Gagner la guerre - Jean-Philippe JAWORSKI

Gagner la guerre
Récits du vieux royaume, tome 2
Gagner la guerre - Jean-Philippe JAWORSKI Img-112616n5okh

"Au bout de dix heures de combat, quand j’ai vu la flotte du Chah flamber d’un bout à l’autre de l’horizon, je me suis dit : « Benvenuto, mon fagot, t’as encore tiré tes os d’un rude merdier. » Sous le commandement de mon patron, le podestat Leonide Ducatore, les galères de la République de Ciudalia venaient d’écraser les escadres du Sublime Souverain de Ressine. La victoire était arrachée, et je croyais que le gros de la tourmente était passé. Je me gourais sévère. Gagner une guerre, c’est bien joli, mais quand il faut partager le butin entre les vainqueurs, et quand ces triomphateurs sont des nobles pourris d’orgueil et d’ambition, le coup de grâce infligé à l’ennemi n’est qu’un amuse-gueule. C’est la curée qui commence. On en vient à regretter les bonnes vieilles batailles rangées et les tueries codifiées selon l’art militaire. Désormais, pour rafler le pactole, c’est au sein de la famille qu’on sort les couteaux. Et il se trouve que les couteaux, justement, c’est plutôt mon rayon…"

Vous pensez que je viens vous présenter un énième ouvrage de Fantasy ? Avec des adolescent miteux qui se retrouve du jour au lendemain élus d'une prophétie débitée il y a de ça 300 ans par un vieux mage ultra-puissant, qui de part ce fait réussirons à sauver le monde ? Et bien vous vous fourvoyez grandement...
Ici pas de mêlée épique ni même de chevaliers sans peurs et sans reproches mais, des luttes politiques pour le pouvoir et un héros qui ne pense qu'a sauver sa peau.

Mais laissez-moi remettre les choses dans leurs contextes, Gagner la guerre et la suite directe de Janua Vera (fiche disponible ici) tout du moins d'une de ses nouvelles.
Et c'est donc avec un grand plaisir que l'on retrouve Benvenuto Gesufal (héros de la nouvelle Mauvaise donne) et sa ville natale Ciudalia. Pour la petite histoire les deux livres peuvent se lire indépendamment mais, il serait dommage dans ce cas de rater les diverses allusions qui peuvent être faites dans Gagner la guerre...

Benvenuto est donc un assassin au service d'une guilde très puissante. Lors de Mauvaise donne celui-ci s'est acoquiner avec l'homme le plus puissant de la république de son état. Et s'en suit donc bien évidemment une conquête du pouvoir et c'est ici que commence Gagner la guerre, ou plutôt juste après. En effet la guerre à était remporté et l'ennemi terrassé mais, le plus dur reste à venir malheureusement pour eux et heureusement pour nous...
Je ne passerais pas par quatre chemins Gagner la guerre est à mon sens un pur bijoux.
Il allie finesse d'écriture et péripéties rocambolesques. Nous avons droit à un anti-héros dans toute sa splendeur, aussi calculateur qu'insensible. Le pire c'est qu'on peine à ne pas l'apprécier le Benvenuto malgré ce qu'il est capable de faire. Parce qu'après tout Jaworski nous prouve bien une chose dans son roman : le bien et le mal sont des mots beaucoup trop fermé et rien n'est jamais simple.

Je vous passerais l'analyse du fond de cette histoire (il est bien trop fourni) sachez juste que Jaworski installe un univers des plus crédible et réaliste. Quant à la forme elle est divine, la plume de Jaworski sait se montrer acérée et mortelle aussi bien que contemplative. Il réussit à allié cynisme et humour noir ainsi on se prend plus d'une fois à sourire à l'une des piques douteuses de Benvenuto.

Pour conclure : je vous en conjure si vous aimez la Fantasy (ou pas d'ailleurs) que vous voulez lire un livre de ce genre qui ne soit pas redondant alors jetez-vous sur Gagner la guerre ! Je vous prédis des heures d'intenses lectures et un aller direct pour Ciudalia et ses intrigues.

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Gagner la guerre a reçu les prix :

du premier roman Région Rhône-Alpes 2009
Imaginales 2009

Vous pourrez par ailleurs retrouver ici une interview de l'auteur.
Et là un passage de ce roman lu par Jaworski lui-même.

» Un Secret de Philippe Grimbert
» Doggy Bag, Philippe Djian
» Mise en bouche de Philippe Djian
» Le rapport de Brodeck - Philippe Claudel