Le Voyage D'hiver
Amélie Nothomb
«
Il n'y a pas d'échec amoureux.»
Il est difficile de faire un résumé de cet ouvrage, sans en dévoiler
l'histoire. Je me contenterai de dire qu'il s'agit de la lettre d'un
homme qui va mourir, par choix et qui dévoile son amour, sa passion
pour une femme et les raisons qui l'ont conduit à ce choix plus
qu'original...
Je sais, cela ne vous donne pas vraiment d'idée
sur le contenu. C'est volontaire. En fait, c'est ce qu'ont fait
l'auteur et l'éditeur en ne donnant qu'une seule ligne en quatrième
page... Sachez juste que ce livre est dans la pure lignée des
précédents, reprenant les points forts de l'auteur, avec se style si
caractéristique, ses envolées amusantes et proches du délire, ce qui
colle particulièrement au sujet choisi ici.
Que dire de
l'histoire, sans la dévoiler, donc ? Dans une interview, l'auteur a
expliqué que l'idée venait d'un de ses nombreux voyages et aux fouilles
subies lors d'un passage de contrôle dans un aéroport. Agacée d'être
ainsi systématiquement contrôlée, l'auteur en avait conçu un genre de
fantasme sur l'idée de faire un attentat dans un avion. L'idée est
certes bonne, mais, la suite laisse pantoise.
Mais, j'ai aussi
quelques reproches à faire... j'aurais aimé qu'Amélie Nothomb creuse
les points primordiaux qu'elle effleure. Elle nous laisse sur une
approche limite l'autisme, tentant d'expliquer ici, le génie d'une
écrivaine attardée qui se cure le nez et engloutit voracement de la
nourriture, oubliant de transmettre ses sentiments, ses peurs, ses
affres... Un survol assez dommageable. Mais en 133 pages...
Amélie,
a voulu mettre trop de choses en si peu de pages. Elle aurait aussi pu
dépeindre plus profondément la confrontation entre les deux
protagonistes amoureux. Ici, tout est frôlé. Abordé mais pas détaillé.
Cela donne un arrière gout de bâclé.
Fort heureusement, le style, les mots purs, recherchés sauvent l'écrit.
Une toute petite histoire où
ne pas avoir sa photo en couverture (lisez, et vous comprendrez pourquoi je précise ce point ^^)
ou même en jaquette de son livre est une qualité certaine (couverture
sublime signée Harcourt), et où, finalement, on ne parle d'amour...
Un
tout petit cru pour cette année, bien qu'intriguant, amusant,
courrouçant, ce roman trop court se lit en moins d'une heure, et risque
d'être oublié tout aussi vite, dommage.