Relation sous X – Didier Van Cauwelaert"Le jour où j'ai rencontré Talia, on a fait l'amour devant quarante personnes. Ensuite, on est allés prendre un verre. Et on a fait connaissance...".
Elle est la star montante du X. Il est une gloire déchue du foot. A dix-neuf ans ils ont tout connu, tout défié, tout subi.
Au milieu des marchands d'esclaves qui transforment les êtres humains en produits
dérivés, ils vont se reconnaître, se rendre leurs rêves, leur rire, leur dignité.
On accroche dès la première phrase: «Le jour où j'ai rencontré Talia, on a
fait l'amour devant quarante personnes. Ensuite, on est allés prendre un verre.
Et on a fait connaissance». Y a pas à dire, on veut connaître la suite! Comment
ces deux personnages vont-ils réussir à développer une relation saine, quand
ils «ont pris l'amour à l'envers, [qu'ils] ont commencé leur relation par ce
qui en est normalement l'aboutissement»? Voilà ce parcours bien sinueux que
l'auteur nous invite à emprunter.
Chemin faisant, Didier van Cauwelaert jette un peu de lumière sur ces deux
mondes que sont la porno et le foot. Les caprices des stars, les magouilles, la
tricherie même. Descriptions intéressantes de professions que l'on ne connaît
qu'en surface. Sans oublier les troubles intérieurs qui assaillent les deux
personnages principaux.
Là où « le gentil » Van Cauwelaert nous surprend, c’est dans son cynisme
lorsqu’il dépeint le monde du foot, marché à viande au même titre que la pornographie,
dont il donne par contre une image ironique, sans réserve et amusante.
Un sujet qu’on ne s’attendait pas à retrouver dans ses romans qualifiés « tout
public »…
On passe un très agréable moment avec
l’écriture de Didier Van Cauwelaert. Ce n’est peut-être pas le meilleur de ses
romans, mais on y trouve cette chaleur, cette fantaisie et cette sensibilité
qui le caractérisent.
Un roman doux-amer, réaliste mais mettant en scène des personnages inhabituels,
attachants, drôles, émouvants, énergiques.
Bien que le roman soit excellent, il ne faut pas le mettre entre toutes les mains, car il est extrêmement cru voire vulgaire par moment.