Oedipe Roi de Sophocle.

Quatrième de couverture: Cruauté du sort qui amène Oedipe à commetre à son insu l'acte criminel prédit par l'oracle. Averti par Delphes qu'il tuerait son père et épouserait sa mère, il fuit les lieux de son enfance, espérant ainsi préserver Polype et Mérope, ses parents présumés...
Que ne lui a-t-on dit, hélas, qu'il était le fils de Laïos!
Ignorant du drame ancien, aveuglé par le hasard, Oedipe court à sa perte. Il tue un voyageur qui lui barre la route, libère Thèbes de la Sphinge, épouse la reine de la cité, occupe le trône royal et ... accomplit son destin.

Avis personnel: J'ai beaucoup aimé, cela se lit très vite. J'ai apprécié le sens de l'histoire car souvent lorsque j'ai entendu cette histoire, elle parlait d'Oedipe enfant, avant que la prophétie se réalise alors qu'ici c'est le sens inverse. Oedipe est roi après s'être marié avec la reine et c'est au fil de l'histoire que l'on comprend les choses.

Il me semble avoir lu un jour que c'était la meilleure intrigue policière de tous les temps puisque la victime, le coupable et l'enquêteur sont la seule et même personne. Une oeuvre classique, à lire. Le mythe d'Oedipe est tellement connu et imprègne tellement notre culture.

Meilleure intrigue policière, je n'irais pas jusque là mais voir l'histoire sous cet angle est intéressant.

Il me semble que c'était un auteur policier qui avait dit ça, aussi. Français, si je me souviens bien. Bref.

Meilleure tragédie, certes. Policière, non.

Le double rôle de juge et de coupable n'apparait pas que dans Œdipe Roi, on peut le voir dans La Cruche cassée de Kleist, et dans d'autres tragédies dites classiques.
Je trouve que pour comprendre le principe de la tragédie, Racine est essentiel. Notre cher Racine (auteur doué et adulé en France) étant devenu orphelin relativement jeune, s'est retrouvé à étudié à Port Royal (Paris) chez les Jansénistes. Il étudie avec eux la philosophie et la religion. Les religieux lui donnent aussi une honorable éducation classique.. BREF, pour Racine, l'homme a ou n'a pas la grâce Divine. De ce fait, il n'est pas maitre de son destin.
Le schéma de l'enquête n'est pas omniprésent dans les œuvres classiques, mais la tragédie suit toujours un chemin à retardement vers l'aveu ultime. Celui qui condamne et perd. Celui qui fait périr et clôt l'histoire.

Que ce soit Antigone, Phèdre, Oedipe, Créon, Jocaste, Hyppolite, Jason, Médée, ils sont tous les jouets des dieux.

Markus a écrit:

Notre cher Racine (auteur doué et adulé en France) étant devenu orphelin relativement jeune, s'est retrouvé à étudié à Port Royal (Paris) chez les Jansénistes. Il étudie avec eux la philosophie et la religion. Les religieux lui donnent aussi une honorable éducation classique.. BREF, pour Racine, l'homme a ou n'a pas la grâce Divine. De ce fait, il n'est pas maitre de son destin.

Je retrouve là presque avec stupéfaction mot pour mot la doctrine "janséniste", très opposée aux jésuites de l'époque.
Deux conceptions opposés de le grâce : l'homme est-il maître de son destin ? A t-il entre les mains son salut ou sa damnation ? Alors que pour les jésuites c'est à chacun de construite et d'orienter sa vie, les jansénistes pensent que Dieu n'accorde sa grâce qu'à ceux dont il sait, par avance, qu'ils la mériteront. Mais il est dit que le libre arbitre de l'homme est limité : il n'est pas inexistant, cependant l'homme peut s'opposer à la volonté divine.
Malgré cela, le jansénisme justifie le schéma narratif utilisé dans ces tragédies : celui qui est habité par les forces du mal ne peut être sauvé, parce qu'il ne dispose pas de cette impulsion vers le bien que donne la grâce divine... La lutte d'influence a tournée en faveur des jésuites. Mais ça, c'est une autre histoire.

J'ai dit une bêtise ?

Absolument pas, j'essayais de compléter avec mes connaissances. C'est juste que tu m'as donné une ouverture par rapport à la pièce : des détails auxquels je n'étais pas tombé dessus lors de la lecture de quelques tragédies.