Continuer l'histoire.

Continuez l'histoire.
Elle peut être sérieuse ou irréfléchie,
peu importe, appliquons-nous ou faisons rire !

Il aimait la raclette. Ce fait était irrévocable. Mais ce qu'il aimait le plus au monde, c'était la raclette fondue. Véritable plaisir papillonaire, celle-ci était un extase qui lui fallait savourer les rares fois où il avait l'occasion d'en déguster une. Fantasmagoriquement orgasmique, dirais-je plutôt...

Et puis aussi, on ne peut l'oublier, une raclette fondue ne va pas sans charcuteries.... Saucissons, jambons et saucisses.... Quel délice !
L'odeur de la chair bien fraîche me caresse les narines. Chaque seconde l'envie me prend de manger un morceau. Un morceau ? Une tranche, oui...

Voir un gros quartier de charcuterie, de ceux qu'on trouve dans les grands entrepôts. C'est ainsi que Jerem et moi, on faisait la paire. Lui le fromage, moi la viande. Il faut dire qu'ayant été élevés ensemble, nous n'avions que rarement eu de possibilités de faire chacun son chemin. Si nous ne vivions pas dans la même maison, nos mères etaient grandes amies, et voisines avec ça. Quel dommage que Jerem n'ait pas été une fille. Je me serais amusé à lui glisser les araignées que nous decortiquions mignieusement dans notre enfance, et elle aurait crier en allant se cacher. Mais... Jerem était un garçon, et avec l'âge, il était devenu beau. Je crois qu'il prévoit de faire mannequin, moi je suis plutôt dans les bouquins. Ce qui ne nous empêche de nous revoir régulièrement. Nos sens complementaires ne failliront jamais.
Malheureusement, les temps changent... Et Jeremy est vraiment gentil, et splendide avec ça...

Splendide n'était pas tout à fait le mot. Croyiez-vous que magnifique serait adapté à la beauté surhumaine qui le caractérise ? Peut être... je n'en sais que trop rien. Le fait est que nos complémentarités permettaient de nous entendre à merveille. Nous avions cependant nos jardins secret personnels bien gardés. L'amitié ne s'accorde que très rarement aux aveux. Sachez-le, l'aveux ne fera que briser l'amitié qui vous est chère. Dois-je donc briser celle qui est en train de nous unir, petit lecteur ? Ou ferais-je mieux de repousser ces aveux dans un moment plus propice à la souffrance ? Savez-vous, d'ailleurs, quel sentiment s'assemble parfaitement à la souffrance ? Que de questions, diriez-vous ! Le sentiment qui se ressemble et s'assemble à la souffrance est l'impatience. C'est dans un élan d'impatience que je vais, dans quelques minutes, décider de vous le dévoiler. Son secret, absolument. Cependant, afin de garder une totale surprise, retournons lentement en arrière et oublions la prolepse que je viens d'effectuer. Disons que vous ne savez pas que je vais passer à l'aveux. Laissons le temps faire les choses... L'impatience vous dévorera. Comme moi... Donc, Jérémy possède ce secret...:

Oui, oui, soyez patients, son secret sera bientôt dévoilé ! Voilà... Jérémy est un éléphant. Déguisé en humain. Je sais, c'est particulièrement dur à croire, & j'ai moi-même eu du mal à m'habituer à cette douloureuse nouvelle. Cependant, il y a beaucoup d'avantages à avoir comme meilleur ami un éléphant refoulé. Il arrive souvent à voler des cacahuètes un peu partout pour les partager avec moi, & les dévorer. Seulement... ce terrible secret ne peut uniquement être un avantage. Une fois, mon très cher Jérémy m'a mangé la main par inadvertance..!

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(J'ai honte. XD)

Me retrouvant sans main gauche, j'ai dû devenir droitier, et me faire à la triste existence en ne cueillant des cacahuetes qu'avec la main droite. Heureusement, Jerem' est toujours là pour m'aider dans le besoin, il a beaucoup de regrets, et me montre encore plus d'attention qu'il ne le faisait avant. Beaucoup de gens prennent plaisir à jouer avec lui. Enfin... Seulement les gens qui le connaissent en tant que Jeremy, pour tout les autres il n'est qu'un stupide elephant, alors qu'il est en fait quelqu'un d'extraordinaire ! Je n'ai jamais rencontré dans ma vie quelqu'un de plus épatant !

Cela vous surprend? Qui aurais cru qu'un simple petit éléphant puisse être aussi épatant pour suciter mon attention? La vérité, c'est que sucite moi aussi une attention toute particulière, peut être du à mon amitié avec Jerem' ou a mes voyages dans des univers paralleles ou je ne me retrouve plus exclus à cause de mon ami. Une attention particulière vis à vis de mes amies, de ma famille: il m'ont tous pris pour une pauvre folle en manque de lui avec le sexe masculin et m'ont envoyer dans un centre spèciallisé pour les "cas" comme moi. Apparament, j'ai une de la chance de ne pas finir à l'asile. Oui, c'est vrai, à cause de lui j'ai souffertes mais je l'aime et je crois qu'il m'aime aussi. En ce moment, j'essaye de chercher qu'un qui comprend les éléphants pour qu'il m'aide à comprendre les souhaits de Jerem'. Je ne peux pas répondre à sa place pour son orientation, pour son avenir.

Je me suis donc rapidement contraint à me couper les veines. Après m'avoir enfilée 3 paquets emballés avec précision de jambon de bayonne, après m'être munie de petites-cuillères performantes et particulièrement tranchantes, je suis passée à l'acte. Ce ne fut pas chose facile. Disons que j'y suis toujours.

Il me faut simplement préciser qu'à force de côtoyer un ami éléphant, je crois que je me suis quelque peu "adapté" à lui. Et c'est pour cette raison que ma peau a fait comme celle d'un éléphant : elle s'est durcie, peu à peu. Jusqu'à devenir comme du cuir. Ce qui ne rend pas ma tâche facile. Cela fait je crois quelques heures que je suis assis sur le rebord de mon lit, une cuillère dans ma main droite (la gauche ayant été, je le rappelle, expulsée par la digestion de Jérémy) à explorer les moindres recoins de mon épiderme pachyderme.
Et c'est une dure mission, croyez-moi, que d'essayer de trouver le moindre petit recoin qui n'aurait pas été contaminé par Jérém'. Une idée me vint alors en tête. Puisque je ne pouvais m'occuper de mon réseau sanguin, alors autant trouver un autre moyen d'y passer...

Mais, ce serait oublier Jeremy ! Puis-je réellement le laisser seul ? que deviendra-t-il avec cette double existence qu'il doit mener ? Il est parfois si drôle... l'autre jour, justement...