Lettres à un jeune poète - Rainer Maria Rilke

Titre : Lettres à un jeune poète (Briefe an einen jungen Dichter)

Auteur : Rainer Maria Rilke

Présentation : À un jeune homme qui lui demande s'il doit consacrer sa vie à la poésie, Rainer-Maria Rilke, âgé de vingt-huit ans, adresse un véritable " guide spirituel ". De 1903 à 1908, il revient inlassablement sur les questions essentielles qui se posent au poète, au créateur. Ces dix lettres sont à la fois un moyen d'accès privilégié à l'univers de Rilke et un manuel de la vie créatrice de portée universelle.

Mes impressions : On m'a longtemps parlé de ces fameuses lettres, mais je ne m'y suis intéressé que récemment, et je l'ai lues d'une traite durant un trajet en train. Sans regret.
Dans ces dix lettres (adressées à un jeune officier de l'Empire austro-hongrois du nom de Franz Kappus), à mi-chemin entre philosophie et littérature, R.M. Rilke invite en quelque sorte son jeune correspondant à procéder à une introspection avec un soupçon de solitude et de mélancolie pour répondre lui-même aux questions qu'il se pose. Pour Rilke, si la vérité est une quête, l'unique démarche pour la résoudre est la confession. Ainsi conseille-t-il à son ami, dont l'hésitation oscille entre carrière militaire ou carrière artistique, de "chercher la raison qui, au fond, vous [NB : Franz Kappus] commande d'écrire." Il faut bien noter que du point de vue de Rilke, la relation qu'il entretient avec Kappus n'est pas de type maître-apprenti.
Le point fort de cette correspondance un peu mystique réside dans le fait que chaque artiste en devenir peut y trouver les réponses aux questions qu'il se pose, comme un journal intime qui aurait la particularité de répondre. Ce sont donc dix lettres dont la lecture est, à mes yeux, indispensable pour quiconque a l'intention (proche ou lointaine) d'écrire et d'être publié. Bouleversé, interloqué et dominé par ces lettres, je me sens dans l'obligation de laisser conclure Rainer Maria Rilke lui-même avec l'une des plus belles interrogations qu'il m'ait été donné de lire : "Confessez-vous à vous-même : mourriez-vous s'il vous était défendu d'écrire?"