus particulièrement au rap sont quasi inexistantes. De quoi tordre le cou à mes préjugés.

Sur le fond l’histoire est simple : un homme – Gabriel – affirme être un ange. Ou au moins un ange incomplet, en effet pour atteindre le statut « officiel » d’ange, Gabriel doit sauver deux femmes.
Commence alors une quête pour le salut, chaque personnage tendant à s’élever sous la houlette bienveillante de Gabriel.
Pour la forme le livre est extrêmement inégal.
L’auteur allie des passages réellement jouissif pour le lecteur – je pense notamment à une scène d’accouchement tragique à même le sol, le goût de la terre, l’odeur de la sueur et l’apparition de la vie sont très bien rendues – avec des passages sans grand intérêt pour l’histoire. En effet la structure narrative de Les Derniers de la Rue Ponty laisse entre chaque chapitre une courte histoire sur la vie au Sénégal. L’immigration clandestine, le tabac, la pauvreté, etc. sont tour à tour dénoncés. Et ici se situe le plus gros défaut de ce livre malgré la sincérité palpable de l’auteur, Les Derniers de la Rue Ponty reste trop brut. Les passages dénonçant la rudesse de la vie s’écoulent dans un flot discontinu. On est vite dégouté par ce constat sans finesse.

Pour finir Les Derniers de la Rue Ponty n’est pas un mauvais roman, bien que son histoire soit banale et que l'écriture de Sérigne M.Gueye manque de subtilité. Il a le mérite d’avoir écrit avec son cœur et certains passages permettent d’apercevoir une certaine qualité d’écrivain qu’il serait bon que son détenteur continue à exercer. J’attends donc un prochain roman pour me faire une idée définitive à propos de cet auteur, car pour l'instant je ne suis pas convaincu.

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Si vous souhaitez lire un passage de ce livre, le premier chapitre est disponible sur le blog de l'auteur : ici.
Et si c'est la musique qui vous intéresse allez faire un tour là.

Tout d'abord, je tiens à te dire que c'est un plaisir de lire ce que tu viens d'écrire Wako. Ensuite, même si tu dis ne pas être convaincu, je suis tout de même tentée de lire ce livre. Grâce à son auteur évidemment.
Je suis curieuse de voir comment est son écriture.

Merci.
Si tu souhaites lire ce livre, vas-y. Même si je ne suis pas vraiment convaincu, j'ai suffisamment apprécié ce livre pour attendre une nouvelle tentative de la part de Disiz. Ce qui prouve bien qu'il possède quelques qualités.