Maxime
Nombre de messages : 4383 Passion : Littérature Coup De Coeur Livresques : Il existe bon nombre de belles histoires. Préférences Littéraires : Un peu de tout, du moment que je lise. Date d'inscription : 01/06/2008
| Sujet: Bel Ami, Maupassant Mar 9 Juin - 21:06 | |
| Présentation de l’auteur et de l’œuvre.
Guy de Maupassant naquit le 5 août 1850 à Tourville-sur-Arques et mourût le 6 juillet 1893 à Paris. C’est un écrivain français qui marque la littérature par six romans et plus de trois cent nouvelles. Ses œuvres retiennent l’attention des lecteurs par leur grandeur réaliste, la présence importante du fantastique, et par le pessimisme d’un auteur face à la société de son temps, mais aussi par une maîtrise stylistique reconnue. Mais la carrière de Maupassant ne durera qu’une décennie, c’est-à-dire de 1880 à 1890, avant qu’il ne sombre dans la folie, folie qui précipita sa mort à l’âge de 43 ans. Il fut cependant reconnu de son vivant, et, renouvelée par les nombreuses adaptations filmées de ses œuvres, la carrière de l’auteur conserve un renom conséquent face à toutes ses créations : les plus connus de ses romans se nomment Une Vie (1883), ainsi que Bel-Ami (1885), et les nouvelles parfois intitulées contes, comme Boule de Suif (1880) ainsi que Le Horla en 1887.
Résumé rapide du roman.
Georges Duroy est un jeune homme qui rêve d’accéder à la fortune et à la notoriété. Au début du roman, employé dans le cadre des chemins de fer Parisiens, le personnage principal déambule dans la ville à la recherche des splendeurs qui l’ont toujours attirées. Rapidement, il y retrouve un ami qui le fera employer dans le monde du journalisme, et le sortira de sa débauche. Il fera notamment la connaissance de Madeleine Forestier, de Clotilde de Marelle, et, bien plus tard, de Suzanne qu’il enlèvera ; au même titre qu’il fréquentera les lieux populaires de la célèbre ville, comme Les Folies Bergères et les Bois de Boulogne… Se servant de son corps pour plaire aux femmes et gravir pas à pas les « rouages de la société », il se servira de ses compagnons et de ses maîtresses pour satisfaire ses volontés de richesse et de gloire, et détrôner des personnages importants qui assureront son ascension. D’un duel d’arme aux différents adultères qu’il commettra, mais également des soirées populaires aux bals de la bourgeoisie, il acquérra un nom par le nombre conséquent de ses aventures, et par ses manipulations sentimentales et économiques qui le placeront, triomphant, directeur du journal et mari d’une jeune fille héritière d’un empire. Ses aspirations atteintes, il décida de remporter le poste de ministre.
Analyse : contexte, personnages.
Le contexte du livre se situe dans une époque que Maupassant connaît parfaitement. A travers la description de la ville, le milieu dans lequel il fait évoluer son personnage principal, ressortent des caractéristiques de la société Parisienne du XIX° siècle. D’ailleurs, dès les premières pages, l’argent est le thème principal du livre. L’argent n’est pas seulement une motivation du personnage pour subsister (aux premiers chapitres du moins), c’est également un moyen de s’accorder des folies, de palier ses envies charnelles, ou tout simplement de « s’ouvrir » les portes du journalisme et à plus large terme de la bourgeoisie. Par ce thème récurrent est également traduit les nouvelles mœurs qui s’inscrivent dans cette époque de haute « sensualité » : les femmes et leur pouvoir.
L’argent ferait alors le bonheur. Telle est la morale de ce livre. Il mènerait les hommes à fréquenter les femmes, véritables pièges de cette société, et décuplerait toute fortune possédée. Maupassant peint avec un regard presque ironique et dédaigneux le tableau de scènes Parisiennes fréquentes voire quotidiennes, faisant évoluer ses personnages par des fréquentations typiquement hypocrites, par le mélange d’un ensemble de gens portés par l’argent, valeur suprême.
Dans ce monde du journalisme sont évoquées des complications politiques sur fond d’économie, avec les dessous de la colonisation Française dans les pays du Moyen-Orient actuel. L’argent s’inscrit donc dans un récit vraisemblable, dans les dessous de la presse Parisienne, en rapport avec l’actualité de l’époque. Maupassant connaissait parfaitement le monde du journalisme. Il utilise en quelque sorte George Duroy comme le porte-parole de toutes les manigances exercées dans ce monde où la vérité devrait être essentielle.
Les valeurs, étude des caractéristiques et de l’évolution du personnage principal.
Le début du roman se déroule dans la rue. Les inquiétudes du personnage sur l’argent restant confèrent l’idée au lecteur que George Duroy est un homme peu fortuné. D’ailleurs, le narrateur nous apprend quelques pages plus tard qu’il est employé aux chemins de fer de Paris, et qu’il ne gagne que quelques sous par mois. Ce manque d’argent est amplifié par sa déambulation dans la ville, la découverte de quelques lieux « malfamés », et son logement de quelques mètres carrés. C’est un ouvrier de la société Parisienne, qui provient d’une famille rurale sans grand renom. Cependant, George Duroy est un bel homme qui saura plaire aux femmes dans toutes les situations du livre. Malgré ses apparences timides au premier chapitre, son manque d’assurance face au peu d’argent qui lui reste en poche, il reste un homme libre et déjà imbu de lui-même. Seulement, dès sa rencontre avec Charles Forestier qui saura exciter toutes les convoitises à son sujet, George Duroy fera tout ce qui est en son pouvoir pour parvenir grâce aux femmes, en s’important peu des moyens utilisés et en profitant presque avec délectation des situations, jusqu’aux rêves qu’il s’était inventés. Peu à peu, le jeune homme devient plus sûr de lui, et s’impose dans les salons comme le gendre idéal pour toutes les demoiselles. Il fréquente rapidement des femmes mariées qui lui assurent une vie paisible grâce à l’argent de leur mari, et même un logement qu’elles lui subventionnent. Mais il va enchaîner les relations, jusqu’à fréquenter plusieurs femmes à la fois, les emmenant toutes dans le même logement qu’une de ses maîtresses lui accorde. Il devient plus habile dans ses actes, mais aussi dans ses jugements, puisqu’il négocie sa fortune en parvenant à découvrir sa récente femme en délit d’adultère. Sa personnalité subit dans le même temps des bouleversements, puisqu’il se diabolise presque en enlevant Suzanne pour hériter de la dot de cette dernière. Il leur promet à toutes des galanteries, une vie de bonheur accompagnée d’un homme tel que lui. Il plaît à toutes, et n’hésite plus à leur fendre le cœur lorsque la situation l’exige. A la fin du livre nous avons à faire à un homme riche et renommé : tout ce que le jeune anti-héros désirait. Mais le jeune homme apprécié qu’il était ne l’est plus pour autant : en acquérant une place dans la haute société, il perdit son innocence.
Avis personnel argumenté sur l’œuvre.
Bel-Ami de Guy de Maupassant est une œuvre absolument passionnante. Elle fait prendre part le lecteur aux manigances de son personnage principal, jeune homme assoiffé de pouvoir et désireux de parvenir à l’échelle sociale la plus élevée. C’est donc un livre très révélateur de la société du XIX° siècle, puisqu’elle ne peut être atteinte par les jeunes conquérants sans le pouvoir et l’argent de demoiselles indulgentes et naïves de la haute bourgeoisie. Alors, comment parvenir autrement aux sphères sociales les plus « grandioses » par la jouissance de la chair et de son bénéfice ?
George Duroy, assidu utilisateur de ces méthodes libertines, traduit son désir de puissance par son « engouffrement » dans le journalisme, qui lui confère par la circonstance de ses relations, une vie autre que celle qu’il avait précédemment ; mais également des ascensions dans le corps social. Ainsi, ses besoins vont au fur et à mesure être comblés par son entourage fort riche et haut placé, qui perçoit dans ce jeune Parisien trépidant et changeant tant dans ses idées que dans son amour, un « beau parleur », un futur gendre et un grand fonctionnaire. Utilisant de son intelligence, de son charme et d’une malignité qui va lui permettre de fréquenter autant d’hommes et de femmes susceptibles de lui rendre « service », il parvient sans doutes et sans remords là où les femmes l’auront emmenées.
L’on peut donc s’interroger sur la sincérité de groupes sociaux qui, pour étinceler dans un milieu hautement luxurieux, s’adonnent à la séduction pour monter vers les sommets. Mais les femmes qui s’abandonnent dans les bras de ces « jeunes crapules », sont elles pour autant des victimes fragiles tombées sous le charme d’un « jeune moustachu » qui s’attribue la réussite et les honneurs d’une ascension sociale fulgurante ? Homme d’honneur quelques fois, c’est avant tout un être malhonnête, profiteur de la compassion et de l’admiration des gens de bien, plongé totalement dans une polygamie qu’il revendique comme l’atout de l’homme pauvre et sans emploi… George Duroy était effectivement un jeune provincial parvenu à Paris pour faire fortune, sans un sou en poche, un logis sous les combles et des idées « révolutionnaires » en tête.
Détenant les atouts les plus nécessaires à des situations telles que George Duroy les vit, il ne peut qu’être aux yeux du lecteur un anti-héros comblé dans la connaissance de sa beauté, d’une supériorité naturelle, et d’une intelligence qui le surprend suite à ses responsabilités et à ses nouvelles liaisons hors mariage. Exhibant une fierté abusive, une assurance malvenue, et même une notoriété grandissante, il casse les codes du roman en s’offrant à la lecture comme un personnage romanesque effréné et ambitieux, le tout sous un point de vue le plus souvent interne, puisque l’on entre dans l’intimité du personnage.
Maupassant adhère à la vision objective de la vie : il tente de reproduire par réalisme « une vision personnelle du monde qu’il (le romancier) cherche à nous communiquer en le reproduisant dans un livre. » C’est ainsi que Maupassant disait de son odieux personnage (Duroy) : « Bel-Ami, c’est moi. » Le roman veut montrer avec un réalisme total les petites choses de la vie, tout ce qui s’assemble et forme la vision du monde de l’auteur. Le cynisme dévastateur, la vision répétitive de la mort, le libertinage ainsi que l’engouement pour la « sensualité » et les finances, n’en sont que plus obsessionnels dans Bel-Ami. La vie n’aura finalement jamais été mieux comprise que par Guy de Maupassant.
Et c’est ainsi qu’il nous offre un texte universel et intergénérationnel, avec un Bel-Ami que l’on reconnaîtra dans toutes les situations comme un Don Juan contemporain, hormis la place de l’argent prédominante chez le personnage de Maupassant, la volonté d’une notoriété sociale, et le cheminement du héros dans sa vie. Un livre que l’on lit en quelques heures, et que l’on aime pour son « réalisme » et sa vérité criante associée à la vie quotidienne de l’auteur et à ses expériences personnelles. | |
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Mademoiselle_Aime
Nombre de messages : 1174 Age : 37 Passion : Lire, écouter, vivre, parler... Coup De Coeur Livresques : Celui qui me prend au <3 Préférences Littéraires : Aucune. Date d'inscription : 10/11/2009
| Sujet: Re: Bel Ami, Maupassant Ven 11 Déc - 13:33 | |
| Je l'ai commandé sur BookMooch, j'attends qu'il me soit envoyé et quand je l'aurais lu, je viendrais poster un petit mot | |
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Maxime
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| Sujet: Re: Bel Ami, Maupassant Sam 12 Déc - 21:06 | |
| Je ne me rappelais pas avoir écrit un aussi gros avis ! C'était une fiche de lecture àréiger pour le français l'année dernière, il me semble... | |
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Mademoiselle_Aime
Nombre de messages : 1174 Age : 37 Passion : Lire, écouter, vivre, parler... Coup De Coeur Livresques : Celui qui me prend au <3 Préférences Littéraires : Aucune. Date d'inscription : 10/11/2009
| Sujet: Re: Bel Ami, Maupassant Sam 12 Déc - 22:35 | |
| C'est vrai que c'est une sacrée fiche de lecture et je n'ai pas osé la lire en entier de peur qu'elle ne me révèle certaines choses. Etant donné que j'ai reçu il y a seulement deux jours, je ne l'ai pas encore lu donc je ne veux pas savoir à l'avance . | |
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