A Paris, Jeanne Korowa, brillante juge d'instruction à la vie affective désastreuse enquête avec François Taine sur une série de meurtres particulièrement sauvages : démembrements, cannibalisme, et mises en scène macabres. Trois plantureuses Vénus atrocement dévorées, trois tableaux sanglants entre rituel et folie.
Abusant de son autorité, Jeanne fait installer des micros dans le cabinet d'Antoine Féraud, le psychanalyste qui reçoit chaque semaine son ex petit ami, et tombe par hasard sur une séance étrange où un père révèle les pulsions sanguinaires de son fils autiste et son passage à l'acte.
Autisme, fécondité, préhistoire : trois pistes qui mèneront Jeanne, au Nicaragua, au Guatemala, puis dans les marais argentins. Au terme de sa quête, dans la forêt des Mânes, elle découvrira une vérité qu'on aurait préféré ne jamais connaître.
Jean-Christophe Grangé, journaliste, a fait des études de lettres (à la Sorbonne). Il aurait aimé être auteur, dès la fin de ses études, mais a dû vivre, manger... donc travailler. Il n'a découvert la littérature policière qu'en voyageant, justement. Des livres dans des avions ^^ Il obtient son premier « grand » succès avec les Rivières Pourpres en 1998 (son premier livre étant Le vol des Cygogne)
Traduits en 18 langues, les romans de celui que l'on surnomme le 'Stephen King français' se sont déjà vendus à plus d'un million d'exemplaires.
La Forêt des Mânes.C'est le troisième volume, tant attendu, de la trilogie du mal, démarrée par La Ligne noire, et poursuivie par le Serment des limbes. N'ayant lu, ni l'un, ni l'autre, je ne vais pas pouvoir m'attarder sur ces bouquins...
L'histoire démarre très rapidement. Les personnages sont présentés sommairement, mais les détails apparaissent, au fil des pages, les rendant tellement humains. L'affaire, arrive dans le livre après quelques pages que je qualifierai d'inutiles (d'une vente d'armes au Timor oriental ?). Je vous laisse le plaisir de découvrir les meurtres, leur description est parfaite. On a le sentiment d'avoir le gout du sang, son odeur, mêlée aux autres artifices utilisées par l'assassin et retranscrit méthodiquement par l'auteur. C'est gore. C'est bien écrit. Un vrai thriller...
Jeanne se trouve impliquée jusqu'au cou par cette histoire. Son passé vient donner un souffle particulier à cette sombre et macabre affaire. Sa propre sœur a elle-même été victime, des années auparavant, d'un crime barbare jamais élucidé... Et, c'est un des points faible de ce roman. Grangé nous parle de la sœur, de la souffrance de Jeanne, sans toutefois dénouer cette intrigue. Il l'oublie...
La première partie de l'histoire, à Paris, est captivante. Les liens tissés par l'auteur entre les différents domaines qu'il aborde, et qui trouveront une vraie place dans le dénouement, et bien menée. On avance avec Jeanne. On apprend pleins de petits points sympathique sur de la génétique, de l'autisme et de l'anthropologie... sans tomber dans un déballage qui aurait rendu le livre étouffant.
Malheureusement, la deuxième partie, un vrai parcours au travers du Nicaragua, du Guatemala pour finir en Argentine est assez pesante. Barbant, même. Trop prévisible. Jeanne suit les traces et élucide chaque parties l'une après l'autre... Elle suit le tueur, et trouve sur le chemine de ce dernier, cadavres et morts assez barbares. Sans oublier les petits rappels historiques qui cette fois alourdissent l'ensemble.
Enfin, la troisième et dernière partie, avec un dénouement assez prévisible... est pourtant à nouveau alléchante.
Le style de l'auteur.L'auteur met en scène un personnage féminin. Et, il y réussit. Les sentiments sont bien amenés. Les situations crédibles. Il dresse avec finesse le portait de son héroïne : Jeanne, jeune femme déprimée, sous lexomil, aux amours catastrophiques malgré un physique ravissant, juge d'instruction préférant relâcher un petit malfrat qui pourra lui être utile... et détourner à son profit les services de l'état.
L'écriture est recherchée sans tomber dans un style bloqué, contrit. Il enchaînes des phrases courtes, parois un seul mot pour décrire un sentiment (-et là, pour sûr, j'aime, puisque... ) avec de longues parties narratives, descriptives, notamment pour les paysages. L'ensemble est bien reparti sur le livre, les phrases courtes donnant l'action, les plus longues laissant le temps au lecteur de reprendre son souffle. Comme pour l'héroïne.
Un livre fouillé, habile et extrêmement documenté. Mais laissant une part à l'histoire.
Sans oublier LA référence du bouquin, Totem et Tabou de Freud. Le fil conducteur de cet ouvrage avec quelques petites touches saupoudrées. Vous découvrirez, sans avoir besoin de le lire, ce que contient l'ouvrage du maître psy ^^ (dire que je l'ai lu !)
Au final.'La forêt des Mânes', la forêt des âmes des morts... les personnages de Jean-Christophe Grangé nous guident au travers des civilisations, vers les origines du mal...
A lire. Car, il est rare de trouver Thriller français qui donne tant de plaisir, tant sur l'action que sur e choix des mots.