La vie devant soi - Romain Gary

« Il ne faut pas pleurer, mon petit, c'est naturel que les vieux meurent. Tu as toute la vie devant toi. »

RESUME :

"Histoire d'amour d'un petit garçon arabe pour une très vieille femme juive : Momo se débat contre les six étages que Madame Rosa ne veut plus monter et contre la vie parce que «ça ne pardonne pas» et parce qu'il n'est «pas nécessaire d'avoir des raisons pour avoir peur». Le petit garçon l'aidera à se cacher dans son «trou juif», elle n'ira pas mourir à l'hôpital et pourra ainsi bénéficier du droit sacré «des peuples à disposer d'eux-mêmes» qui n'est pas respecté par l'Ordre des médecins. Il lui tiendra compagnie jusqu'à ce qu'elle meure et même au-delà de la mort."

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Roman Kacew, Émile Ajar et Romain Gary trois noms et trois prénoms (les plus utilisés) désignant la même personne.
Cet homme né en Lituanie qui se suicidera après soixante-six années de vie laisse derrière lui une bonne trentaine de livres dont deux auréolé du prix Goncourt. Et oui Gary a su déjoué la vigilance du comité grâce à ses pseudonymes et ainsi cumulé deux prix Goncourt.
La vie devant soi est d'ailleurs le deuxième des livres primés.

Publié en 1975 ce roman raconte le début de vie d'un petit garçon arabe, Mohammed. Appelez le Momo, il préfère.
Momo est un "fils de pute". Il ne connait pas ses parents ni son âge exacte la seule chose dont il est sûr c'est qu'il est arabe. Momo vit chez Madame Rosa qui commence à se faire vieille. C'est une ancienne prostituée, aujourd'hui "grosse et moche" cette juive a beaucoup souffert elle a notamment été envoyée au camp de concentration. Maintenant elle s'occupe des autres enfants de prostitués lorsque celle-ci doivent continuer de gagner leur vie en se "défendant" sur le trottoir.
Madame Rosa n'aspire qu'à une chose : mourir en paix, enfin partir. Elle refuse catégoriquement d'aller à l'hôpital et ainsi prolongé sa vie.

L'auteur a pour ainsi dire prêté sa plume à Momo. En effet le style est enfantin, plusieurs mots et expressions sont mal employés ou n'existe tout simplement pas. Les descriptions peuvent se lire comme des dialogues. Ce qui rend le témoignage de Momo encore plus poignant.
Le comique et le tragique s'entremêle constamment. J'en veux pour preuve la manie qu'à Madame Rosa, ancienne juive déportée, de garder un portrait d'Hitler sous son lit afin que chaque fois qu'elle se sente triste elle puisse le regarder et aller de l'avant.
Probable réquisitoire en faveur de l'euthanasie, car on sait que Gary ne voulait pas vieillir lui qui répondait à ce verbe par ces mots : « Catastrophe. Mais ça ne m'arrivera pas. Jamais. J'imagine que cela doit être une chose atroce, mais comme moi, je suis incapable de vieillir, j'ai fait un pacte avec ce monsieur là-haut, vous connaissez ? J'ai fait un pacte avec lui aux termes duquel je ne vieillirai jamais. »

Ce jeune garçon qui a entre 10 et 14 ans. Possède encore des amis imaginaires notamment un parapluie un nommé Arthur. Pourtant, ce jeune garçon encore si innocent va devoir affronter la dure réalité de la vie bien trop tôt. Madame Rosa la mère qu'il n'aura jamais meure peu à peu.
Il va devoir lui dire au revoir, même si c'est dur. Il va devoir lui être fidèle rester jusqu'au dernier souffle auprès d'elle même si c'est une charge trop lourde à porter.
Mais l'amour qui les unit est bien plus fort que tout, la misère et le caractère injuste de la vie n'arrivera jamais à l'essouffler.

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La vie devant soi a reçu le Prix Goncourt.
Et est actuellement joué sur scène.

Tu n'as pas donné ton avis général, et il me permettrait d'être conforté dans mon envie de lire La vie devant soi. Est-ce une belle expérience ?

Très tentée Smile

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Autant le résumé m'attire, autant j'ai été très déçue lorsque j'ai été forcée de lire un livre de Romain Gary au collège. Je crois, d'ailleurs, avoir été l'une des rares seules à parvenir à le finir. D'où ma réserve.

D'où t'est venue durant la lecture cette déception ? Est-ce dû à son style d'écriture, ou bien à l"histoire ?

Je crois que c'était du aux deux. J'ai lu "La promesse de l'aube" et je me suis vraiment ennuyée. La lecture remonte à trop longtemps pour que je puisse spécifier, mais c'était l'un des livres que j'ai trouvé le plus pénible à lire.

Avis général complètement contraire à sixteen.
Ce livre a été une excellente expérience de lecture. Cette approche simple et lucide de la mort m'a vraiment touché.
C'est pour ça que j'ai évité de spécifier mon avis, histoire de ne pas trop vous influencer.