La Condition Humaine - André Malraux

"Tchen tenterait-il de lever la moustiquaire ? Frapperait-il au travers ? L'angoisse lui tordait l'estomac ; il connaissait sa propre fermeté, mais n'était capable en cet instant que d'y songer avec hébétude, fasciné par ce tas de mousseline blanche qui tombait du plafond sur un corps moins visible qu'une ombre, et d'où sortait seulement ce pied à demi incliné par le sommeil, vivant quand même - de la chair d'homme. La seule lumière venait du building voisin : un grand rectangle d'électricité pâle, coupé par les barreaux de la fenêtre dont l'un rayait le lit juste au-dessous du pied comme pour en accentuer le volume et la vie. Quatre ou cinq klaxons grincèrent à la fois. Découvert ? Combattre, combattre des ennemis qui se défendent, des ennemis éveillés !"

Aucun résumé pour ce livre, juste un extrait du premier paragraphe. Pourquoi ? Tout simplement, car La condition humaine ne se résume pas, elle se vit.

1927, l'insurrection gronde en Chine. Le communisme a fait beaucoup d'adeptes et le soulèvement de Shangaï se prépare. C'est dans ce contexte historique que s'insère ce roman.
Malraux nous livre ici un chef-d'œuvre qui se veut clairvoyant sur le poids qui écrase tout Homme. En nous dévoilant les peurs, envies et souffrance de ses personnages. Tous se débattent à leurs manières, essayant de chercher un sens à leurs vies par le meurtre, la solidarité, l'amitié, l'amour et même l'opium.
Mais tous découvriront l'accablant secret de leurs conditions...



La Condition Humaine a reçu le Prix Goncourt 1933.

Elle attend patiemment sur mon chevet, j'hésite à me lancer.

cha-pline a écrit:

j'hésite à me lancer.

Tu as tort.
Même si le début s'avère fastidieux (tout du moins pour moi), on en sort pourtant très difficilement.

On a étudié plusieurs extraits en cours (comme par exemple celui avec la capsule de poison) et c'est vrai que ce livre à l'air d'être un chef-d'oeuvre. En tout cas ma prof de français nous le conseille vraiment mais nous a prévenu que la lecture de ce livre était difficile.

Saolina a écrit:

En tout cas ma prof de français nous le conseille vraiment mais nous a prévenu que la lecture de ce livre était difficile.

C'est sûr il faut s'accrocher parfois, car Malraux jongle innocemment avec les pensées des personnages et les dialogues. Le roman commence In media res aussi, ce qui ne facilite pas vraiment les choses étant donné que Malraux ne nous fait aucune concessions.
Mais cette ténacité exceptionnelle du texte colle tout à fait au thème, il faut bien l'avouer.

On en a étudié un bout en philosophie aussi...Bon, je termine ma biblio de prépa et je m'y attèle !

Il attend depuis plusieurs années sur ma table de chevet. L'histoire de la Chine ne m'attire pas du tout. Après avoir lu Balzac et la petite tailleuse chinoise et La Joueuse de Go, je crois que je ne m'y mettrais pas de sitôt.